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La Paix, éternelle Utopie ?
Pas facile de décrypter le chaos du monde pour les spectateurs, plus ou moins lointains, que nous sommes, face aux faits tragiques qui nous submergent en avalanche via la presse, les réseaux sociaux, vraies ou fausses nouvelles… Et c’est dans ces moments-là que nous avons encore plus envie de croire...

LES SALLES UTOPIA SE METTENT AU VERT
Vous y croyez, vous, au bon sens qui voudrait que partir se bronzer les fesses à l’autre bout du monde  avec des avions Macron volant avec du bio kérozène made in France serait bon pour votre corps et la planète ? Cela ne ressemblerait-il pas étrangement au discours tenu il y a quelqu...

Justine Triet parle d’or
Il aura donc suffi de quelques mots, à peine, pour que la Ministre de la Culture, celui de l’Industrie, quelques maires et députés de la majorité, volent dans les plumes et la palme de Justine Triet, réalisatrice couronnée d’Anatomie d’une chute, sermonnant en substance : « ce n’est pas bi...

Rosmerta continue ! Vous connaissez l’histoire ? 
Depuis les débuts, et même avant, Utopia Avignon suit l’histoire de près ! Ça fait presque cinq ans qu’on vous en parle dans nos gazettes, à chaque rebondissement. Ce qu’il s’est passé depuis 2018 : réquisition citoyenne d’une école vétuste appartenant au diocèse, procès et appel...

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LA PLACE D’UNE AUTRE

Aurélia GEORGES - France 2021 1h52 - avec Lyna Khoudri, Sabine Azéma, Maud Wyler, Laurent Poitrenaux... Scénario d’Aurélia Georges et Maud Ameline, librement adapté du roman de Wilkie Collins Passion et repentir (The New Magdalen, 1873).

(ATTENTION ! Cette page est une archive !)

LA PLACE D’UNE AUTREC’est l’histoire d’une imposture qu’il serait difficile de transposer dans nos civilisations hyper connectées, tant nos traces sur internet et les réseaux sociaux nous trahiraient. Mais nous sommes en 1914, quand règne la confusion de combats aussi fratricides et inutiles que la notion de frontières. À l’époque il est beaucoup plus facile d’échanger des noms et, à l’inverse, impossible de vérifier les identités autrement qu’en consultant quelques bouts de papier.

À l’arrière du champ de bataille, dans une unité de soins retranchée, s’affairent en tous sens un médecin, des infirmières. Elles pansent, consolent, écoutent, rassurent des êtres mutilés qui reviennent de tranchées où il aurait peut-être mieux valu qu’ils restent. Cela paraît insoutenable. Pour Nélie, ce ne l’est guère. Sa fonction de soignante auxiliaire, elle l’a arrachée à une existence tellement plus misérable, sans aucune perspective d’avenir. Alors cet endroit qui pourrait sembler un purgatoire lui est une sorte de refuge qui lui permet de se refaire une virginité sociale. Ici elle se sent enfin utile et à l’abri de la famine et de la domination sans cesse subie. Ceux qui la côtoient si douce, droite et digne, sont loin d’imaginer la déchéance qu’elle a dû surmonter et que nous avons découverte dans les premières séquences du film. Nul n’imagine la peur panique qui l’assaille à l’idée de l’après-guerre qui ne saurait tarder. Quel paradoxe de se sentir protégée par le carnage qui se joue non loin de l’hôpital de campagne !



Les bombardements se rapprochent, les hommes armés aussi. La voilà seule aux prises avec ceux qui pourraient l’anéantir. Elle devra son salut à une main tendue du hasard, une opportunité qu’elle ne laissera pas passer. Profitant de la pagaille générale, elle abandonne son uniforme, se fait passer pour une autre. Quand elle apparaît la taille cintrée dans un costume bourgeois, l’allure fière et le verbe assuré, aucun officier ne doute qu’elle est Rose Juillet, fille d’un diplomate suisse, un pays neutre, en partance pour aller se réfugier chez Eléonore de Lengwil, une amie chère à son père décédé. Ayant sauvé sa peau, la supercherie pourrait s’arrêter là. Mais n’ayant rien à perdre, usant de la lettre de recommandation récupérée en même temps que les vêtements et les papiers, Nélie devenue Rose, tremblant de peur d’être démasquée, vient demander humblement assistance à ladite Éléonore…
Nélie est excellemment interprétée par la décidément très talentueuse Lyna Khoudri, Éléonore est incarnée par la grande Sabine Azéma. Leur duo magnifique donne chair et vie à cette rencontre improbable entre deux êtres radicalement dissemblables, deux classes sociales opposées. Tout est subtil entre leurs lèvres, riche de sens et de non-dits. Le film d’époque menace de basculer à tout instant en film de genre, se jouant des codes des films d’angoisse sans jamais y succomber. Entre suspense, film social, drame sentimental, nous sommes tenus en haleine, redoutant le pire. Jusqu’à quand Nélie parviendra-t-elle à donner le change ? Quel est le détail qui la trahira ? Surviendra-t-il un jour ? Notre jeune héroïne s’accroche à son livre de chevet, aux mots de Victor Hugo, comme à un talisman. Gourmande de lectures, assoiffée de savoir, elle devient la lectrice particulière d’Éléonore, qui l’apprécie de plus en plus, tandis que son neveu, pasteur de l’église protestante, s’intéresse de près à cette nouvelle venue remarquable à bien des égards…

Jusqu’au jour où ce fragile équilibre sera menacé… Alors notre demoiselle qui a si chèrement conquis sa place dans la bonne société devra se montrer dure. Mais la grande bourgeoisie l’est-elle moins, sous ses atours de charité et de vertu ?