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La Paix, éternelle Utopie ?
Pas facile de décrypter le chaos du monde pour les spectateurs, plus ou moins lointains, que nous sommes, face aux faits tragiques qui nous submergent en avalanche via la presse, les réseaux sociaux, vraies ou fausses nouvelles… Et c’est dans ces moments-là que nous avons encore plus envie de croire...

LES SALLES UTOPIA SE METTENT AU VERT
Vous y croyez, vous, au bon sens qui voudrait que partir se bronzer les fesses à l’autre bout du monde  avec des avions Macron volant avec du bio kérozène made in France serait bon pour votre corps et la planète ? Cela ne ressemblerait-il pas étrangement au discours tenu il y a quelqu...

Justine Triet parle d’or
Il aura donc suffi de quelques mots, à peine, pour que la Ministre de la Culture, celui de l’Industrie, quelques maires et députés de la majorité, volent dans les plumes et la palme de Justine Triet, réalisatrice couronnée d’Anatomie d’une chute, sermonnant en substance : « ce n’est pas bi...

Rosmerta continue ! Vous connaissez l’histoire ? 
Depuis les débuts, et même avant, Utopia Avignon suit l’histoire de près ! Ça fait presque cinq ans qu’on vous en parle dans nos gazettes, à chaque rebondissement. Ce qu’il s’est passé depuis 2018 : réquisition citoyenne d’une école vétuste appartenant au diocèse, procès et appel...

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MADRES PARALELAS

Écrit et réalisé par Pedro ALMODOVAR - Espagne 2021 2h VOSTF - avec Pénélope Cruz, Minela Smit, Aitana Sanchez-Gijon, Israel Elejalde, Rossy de Palma... Film d’ouverture – Festival de Venise 2021.

(ATTENTION ! Cette page est une archive !)

MADRES PARALELAS’affiche originale du film, sans doute l’avez-vous aperçue, était percutante : on y voyait le téton d’un sein encadré dans le contour d’un œil d’où perlait une goutte de lait, comme une larme… C’était beau et provocateur comme du Almodóvar, comme un tableau, une œuvre d’art qui déjà, sans l’ombre d’un visage célèbre, nous embarquait dans le mystère d’une histoire. En d’autres temps peut-être, l’affiche audacieuse aurait été choisie et nous l’aurions fièrement exposée dans le hall du ciné, à dire vrai, ça aurait eu de la gueule ! Mais les algorithmes, les remous de la toile et probablement un petit retour de morale bien pensante ont eu raison d’elle. Censurée sur un célèbre réseau social dont le nom rime avec « am stram gram », le téton a finalement laissé place à un visuel assez classe mais plus convenu, plus policé, dont on suppose que les spécialistes en marketing on estimé qu’il était plus vendeur… Dommage, dommage.



Mais s’il faut reconnaître que les temps ont changé, le cinéma d’Almodóvar, lui, n’en finit pas d’être fidèle à ses fondamentaux et à sa singularité, tout en se réinventant en permanence. Ce nouveau film embrasse deux de ses thèmes de prédilection : la maternité et l’histoire de son pays. Dans un ballet gracieux dont il maîtrise en virtuose la chorégraphie (et la fascination commence, comme toujours, dès le générique de début), Pedro Almodóvar signe un nouveau mélo flamboyant, qui se dévoile à nos yeux, nos cœurs et nos âmes dans un écrin coloré où chaque objet a sa place, au millimètre près. Cela pourrait paraître un peu trop précieux et artificiel chez d’autres mais chez lui, ça sonne tout simplement juste tant le fond est indissociable de ce formalisme magnifique.
Tout commence dans une chambre d’hôpital. Janis et Ana, enceintes jusqu’aux dents, partagent la même chambre. Leur gros ventre est bien leur seul trait commun… Janis aborde fièrement et avec joie sa maternité tardive et possède l’assurance de la femme de caractère qu’elle est. Ana quant à elle est une adolescence terrifiée et perdue… Toutes les deux vont accoucher sans la présence du père des bébés… Leurs filles nées, elles échangent leurs numéros de portable, se promettant de rester en contact, de se revoir… mais déjà l’appel de cette nouvelle vie est puissant, et chacune retourne dans le tumulte de sa propre existence : la photographie pour Janis, une vie oisive et bourgeoise pour Ana. Le hasard, mais on sait qu’il n’existe pas, place quelques mois plus tard l’une sur le chemin de l’autre…
Le verbe Almodóvar se conjugue au féminin, au désir, au secret de famille et au passé (re)composé. Celui d’Ana est hanté par l’expérience douloureuse d’une soirée de beuverie qui a mal tourné et l’absence d’une mère qui a privilégié sa carrière de comédienne. Celui de Janis est peuplé de figures féminines fortes qui ont grandi à l’ombre de fantômes, ceux des pères et maris disparus durant la guerre civile.