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La Paix, éternelle Utopie ?
Pas facile de décrypter le chaos du monde pour les spectateurs, plus ou moins lointains, que nous sommes, face aux faits tragiques qui nous submergent en avalanche via la presse, les réseaux sociaux, vraies ou fausses nouvelles… Et c’est dans ces moments-là que nous avons encore plus envie de croire...

LES SALLES UTOPIA SE METTENT AU VERT
Vous y croyez, vous, au bon sens qui voudrait que partir se bronzer les fesses à l’autre bout du monde  avec des avions Macron volant avec du bio kérozène made in France serait bon pour votre corps et la planète ? Cela ne ressemblerait-il pas étrangement au discours tenu il y a quelqu...

Justine Triet parle d’or
Il aura donc suffi de quelques mots, à peine, pour que la Ministre de la Culture, celui de l’Industrie, quelques maires et députés de la majorité, volent dans les plumes et la palme de Justine Triet, réalisatrice couronnée d’Anatomie d’une chute, sermonnant en substance : « ce n’est pas bi...

Rosmerta continue ! Vous connaissez l’histoire ? 
Depuis les débuts, et même avant, Utopia Avignon suit l’histoire de près ! Ça fait presque cinq ans qu’on vous en parle dans nos gazettes, à chaque rebondissement. Ce qu’il s’est passé depuis 2018 : réquisition citoyenne d’une école vétuste appartenant au diocèse, procès et appel...

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UNE JEUNE FILLE QUI VA BIEN

Écrit et réalisé par Sandrine KIBERLAIN - France 2021 1h38 - avec Rebecca Marder, André Marcon, Anthony Bajon, Françoise Widhoff, India Hair...

(ATTENTION ! Cette page est une archive !)

UNE JEUNE FILLE QUI VA BIENDes dialogues gouleyants, une palanquée de personnages hauts en couleur, une histoire d’une légèreté tragique… Voilà un premier film qui ne manque pas de cœur, au double sens du terme. Quand Sandrine Kiberlain, qui connait sur le bout des doigts les devants de la caméra, passe derrière, ça dépote ! On y retrouve toute sa grâce subtile, son regard facétieux. Elle magnifie son propos sans emphase ni grandiloquence, il devient ode aux jeux, ceux de la vie, ceux de l’amour, ceux des acteurs ! Elle offre à ces derniers des rôles ciselés au cordeau, de beaux mots, le temps de les poser, de les incarner pleinement. Elle manie à ravir l’art de l’ellipse sans jamais nous perdre en route. La distribution est à tomber, juste de bout en bout, comme cette jeune fille qui va bien, un peu le double de Sandrine Kiberlain tout en étant le passé d’une autre, de tant d’autres… Car avec une infinie pudeur, l’auteure-réalisatrice brouille les indices, invite les spectateurs à un subtil jeu de piste, sans jamais se départir d’un humour combattif qui incite en toute élégance à toujours voir la vie en rose, quoi qu’il arrive.



Irène se joue de ses étourdissements comme elle se joue de tout. Et si son père, un brin inquiet comme se doit de l’être un père, lui suggère de se ménager, elle s’indigne, l’œil pétillant de malice : « Mais ! Je ne vais tout de même pas me reposer à mon âge ! » Son âge, c’est celui de tous les rêves, de tous les possibles. Quand on a dix-huit ans… Elle deviendra comédienne, elle y travaille d’arrache-pied. Elle connaîtra le grand amour, elle le guette à cœur grand ouvert. Irène (Rebecca Marder, époustouflante dans son premier grand rôle au cinéma, elle qui est entrée à la Comédie Française à 20 ans !) sourit à la vie comme elle veut que cette dernière lui sourie. Joyeusement virevoltante du matin au soir, elle excelle à embarquer son monde – que dis-je, le monde entier ! – dans ses humeurs. Gracile, elle cultive avec insistance son jardin d’insouciance comme d’autres sèment le vent. Il faut dire qu’elle a de qui tenir ! Marceline, sa grand-mère, qu’elle suspecte d’avoir un jardin secret inavoué, est une réjouissante tête de mule, capable de planquer des papiers quitte à faire tourner en bourrique son fils et de le menacer, espiègle : « Si tu fais ça, si tu vas à la mairie, je me jette par la fenêtre. » Quant à son frère Igor, on oublierait presque qu’il est l’aîné sous ses dehors de tendre Cupidon poupin (le toujours génial Anthony Bajon). Si souvent il l’asticote, contrarié et contrariant, il sera un jour le premier, après qu’Irène soit rentrée à point d’heure, à calmer la colère de leur père avec un sourire en coin : « J’aurais dû préparer le terrain à ma sœur et découcher plus souvent. Je vous ai mal habitués ! » Rebelle, belle et éternelle semble leur complicité familiale, hors du temps. Alors, si parfois le monde semble s’assombrir tout autour, si de sombres pensées tentent de se faufiler entre deux rayons de gaité, Irène les chasse tôt fait d’un revers de pensée…

Mais quand se déroule l’action ? Pendant l’été 1942. Si elle nous parle d’un temps que les moins de vingt ans ne peuvent pas connaître, elle reste pourtant tellement d’actualité… Grâce au choix radical de ne pas coller à la reconstitution historique, de dépoussiérer l’arrière plan, tout nous devient familier, contemporain…