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La Paix, éternelle Utopie ?
Pas facile de décrypter le chaos du monde pour les spectateurs, plus ou moins lointains, que nous sommes, face aux faits tragiques qui nous submergent en avalanche via la presse, les réseaux sociaux, vraies ou fausses nouvelles… Et c’est dans ces moments-là que nous avons encore plus envie de croire...

LES SALLES UTOPIA SE METTENT AU VERT
Vous y croyez, vous, au bon sens qui voudrait que partir se bronzer les fesses à l’autre bout du monde  avec des avions Macron volant avec du bio kérozène made in France serait bon pour votre corps et la planète ? Cela ne ressemblerait-il pas étrangement au discours tenu il y a quelqu...

Justine Triet parle d’or
Il aura donc suffi de quelques mots, à peine, pour que la Ministre de la Culture, celui de l’Industrie, quelques maires et députés de la majorité, volent dans les plumes et la palme de Justine Triet, réalisatrice couronnée d’Anatomie d’une chute, sermonnant en substance : « ce n’est pas bi...

Rosmerta continue ! Vous connaissez l’histoire ? 
Depuis les débuts, et même avant, Utopia Avignon suit l’histoire de près ! Ça fait presque cinq ans qu’on vous en parle dans nos gazettes, à chaque rebondissement. Ce qu’il s’est passé depuis 2018 : réquisition citoyenne d’une école vétuste appartenant au diocèse, procès et appel...

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KARNAWAL

Écrit et réalisé par Juan Pablo FÉLIX - Argentine 2021 1h38 VOSTF - avec Martin Lopez Lacci, Alfredo Castro, Diego Cremonesi, Monica Lairana...

(ATTENTION ! Cette page est une archive !)

KARNAWALC’est un premier film d’une densité impressionnante, inclassable, qui épouse plusieurs genres avec brio. Road movie initiatique, thriller, film de gangsters, drame familial, film musical… ? Qu’importe ! Il nous entraîne à bout de souffle, et sans jamais se laisser aller à la facilité, au déjà vu, dans les pas d’un adolescent qui ne vit que pour la danse, comme une échappatoire à l’enfance, à un avenir et à un milieu social prédestinés.

Imaginons, pris dans la même tornade, un flic et un taulard en liberté conditionnelle amoureux de la même femme, flanqués d’un jeune qui ne pense qu’à danser. Un quatuor aussi détonnant que l’étonnante partition qui en découle. Monica Laraina dans le rôle de la mère, Rosario, est impressionnante de retenue et son amant au regard métallique, Eusebio, tout strict qu’il est, va vite s’avérer moins buté que « El Corto », le père aux longs cheveux, tellement charismatique, aussi solaire que toxique, interprété par l’extraordinaire Alfredo Castro. Le jeune Cabra est interprété par un acteur non professionnel, Martin Lopez Lacci, champion national de Malambo, mais c’est impossible de le deviner tant sa présence est puissante à l’écran, nous atomise littéralement.

Cabra est le premier que l’on découvre, en train d’accepter un deal étrange, de façon complètement inconsidérée et naïve, sans y être préparé et sans en mesurer les conséquences. Ici, dans la Quebrada de Humahuaca, au nord de l’Argentine, on est si près de la Bolivie que traverser la frontière est un jeu d’enfant, ou le serait s’il n’y avait la police qui veille au grain. Car bien sûr c’est un lieu de trafic en tous genres et ceux qui essaient de passer de menus objets en douce sont si nombreux que les autorités sont sur les dents, et peu tendres. Il s’en faudra de peu pour que Cabra ne se fasse pincer avec le mystérieux colis que ses copains lui ont confié. Dans un sens, vu la suite de l’histoire, il aurait peut-être mieux valu, mais pour l’heure notre novice s’avère très réactif et accomplit sa mission à la perfection. Le voilà possesseur d’un petit magot aussitôt dépensé dans l’achat d’une magnifique paire de bottes… pour danser ! Car en vérité, il n’y a que cela qui semble compter, comme un phare dans la nuit qui guide les êtres en perdition. Cabra vole plus qu’il ne court à la prochaine répétition, se sentant enfin prêt à affronter la compétition. Et nul désormais ne pourra l’empêcher de tracer sa route. Du moins le croit-il…

C’est compter sans la petite mafia à laquelle il a eu à faire et qui en redemande. Cabra vient de mettre le doigt dans un dangereux engrenage, dans lequel il va entraîner, à son corps défendant, mère, père et beau-père… Et tout va devenir à la fois palpitant et trépidant, comme les claquements des bottes sur la scène de danse. Car le Malambo est une danse tonique, issue des « gauchos », les gardiens de bétail de la pampa, et imite le pas et les galops des chevaux. Une tradition organique comme l’est le Carnaval, mot qui tire ses racines du terme latin « carnelevare », un mot composé de « carne », la viande, et de « levare », enlever, qui fait ainsi référence au moment où cesse le jeûne du Carême durant lequel il est interdit de consommer de la viande. « La vida es un carnaval » chantait Célia Cruz pour inciter à la prendre ainsi, à profiter de l’instant présent, des moments de vache grasse et de liesse. Une vie que Cabra est bien décidé à mordre à pleines dents, coûte que coûte.