La Paix, éternelle Utopie ?
Pas facile de décrypter le chaos du monde pour les spectateurs, plus ou moins lointains, que nous sommes, face aux faits tragiques qui nous submergent en avalanche via la presse, les réseaux sociaux, vraies ou fausses nouvelles… Et c’est dans ces moments-là que nous avons encore plus envie de croire...
LES SALLES UTOPIA SE METTENT AU VERT
Vous y croyez, vous, au bon sens qui voudrait que partir se bronzer les fesses à l’autre bout du monde avec des avions Macron volant avec du bio kérozène made in France serait bon pour votre corps et la planète ? Cela ne ressemblerait-il pas étrangement au discours tenu il y a quelqu...
Justine Triet parle d’or
Il aura donc suffi de quelques mots, à peine, pour que la Ministre de la Culture, celui de l’Industrie, quelques maires et députés de la majorité, volent dans les plumes et la palme de Justine Triet, réalisatrice couronnée d’Anatomie d’une chute, sermonnant en substance : « ce n’est pas bi...
Rosmerta continue ! Vous connaissez l’histoire ?
Depuis les débuts, et même avant, Utopia Avignon suit l’histoire de près ! Ça fait presque cinq ans qu’on vous en parle dans nos gazettes, à chaque rebondissement. Ce qu’il s’est passé depuis 2018 : réquisition citoyenne d’une école vétuste appartenant au diocèse, procès et appel...
Également au programme - AVEC OU SANS DIEU - CE QU’ILS IMAGINENT - DYPTIQUE INSPIRÉ DE L’OEUVRE DE THOMAS BERNHARD - HACKING JUSTICE - ILS SONT VIVANTS - LA FEMME DE TCHAÏKOVSKI - LE DISCIPLE - LE MARCHAND DES QUATRE SAISONS - LETO - PEU M'IMPORTE SI L'HISTOIRE NOUS CONSIDÈRE COMME DES BARBARES - PROGRAMME SACRe/PSL - SI JE T’OUBLIE - SISTERS WITH TRANSISTORS - TRANSIT - VALSE AVEC BACHIR
Projection unique le mercredi 13 juillet à 11h. Présentée par Oriane Jeancourt Galignani, rédactrice en chef du magazine Transfuge. Cette séance sera suivie à 14h de la projection, en avant-première, de La femme de Tchaïkovski en présence de Kirill Serebrennikov.
Écrit et réalisé par Kirill SEREBRENNIKOV - Russie 2020 2h26 VOSTF - avec Semyon Serzin, Chulpan Khamatova, Yulia Peresild, Yuriy Borisov... D’après le roman Les Petrov, la grippe, etc. d’Alexei Salnikov.
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Dès ses premières images, l’effet de La Fièvre de Petrov est saisissant. D’abord par l’environnement maladif de son « héros » : les individus qui le côtoient sont tous, peu à peu, contaminés par sa grippe carabinée – y compris son fils. Tourné bien avant qu’advienne l’épidémie que l’on sait, le film s’en fait le prophète rétroactif en même temps qu’il lui confère un statut allégorique. La maladie qui donne à Petrov la fièvre et fait naître toutes les hallucinations dans lesquelles il nous plonge, c’est celle qui ronge de l’intérieur une société russe qui sans cesse repousse le face à face avec ses démons ex-et-post-soviétiques. Kirill Serebrennikov puise dans le roman d’Alexeï Salnikov la matière d’une charge poétique et politique baroque, aussi épuisante qu’époustouflante. Enfermé dans un espace mental sinistre et étouffant, il y déploie sur un rythme effréné une grande liberté d’écriture, met en scène des plans séquences d’une rare virtuosité, fait éclore des moments de pure beauté. Le chaos apparent et parfaitement huilé rappelle l’envolée fantasmagorique dans le Moscou mis sens dessus-dessous par le Diable du Maître et Marguerite de Boulgakov. Au milieu de cet exercice de haute voltige, l’humour grinçant et désespéré dont fait preuve Serebrennikov est, lui aussi, franchement irrésistible.
Il faut juste accepter de ne pas forcément tout comprendre ni même de tout voir. On doit se contenter, avec Petrov, de ressentir le monde, pour peut-être s’apaiser.
Kirill Serebrennikov présente dans le cadre du Festival d’Avignon, Le Moine Noir du 7 au 15 juillet à 22h (relâche le 11) à la Cour d’honneur du Palais des Papes.