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La Paix, éternelle Utopie ?
Pas facile de décrypter le chaos du monde pour les spectateurs, plus ou moins lointains, que nous sommes, face aux faits tragiques qui nous submergent en avalanche via la presse, les réseaux sociaux, vraies ou fausses nouvelles… Et c’est dans ces moments-là que nous avons encore plus envie de croire...

LES SALLES UTOPIA SE METTENT AU VERT
Vous y croyez, vous, au bon sens qui voudrait que partir se bronzer les fesses à l’autre bout du monde  avec des avions Macron volant avec du bio kérozène made in France serait bon pour votre corps et la planète ? Cela ne ressemblerait-il pas étrangement au discours tenu il y a quelqu...

Justine Triet parle d’or
Il aura donc suffi de quelques mots, à peine, pour que la Ministre de la Culture, celui de l’Industrie, quelques maires et députés de la majorité, volent dans les plumes et la palme de Justine Triet, réalisatrice couronnée d’Anatomie d’une chute, sermonnant en substance : « ce n’est pas bi...

Rosmerta continue ! Vous connaissez l’histoire ? 
Depuis les débuts, et même avant, Utopia Avignon suit l’histoire de près ! Ça fait presque cinq ans qu’on vous en parle dans nos gazettes, à chaque rebondissement. Ce qu’il s’est passé depuis 2018 : réquisition citoyenne d’une école vétuste appartenant au diocèse, procès et appel...

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LES SENTIERS DE L’OUBLI

(LA NAVE DE OLVIDO) Écrit et réalisé par Nicol RUIZ BENAVIDES - Chili 2020 1h11 VOSTF - avec Rosa Ramírez, Romana Satt, Gabriela Arancibia, Cristóbal Ruiz...

(ATTENTION ! Cette page est une archive !)

LES SENTIERS DE L’OUBLILa mort de son mari est un vrai choc pour Claudina, 70 ans. Ses repères s’effritent, son univers chancelle, elle est comme abasourdie, terrassée, abandonnée dans une terrible et banale fragilité face au monde qu’elle n’a pas été préparée à affronter seule.

Sa pauvre retraite ne lui permettant pas de subvenir à ses besoins, elle doit quitter sa maison et part vivre chez sa fille, qui élève seule un gamin d’une dizaine d’années. Et le moins qu’on puisse dire, c’est que les sentiments qui unissent la mère et la fille peinent à s’exprimer et ne sont de toute évidence pas d’une franche tendresse. Mais Claudina s’efforce d’encaisser et d’avancer. Heureusement, elle rencontre rapidement Elsa, voisine de sa fille, la soixantaine rayonnante, enjouée, mariée mais d’une déconcertante liberté. À Elsa, naturellement, Claudina, se confie, se raconte. Tout aussi naturellement (quoiqu’avec un peu d’appréhension), elle suit sa nouvelle amie dans le bar clandestin à la réputation sulfureuse où Elsa chante certains soirs. Un bar qui porte le beau nom de Porvenir (l’Avenir). Et tandis que dans le ciel, d’étranges phénomènes lumineux troublent une population qui se perd en conjectures (manifestations divines ? signaux extra-terrestres ?), Claudina trouve dans les yeux d’Elsa la force de redresser la tête, de puiser dans ses souvenirs la matière pour partir à sa propre reconquête.
Par petites touches délicates, le film de Nicol Ruiz Benavides montre comment peu à peu se lézarde l’armure derrière laquelle, par convention, par habitude, par passivité, Claudina avait claquemuré la nature de ses sentiments. Le sourire aux lèvres et un regard émerveillé porté sur le monde, Rosa Ramírez Ríos interprète avec un naturel et un charme incroyables cette femme abîmée, grand-mère et veuve qui, atteinte par la limite d’âge, se mettrait naturellement, de son plein gré, au rebut d’une société chilienne d’une religiosité et d’un conservatisme étouffants. Qui pourtant se remet à vivre, en osant énoncer que son mari, elle ne sait pas si elle l’aimait, mais « c’était un bon compagnon » – pas vraiment la passion de sa vie. Qui retrouve ses émotions d’adolescente, les émois des premières amours, en les contant à cette femme toute aussi mûre qu’elle, douce, attentive, mais en même temps joyeuse et frivole. Une voisine qui se mue en amie, en confidente, qui l’amène doucement sur le chemin de l’acceptation de soi et lui fait retrouver le désir d’avoir du plaisir, le plaisir d’avoir du désir.

Magnifiquement cadré, jamais appuyé, tout en suggestion et rempli de bienveillante tendresse, le film nous cueille comme Claudina est cueillie par la possibilité d’une passion qu’elle n’attendait plus. À rebours de son titre, Les Sentiers de l’oubli n’est pas tristement tourné vers le passé mais s’avère une œuvre intense, lumineuse, teintée d’onirisme, sur une renaissance et la promesse d’un bonheur qui ne se périme jamais.