LA GAZETTE
(à télécharger au format PDF)

NOUS TROUVER
(et où trouver la gazette)

NOS TARIFS :
TARIF NORMAL : 7,50€
CARNET D'ABONNEMENT : 55€ (10 places, non nominatives, non limités dans le temps, et valables dans tous les Utopia)
Séance avant 13h : 5€
Moins de 18 ans : 5€

RSS Cinéma
RSS Scolaires
RSS Blog

(Quid des flux RSS ?)

EN DIRECT D'U-BLOG

Le blog des profondeurs...
(de champ)

La Paix, éternelle Utopie ?
Pas facile de décrypter le chaos du monde pour les spectateurs, plus ou moins lointains, que nous sommes, face aux faits tragiques qui nous submergent en avalanche via la presse, les réseaux sociaux, vraies ou fausses nouvelles… Et c’est dans ces moments-là que nous avons encore plus envie de croire...

LES SALLES UTOPIA SE METTENT AU VERT
Vous y croyez, vous, au bon sens qui voudrait que partir se bronzer les fesses à l’autre bout du monde  avec des avions Macron volant avec du bio kérozène made in France serait bon pour votre corps et la planète ? Cela ne ressemblerait-il pas étrangement au discours tenu il y a quelqu...

Justine Triet parle d’or
Il aura donc suffi de quelques mots, à peine, pour que la Ministre de la Culture, celui de l’Industrie, quelques maires et députés de la majorité, volent dans les plumes et la palme de Justine Triet, réalisatrice couronnée d’Anatomie d’une chute, sermonnant en substance : « ce n’est pas bi...

Rosmerta continue ! Vous connaissez l’histoire ? 
Depuis les débuts, et même avant, Utopia Avignon suit l’histoire de près ! Ça fait presque cinq ans qu’on vous en parle dans nos gazettes, à chaque rebondissement. Ce qu’il s’est passé depuis 2018 : réquisition citoyenne d’une école vétuste appartenant au diocèse, procès et appel...

Soutenez Utopia Palmer

NINJABABY

Yngvild Sve FLIKKE - film d'animation Norvège 2021 1h43 VOSTF - avec Kristine Kujath Thorp, Nader Kadhemi, Arthur Berning, Tora Dietrichson... Scénario de Johan Fastin, avec Yngvild Sve Flikke et Inga H. Saetre, d’après son roman graphique. Directrice de l’animation : Inga H. SAETRE.

(ATTENTION ! Cette page est une archive !)

NINJABABY« Le sperme, quelle saloperie ! » L’air grave, mais l’humour en coin, voilà l’étrange entrée en matière d’un film plein de rebondissements, de chastes coups de triques et de réjouissantes coquineries. Rakel, joviale, nature et sans trop de complexes, n’a jamais froid aux yeux quand il s’agit de se marrer. Décidément, elle se branle des conventions sociales et de tout ce qui pourrait entraver son devenir. Et que rêverait-elle d’être ? Astronaute, testeuse de bière, globe-trotter, garde forestier, dessinatrice de BD… Dans ses plans de carrière, nulle place pour une vie familiale bien rangée, ni pour un mec régulier. L’idée de crouler sous les couches et les tétées ne lui viendrait jamais. Si quelqu’un doit biberonner, c’est elle seule, et certainement pas du lait maternisé ! Après tout Rakel a l’âge de ses artères et de ses hormones. Vingt-trois ans, c’est définitivement le bel âge, celui où l’on ne doit plus de compte à ses parents, celui où l’on peut retarder le fait d’en devoir à d’autres, celui où l’on peut croquer à pleines dents autant la vie que les hommes. Elle est un peu fofolle Rakel, mais surtout très drôle avec ses idées farfelues, ses avatars, ses personnages imaginaires omniprésents qui rôdent dans la marge de son cerveau, de ses cahiers de dessin où elle déverse ses pensées intimes, et accessoirement dans tous les coins de l’écran en la personne de drolatiques petites créatures animées. Elle entretient avec eux des conversations à bâtons rompus ou à couteaux tirés, véritables exutoires qui lui permettent de prendre un recul salutaire et souvent moqueur pour mieux avancer. Sa chambre grouille donc d’une vie intense au fil de ses vibrations, de ses pulsions.



La délicieuse Ingrid, sa grande amie avec qui elle cohabite, son antithèse complice (l’une range, l’autre pas), devinera ce que Rakel, dans son capharnaüm coutumier, n’a pas vu grandir en elle et qui se matérialisera bientôt lors d’une échographie et dans son jardin secret dessiné sous la forme d’un être qu’elle baptisera aussitôt Ninjababy (Bébé ninja). Petit embryon indésirable croqué de façon plutôt moche mais dans le fond plus attachant qu’elle ne voudrait… L’animation se fait tout aussi délicate que la situation, à la fois drôle et dramatique.
Cette présence tenace qui s’accroche en elle, elle n’en veut pour rien au monde. Avec son habituel franc-parler, la voilà prête à revendiquer son droit fondamental à ne pas devenir mère, après avoir vérifié par correction élémentaire auprès du potentiel géniteur qu’il n’en veut pas non plus. Là, les choses se corsent ! S’il lui est forcément facile de s’identifier comme génitrice, la chose est moins aisée côté paternel. De fiestas en bitures, comment savoir, parmi les amants d’un soir – auxquels elle attribue de drôles de surnoms faute d’avoir retenu leurs prénoms –, qui pourrait être le daron du lardon ? Serait-ce Aïkido Mos qui sent bon le beurre, ou le pas très fute-fute Jésus-Trique auquel elle ne parvient jamais à résister ? « Oh non ! Pas Jésus-Trique » proteste avec indignation Ninjababy ! « T’as pas pu coucher avec ça !? »

Plût aux Dieux qu’il fût aussi facile après une chute de retomber gracieusement sur ses pieds dans la vraie vie que sur un tatami d’aïkido ! Quand bien même tout semble partir à vau-l’eau, on ressortira ravis de cette fable féministe où les hommes qui entourent Rakel ont en définitive de fort beaux rôles.