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La Paix, éternelle Utopie ?
Pas facile de décrypter le chaos du monde pour les spectateurs, plus ou moins lointains, que nous sommes, face aux faits tragiques qui nous submergent en avalanche via la presse, les réseaux sociaux, vraies ou fausses nouvelles… Et c’est dans ces moments-là que nous avons encore plus envie de croire...

LES SALLES UTOPIA SE METTENT AU VERT
Vous y croyez, vous, au bon sens qui voudrait que partir se bronzer les fesses à l’autre bout du monde  avec des avions Macron volant avec du bio kérozène made in France serait bon pour votre corps et la planète ? Cela ne ressemblerait-il pas étrangement au discours tenu il y a quelqu...

Justine Triet parle d’or
Il aura donc suffi de quelques mots, à peine, pour que la Ministre de la Culture, celui de l’Industrie, quelques maires et députés de la majorité, volent dans les plumes et la palme de Justine Triet, réalisatrice couronnée d’Anatomie d’une chute, sermonnant en substance : « ce n’est pas bi...

Rosmerta continue ! Vous connaissez l’histoire ? 
Depuis les débuts, et même avant, Utopia Avignon suit l’histoire de près ! Ça fait presque cinq ans qu’on vous en parle dans nos gazettes, à chaque rebondissement. Ce qu’il s’est passé depuis 2018 : réquisition citoyenne d’une école vétuste appartenant au diocèse, procès et appel...

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HARKA

Écrit et réalisé par Lofty NATHAN - Tunisie 2022 1h22 VOSTF - avec Adam Bessa, Salima Maatoug, Ikbal Harbi, Najib Allagui...

(ATTENTION ! Cette page est une archive !)

HARKALe film est d’abord la révélation d’un acteur : Adam Bessa. Un visage inoubliable, fauve, comme sculpté dans les reliefs des terres ancestrales d’Afrique du Nord. Un regard noir et perçant qui vient frapper de plein fouet la lumière du soleil tunisien. Une étoile montante et brillante donc, à l’image de cette nouvelle génération de cinéastes venus (ou originaires) du Maghreb qui nous enchantent avec des films solaires, engagés et courageux, reflets de l’Histoire récente de leurs pays.

Ali, le jeune héros de Harka, mène une existence faite de débrouilles, en vendant de l’essence de contrebande au marché noir ou au bord des routes, dans les quartiers de la ville de Sidi Bouzid en Tunisie. Le peu d’argent qu’il gagne, il le planque dans une maison à l’abandon car Ali a un projet. Il veut partir pour s’arracher de sa condition entièrement tournée vers la rue, sans autre avenir que le jour suivant.



Un exil quoi qu’il en coûte, pour s’extraire de la misère étouffante, de la corruption (notamment policière) encore trop présente, qui gangrènent une partie de son pays et étouffent son quotidien.
Dix ans après les espoirs du Printemps Arabe, pour lui les promesses de la révolution sont hors d’atteinte. Il le sait, il le vit. Alors il s’accroche à cet espoir, qui n’en est pas un, pour ne pas sombrer dans la dépression ou se résigner à son sort, comme ce grand frère parti sur la côte, à Hammamet, pour travailler comme serveur auprès d’une riche clientèle européenne.
Mais quand survient brutalement la mort de son père malade, cela bouleverse les plans du jeune homme. Ali se retrouve tout à coup seul à devoir s’occuper de ses deux sœurs cadettes, livrées à elles-mêmes dans une maison familiale dont on menace de les expulser. Face à cette soudaine responsabilité et aux injustices à répétition auxquelles il est confronté, face à l’indifférence de la société et à l’incapacité pour lui de trouver des solutions, Ali épuisé, craque et s’éveille à la colère, la révolte.

« Harka » a deux significations en arabe. La première est « brûler ». Et l’histoire d’Ali s’inspire de Mohamed Bouazizi, dont l’acte d’auto-immolation, à Sidi Bouzid justement, a été l’un des catalyseurs du Printemps Arabe en Tunisie… La seconde, en argot tunisien, désigne un migrant qui traverse illégalement la Méditerranée.
Tourné en décors naturels, Harka dépeint le quotidien sans espoir d’une jeunesse désemparée. Une génération qui, plus de dix ans après la révolution, essaie toujours de se faire entendre. Ce film, d’une grande maîtrise formelle, en est le témoignage précieux et nécessaire. Un appel bouleversant au réveil des consciences dont le cinéma se fait, encore une fois, la plus belle des chambres d’écho.