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La Paix, éternelle Utopie ?
Pas facile de décrypter le chaos du monde pour les spectateurs, plus ou moins lointains, que nous sommes, face aux faits tragiques qui nous submergent en avalanche via la presse, les réseaux sociaux, vraies ou fausses nouvelles… Et c’est dans ces moments-là que nous avons encore plus envie de croire...

LES SALLES UTOPIA SE METTENT AU VERT
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Justine Triet parle d’or
Il aura donc suffi de quelques mots, à peine, pour que la Ministre de la Culture, celui de l’Industrie, quelques maires et députés de la majorité, volent dans les plumes et la palme de Justine Triet, réalisatrice couronnée d’Anatomie d’une chute, sermonnant en substance : « ce n’est pas bi...

Rosmerta continue ! Vous connaissez l’histoire ? 
Depuis les débuts, et même avant, Utopia Avignon suit l’histoire de près ! Ça fait presque cinq ans qu’on vous en parle dans nos gazettes, à chaque rebondissement. Ce qu’il s’est passé depuis 2018 : réquisition citoyenne d’une école vétuste appartenant au diocèse, procès et appel...

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LE TIGRE ET LE PRÉSIDENT

Jean-Marc PEYREFITTE - France 2022 1h38 - avec Jacques Gamblin, André Dussollier, Christian Hecq, Anna Mouglalis, Cyril Couton, Astrid Whettnall... Scénario de Marc Syrigas et Jean-Marc Peyrefitte.

(ATTENTION ! Cette page est une archive !)

LE TIGRE ET LE PRÉSIDENT« La vie m’a appris qu’il y a deux choses dont on peut très bien se passer : la présidence de la République et la prostate. » Georges Clemenceau

Le grand mérite des biopics et autres films historiques (de certains tout du moins) est de (re)mettre en lumière des personnages qui sont passés à côté de la célébrité, voire de les réhabiliter alors que l’Histoire et la mémoire populaire les ont oubliés et même parfois injustement dénigrés.
Qui, parmi nous, a une vague idée de qui était réellement Paul Deschanel ? Pour l’immense majorité des Français, c’est un parfait inconnu, pour une petite minorité, il est probablement l’éphémère président des années 1920 tombé d’un train en marche en pleine nuit dans un moment d’égarement, livré à son triste sort en pyjama, au milieu de nulle part. Le réalisateur Jean-Marc Peyreffite a décidé de montrer le vrai visage de cet homme politique beaucoup plus passionnant et visionnaire que les images d’Epinal autour de sa neurasthénie – images largement amplifiées par ses ennemis – ont bien voulu le dire.
Le film s’articule autour de la rivalité qui va naître au lendemain de la guerre de 1914-1918, entre Deschanel, député modeste et discret de l’Eure-et-Loir, et Georges Clémenceau, « Le Tigre » comme l’a immortalisé la légende (d’où le nom des fameuses brigades qui ont inspiré un bon vieux feuilleton de notre bonne vieille télévision française), ou encore le « Père la Victoire », (avant qu’il ne devienne le « Perd la Victoire » sous la plume des caricaturistes).



Au début des années 20, alors que le vainqueur de Verdun pense gagner la présidentielle haut la main, c’est contre toute attente ce fichu Paul Deschanel qui emporte l’adhésion et les votes des députés et sénateurs (sous la IIIe République, c’est le Parlement qui élit le Président) grâce à un discours tout à l’opposé de celui de Clémenceau. Alors que Le Tigre, qui vient de conclure le Traité de Versailles, veut à tout prix venger la France et humilier l’Allemagne, Deschanel prône une paix durable et respectueuse des vaincus afin que ne germent pas le ressentiment et la soif de revanche. Par ailleurs, face à l’ancien ami de Louise Michel devenu fieffé conservateur, il prône une France de la paix et de la reconstruction à travers un programme social réformiste intermédiaire entre le communisme et le capitalisme qui prévoit des avancées sociétales majeures comme le vote des femmes, l’abolition de la peine de mort et même une ébauche de revenu universel ! Malheureusement, une anxiété maladive le paralyse trop souvent – aggravée par un traitement au Véronal, barbiturique puissant qui sera interdit par la suite – et conduira à l’épisode fâcheux de la chute du train à la suite de laquelle le président désorienté ira se réfugier pendant quelques jours dans la famille d’un garde-barrière…

Le film vaut pour la description minutieuse des rouages rouillés de la IIIe République et de ses immobilismes, impossibles à dépasser pour un idéaliste comme Deschanel, sans doute en avance sur son temps. On voit parfaitement ce monde feutré, résolument et absolument masculin, où les hommes politiques partagent leur vie entre la fraternité des pairs et le bordel…
Mais le film est aussi l’occasion de joutes grandioses entre deux acteurs remarquables : André Dussollier porte à merveille la moustache tombante de Clémenceau et distille à la perfection les petits mots assassins du Tigre, tandis que Jacques Gamblin livre une composition magnifique, restituant toutes les subtilités de ce personnage étonnant que fut Deschanel, entre intelligence politique visionnaire et angoisses inextinguibles.

Pour ce film, comme pour les autres, possibilité d’organiser des séances scolaires. Vous pouvez nous contacter au 04 90 82 65 36.