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Le blog des profondeurs...
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La Paix, éternelle Utopie ?
Pas facile de décrypter le chaos du monde pour les spectateurs, plus ou moins lointains, que nous sommes, face aux faits tragiques qui nous submergent en avalanche via la presse, les réseaux sociaux, vraies ou fausses nouvelles… Et c’est dans ces moments-là que nous avons encore plus envie de croire...

LES SALLES UTOPIA SE METTENT AU VERT
Vous y croyez, vous, au bon sens qui voudrait que partir se bronzer les fesses à l’autre bout du monde  avec des avions Macron volant avec du bio kérozène made in France serait bon pour votre corps et la planète ? Cela ne ressemblerait-il pas étrangement au discours tenu il y a quelqu...

Justine Triet parle d’or
Il aura donc suffi de quelques mots, à peine, pour que la Ministre de la Culture, celui de l’Industrie, quelques maires et députés de la majorité, volent dans les plumes et la palme de Justine Triet, réalisatrice couronnée d’Anatomie d’une chute, sermonnant en substance : « ce n’est pas bi...

Rosmerta continue ! Vous connaissez l’histoire ? 
Depuis les débuts, et même avant, Utopia Avignon suit l’histoire de près ! Ça fait presque cinq ans qu’on vous en parle dans nos gazettes, à chaque rebondissement. Ce qu’il s’est passé depuis 2018 : réquisition citoyenne d’une école vétuste appartenant au diocèse, procès et appel...

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L'ÉLU

(THE CHOSEN) Jeremy Paul KAGAN - USA 1981 1h48 VOSTF - avec Robby Benson, Barry Miller, Maximilian Schell, Rod Steiger... Scénario d’Edwin Gordon, d’après le roman de Chaïm Potok (qui apparaît dans le film en professeur de Talmud…).

(ATTENTION ! Cette page est une archive !)

L'ÉLUNon seulement L’Élu – repéré et mis à l’honneur par Utopia dès sa première sortie en France en 1986 et que la plupart d’entre vous vont découvrir avec enthousiasme aujourd’hui – n’a pas pris une ride en quarante ans, mais il est encore plus fort aujourd’hui, son sujet, qui pouvait paraître « de niche », s’est empreint d’une universalité hors du temps. Vivifiant, il rafraîchit notre mémoire collective. Puissance du propos, présences fortes à l’écran, inoubliables. Dès les premières images, nous sommes à fond dans le film, cueillis par une sensualité charnelle qui ne nous lâchera plus, sans qu’il y ait pourtant la moindre scène amoureuse et encore moins érotique. Tout se joue dans les interstices, dans la fine pudeur des non-dits, l’intensité des regards. Les corps des hommes en disent parfois plus long que leurs paroles exaltées. Qu’ils sont beaux dans leurs silences ! Beaux quand leurs danses les font basculer vers une forme de transe. Qui l’eût cru ? Car le récit se passe en milieu, il faut bien le dire, fort religieux. Un monde où les femmes n’ont pas le même rang, le même droit à la parole, en un temps où elles n’ont pas le choix de leur propre voie. Mais les hommes, en tout cas les jeunes hommes, les garçons, l’ont-ils réellement ?

Nous sommes à New-York dans la communauté, ou plutôt, les communautés juives… Car dans le fond, les peuples, les courants de pensée, les idéaux ne sont jamais univoques. Peut-être, au lieu de parler du socialisme, du féminisme, du judaïsme (etc.) devrait-on mettre tous ces mots au pluriel, parler des judaïsmes… Nous sommes en 1944, l’État d’Israël n’existe pas encore, le « peuple juif » est donc un peuple errant. Alors qu’en Europe les combats font rage, ici, à Brooklyn, les adolescents ont des champs de bataille moins dangereux que le feu des mitrailles, mais non dénués tout de même de férocité. Sous couvert d’affrontements ludiques, peut-être se joue-t-il plus qu’il n’y paraît : la confrontation entre deux visions de l’existence, aucune des deux n’admettant la controverse. Et c’est une improbable et essentielle rencontre qui va avoir lieu au cours d’une partie de baseball entre deux équipes de lycéens que les apparences opposent déjà. Si les premiers arborent des looks décontractés et dans le vent, les seconds, fondus dans le noir de longues redingotes, papillotes aux tempes, semblent englués dans un passé dépassé ; les uns orthodoxes modernistes, les autres hassidiques traditionalistes, tous Juifs immigrés. Du haut de leurs quinze ans, Reuven Malter fait partie des premiers, Daniel Saunders des seconds. Est-il possible de parler de coup de foudre en matière de camaraderie ? Toujours est-il que ce n’est pas l’histoire d’un amour, mais d’une amitié impossible, qui débute à cet instant précis, à la suite d’un frappé de balle digne d’un flashball bien aligné, assassin ! Après s’être de prime abord regardés en chiens de faïence, Reuven, fils d’un intellectuel en vogue qui professe le sionisme, et Daniel, destiné à devenir le septième rabbin d’une longue lignée, auront du mal à se lâcher d’une semelle, au grand dam de leurs paternels respectifs. Mais la grande complicité entre le binoclard un peu gauche et le beau gosse à l’œil d’un bleu fougueux et à la bouche gourmande résistera-t-elle aux événements de l’histoire ? Quand les troupes américaines débarqueront sur les plages normandes, que l’impensable sera dévoilé, les pressions familiales et communautaires leur enjoindront de choisir un camp… Cet héritage tutélaire, comment s’en défaire sans parjurer ce et ceux que l’on aime ? Surtout quand repose sur vos épaules la lourde responsabilité d’être « l’élu », au destin tout tracé. Historiquement passionnant (enseignants, ne loupez pas la chose, ne serait-ce que pour la restitution de l’ambiance de cette Amérique-là !), ce film merveilleusement écrit, magnifiquement interprété et mis en scène, reste brûlant d’actualité, jusqu’à éclairer notre époque moderne.