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La Paix, éternelle Utopie ?
Pas facile de décrypter le chaos du monde pour les spectateurs, plus ou moins lointains, que nous sommes, face aux faits tragiques qui nous submergent en avalanche via la presse, les réseaux sociaux, vraies ou fausses nouvelles… Et c’est dans ces moments-là que nous avons encore plus envie de croire...

LES SALLES UTOPIA SE METTENT AU VERT
Vous y croyez, vous, au bon sens qui voudrait que partir se bronzer les fesses à l’autre bout du monde  avec des avions Macron volant avec du bio kérozène made in France serait bon pour votre corps et la planète ? Cela ne ressemblerait-il pas étrangement au discours tenu il y a quelqu...

Justine Triet parle d’or
Il aura donc suffi de quelques mots, à peine, pour que la Ministre de la Culture, celui de l’Industrie, quelques maires et députés de la majorité, volent dans les plumes et la palme de Justine Triet, réalisatrice couronnée d’Anatomie d’une chute, sermonnant en substance : « ce n’est pas bi...

Rosmerta continue ! Vous connaissez l’histoire ? 
Depuis les débuts, et même avant, Utopia Avignon suit l’histoire de près ! Ça fait presque cinq ans qu’on vous en parle dans nos gazettes, à chaque rebondissement. Ce qu’il s’est passé depuis 2018 : réquisition citoyenne d’une école vétuste appartenant au diocèse, procès et appel...

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LES SORCIÈRES D’AKELARRE

Pablo AGÜERO - Espagne / Pays Basque 2020 1h30 VOSTF - avec Alex Brendemühl, Amaia Aberasturi, Daniel Fanego, Garazi Urkola, Yune Nogeiras... Scénario de Pablo Agüero et Katell Guillou. Récompensé par 5 Goya 2021 (l’équivalent de nos César en Espagne).

(ATTENTION ! Cette page est une archive !)

LES SORCIÈRES D’AKELARRE« La sorcière incarne la femme affranchie de toutes les dominations, de toutes les limitations ; elle est un idéal vers lequel tendre, elle montre la voie. » Mona Chollet dans Sorcière, Ed La Découverte

Ana, Katalin et leurs amies ont la joue fraîche, le rire facile et l’œil qui brille. Elles ont quoi… quatorze, quinze ans à tout casser ? Jeunes, insouciantes, libres, elles se sont donné rendez-vous une nuit pour aller danser dans la forêt, au clair de lune, à un jet de pierre de leur village côtier, déserté par les hommes partis pour de longs mois de pêche. Une certaine idée du bonheur et de la liberté, pour des jouvencelles qui échappent pour un temps à l’autorité des pères et des maris. Mais à l’aube, des hommes en armes traquent, arrêtent et jettent au cachot Ana, Katalin et leurs amies. Ordre du Roi.

Nous sommes au début du xviie siècle. Plus précisément en 1609. L’épisode relaté évoque un fait historique bien réel : l’envoi en mission par Henri IV du magistrat Pierre de Rosteguy de Lancre, afin de « purger le pays de tous les sorciers et sorcières sous l’emprise des démons ». On rapporte en effet de nombreux faits de sorcellerie qui se commettraient en Labourd (l’actuelle région de Bayonne) et qui impliqueraient des dizaines de femmes ou filles de marins livrées à elles-mêmes (les marins basques naviguaient alors jusqu’aux confins septentrionaux de Terre Neuve). Pierre de Lancre prend sa mission très au sérieux – il n’est pas dit qu’il se laissera duper par Lucifer. Il a à sa disposition mille moyens de faire avouer les sorcières, dont évidemment la torture, dont il use avec une gourmandise suspecte. Mais surtout, au-delà des aveux, ce qu’il espère, ce qui le fascine, c’est la description détaillée du sabbat endiablé (le fameux « akelarre », en basque) au cours duquel il suspecte les filles d’avoir offert corps et âmes au Démon. Comprenant rapidement que leur cause est entendue, leur sort scellé avant d’avoir été jugées, que l’envoyé du Roi les a décidées coupables, les supposées sorcières ne voient d’issue que dans le retour des hommes, à quelques lunes de là. Jouant la montre, elles décident d’offrir à Pierre de Lancre l’objet de sa convoitise : le récit fascinant, avec moult détails, de la supposée fête orgiaque – et même, pourquoi pas, lui proposer d’y assister ?

Pablo Agüero dresse, à travers cet impeccable huis-clos carcéral, à la lisière du fantastique, un tableau esthétiquement superbe, remarquablement en phase avec l’affirmation du féminisme moderne. Les femmes aux corps jeunes et libres, dont les habits blancs et volatils sont magnifiés par les flammes, écrasent de leur vitalité les hommes d’église venus les condamner, enfermés dans leurs habits lourds et sombres, leurs secrets inavouables, leurs désirs inassouvis et leurs frustrations pathétiques.