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La Paix, éternelle Utopie ?
Pas facile de décrypter le chaos du monde pour les spectateurs, plus ou moins lointains, que nous sommes, face aux faits tragiques qui nous submergent en avalanche via la presse, les réseaux sociaux, vraies ou fausses nouvelles… Et c’est dans ces moments-là que nous avons encore plus envie de croire...

LES SALLES UTOPIA SE METTENT AU VERT
Vous y croyez, vous, au bon sens qui voudrait que partir se bronzer les fesses à l’autre bout du monde  avec des avions Macron volant avec du bio kérozène made in France serait bon pour votre corps et la planète ? Cela ne ressemblerait-il pas étrangement au discours tenu il y a quelqu...

Justine Triet parle d’or
Il aura donc suffi de quelques mots, à peine, pour que la Ministre de la Culture, celui de l’Industrie, quelques maires et députés de la majorité, volent dans les plumes et la palme de Justine Triet, réalisatrice couronnée d’Anatomie d’une chute, sermonnant en substance : « ce n’est pas bi...

Rosmerta continue ! Vous connaissez l’histoire ? 
Depuis les débuts, et même avant, Utopia Avignon suit l’histoire de près ! Ça fait presque cinq ans qu’on vous en parle dans nos gazettes, à chaque rebondissement. Ce qu’il s’est passé depuis 2018 : réquisition citoyenne d’une école vétuste appartenant au diocèse, procès et appel...

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NEIGE

Juliet BERTO et Jean-Henri ROGER - France 1981 1h20 - avec Juliet Berto, Jean-François Stévenin, Robert Liensol, Paul Le Person, Patrick Chesnais, Jean-François Balmer, Nini Crepon... Scénario de Marc Villard, sur une idée de Juliet Berto. Musique de Bernard Lavilliers et François Bréant.

(ATTENTION ! Cette page est une archive !)

NEIGEAnita, elle est barmaid, elle a un grand cœur. Willy lui, Anita il l’aime et c’est pas tous les jours facile. Jocko, lui, est antillais, pour vivre son exil, son « truc » c’est l’église de la Sainte-Trinité dont il est le Pasteur. Tous les trois ils vivent sur les 800 mètres de boulevard entre Barbès et Pigalle. Bobby c’est le môme antillais du quartier, il fait profession de « dealer ». Anita l’a presque élevé ce môme. Anita et ses deux copains, ils vont apprendre le prix du gramme d’héroïne…

Succès inattendu du début des années 1980 et très vite élevé au rang de « culte », le premier film de l’actrice Juliet Berto et du cinéaste Jean-Henri Roger tentait de saisir au présent l’atmosphère bigarrée des quartiers nord (Pigalle, Barbès, la Goutte d’Or) du Paris de l’époque, tout en renouant avec une tradition réaliste à l’ancienne. Nombre d’éléments de Neige relèvent de l’hommage, voire de la citation, et d’un plaisir (contagieux !) à ressusciter, avec les moyens du bord, un cinéma d’un autre âge : intrigue de polar, personnages typés et hauts en couleurs interprétés sans crainte de l’outrance bouffonne (le regretté Stévenin en Hongrois, Chesnais et Balmer en flics un peu minables), goût d’un certain folklore gouailleur ; surgissement de visages familiers, fantômes bienveillants et protecteurs (Eddie Constantine, Raymond Bussières en vieux projectionniste du mythique Trianon, vaste salle alors moribonde, reconvertie dans les films d’aventures et de karaté).

Mais à côté de la nostalgie et du plaisir de redonner vie à ce cinéma du passé, le film s’écrit aussi au présent de 1980 et bénéficie d’une vraie prise de risque : la caméra, presque toujours portée à la main, accompagne les acteurs propulsés dans un univers qui vit sa vie propre, non soumise à la fiction (les passants ne sont à l’évidence pas des figurants) et où l’artifice prend des accents de vérité criante, notamment avec le personnage de Betty, le travesti joué par Nini Crépon.
Surtout, le regard des cinéastes, évitant la complaisance et le jugement réducteur, est toujours en empathie avec les paumés pitoyables et magnifiques de ce Neige assurément daté mais dont la poésie et la générosité continuent d’émouvoir.