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ANTOINETTE DANS LES CÉVENNES

Écrit et réalisé par Caroline VIGNAL - France 2020 1h35 - avec Laure Calamy, Benjamin Lavernhe, Olivia Côte, Marc Fraize, Jean-Pierre Martins...

(ATTENTION ! Cette page est une archive !)

ANTOINETTE DANS LES CÉVENNES« Une nuit je m’endors avec lui / Mais je sais qu’on nous l’interdit / Et je sens la fièvre qui me mord / Sans que j’aie l’ombre d’un remords / Et l’aurore m’apporte le sommeil / Je ne veux pas qu’arrive le soleil / Quand je prends sa tête entre mes mains / Je vous jure que j’ai du chagrin… » (Véronique Sanson, Amoureuse)

Là vous vous dites que le chroniqueur d’Utopia, ce boomer vieillissant, profite des trois colonnes qui lui sont imparties dans la gazette pour recycler une vieille chanson de 1976 qui a dû bercer sa prime jeunesse… Eh bien non, chère lectrice, cher lecteur, ravale tes sarcasmes, cette chanson d’amour iconique des années 70 est le prétexte d’une des scènes d’introduction les plus étrangement drôles vues dans une comédie française depuis bien longtemps. Car c’est cette chanson qu’Antoinette, pétulante institutrice quadragénaire, a décidé de faire chanter à sa classe de CM pour la fête de fin d’année de l’école. Un choix pour le moins décalé, voire totalement incongru, autant que la robe en lamé de l’enseignante, totalement habitée par les paroles de Véronique Sanson. On comprend mieux quand, un moment plus tard, Antoinette est rejointe en catimini par Vladimir, le père d’une de ces élèves, avec qui elle entretient de toute évidence une relation aussi adultérine que passionnée : c’est à lui qu’Amoureuse était adressée…



Antoinette jubile à l’idée d’une semaine de vacances en amoureux promise par son amant. Sauf que l’épouse de Vladimir a prévu une surprise qui contrecarre tous leurs plans : une randonnée familiale dans les Cévennes, sur les traces de Stevenson et de son fameux journal de voyage. Antoinette encaisse le coup mais ne fait pas de scène, Vladimir pense s’en être tiré à bon compte, sans tapage. Mais en fait l’amante déçue décide de ne pas lâcher l’affaire et de s’élancer sur les traces cévenoles de son chéri !
C’est en parfaite Parisienne absolument pas préparée qu’Antoinette débarque dans les Cévennes et se confronte à ce monde étrange de randonneurs chevronnés, rompus aux rituels de la marche au long cours. Pour sa part elle a choisi l’option « avec âne » et se retrouve flanquée d’un quadrupède bâté répondant (si l’on ose dire) au nom de Patrick qui, comme tous ses congénères insoumis de nature, ne chemine que lorsqu’il le veut bien.

Au-delà des gags cocasses liés à l’inadaptation totale d’Antoinette à la randonnée, au-delà de sa relation compliquée avec Patrick, au-delà de la situation vaudevillesque de la maîtresse malheureuse qui va finir par croiser la petite famille de son amant, au-delà du charme bien réel de la balade, le film s’avère beaucoup plus profond et délicat qu’une simple comédie décalée. Car au long des sentiers, au fil des paysages qui changent insensiblement à la vitesse du pas laissant toute sa place à la méditation, à mesure que les rencontres impromptues s’enchaînent, Antoinette se reconstruit, redéfinit son rapport à la vie, aux hommes. Et le film prend des accents aussi touchants que poétiques, aussi mélancoliques que burlesques.
On ne saurait conclure sans dire tout ce que le film doit à son actrice principale, la formidable Laure Calamy, qui trouve ici le grand rôle qui la met définitivement en lumière. Laure Calamy, c’est le mélange quasi unique dans le cinéma français d’un potentiel comique ravageur, d’une sensualité solaire digne des actrices italiennes de la dolce vita et d’un talent exceptionnel pour décliner toute la gamme des sentiments. Elle est irrésistible, et le film avec elle.