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La Paix, éternelle Utopie ?
Pas facile de décrypter le chaos du monde pour les spectateurs, plus ou moins lointains, que nous sommes, face aux faits tragiques qui nous submergent en avalanche via la presse, les réseaux sociaux, vraies ou fausses nouvelles… Et c’est dans ces moments-là que nous avons encore plus envie de croire...

LES SALLES UTOPIA SE METTENT AU VERT
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Justine Triet parle d’or
Il aura donc suffi de quelques mots, à peine, pour que la Ministre de la Culture, celui de l’Industrie, quelques maires et députés de la majorité, volent dans les plumes et la palme de Justine Triet, réalisatrice couronnée d’Anatomie d’une chute, sermonnant en substance : « ce n’est pas bi...

Rosmerta continue ! Vous connaissez l’histoire ? 
Depuis les débuts, et même avant, Utopia Avignon suit l’histoire de près ! Ça fait presque cinq ans qu’on vous en parle dans nos gazettes, à chaque rebondissement. Ce qu’il s’est passé depuis 2018 : réquisition citoyenne d’une école vétuste appartenant au diocèse, procès et appel...

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LES MIENS

Roschdy ZEM - France 2022 1h25 - avec Sami Bouajila, Roschdy Zem, Meriem Serbah, Maïwenn, Abel Jafri, Rachid Bouchareb, Nina Zem... Scénario de Roschdy Zem et Maïwenn.

(ATTENTION ! Cette page est une archive !)

LES MIENSVoici donc une famille. Qui se retrouve volontiers en fin de semaine autour d'un bon gueuleton. Qui s'appelle pour prendre des nouvelles, ou qui oublie de s'appeler parce que la vie va si vite et que l'essentiel se dilue parfois dans l'effervescence du quotidien. Elle s'engueule, se chamaille, se confronte, elle rit, elle partage. C'est une famille composée d'une sœur et de ses quatre frères, tous plus ou moins quinquas et au-delà, et de leurs enfants, plus ou moins grands... Chacun a son parcours, chacun a son caractère, discret ou exubérant, bavard ou taiseux et tout le monde semble convaincu qu'en dépit des trajectoires, des choix et lieux de vie différents, l'important c'est le lien.

Deux figures sont au centre de cette constellation. Ryad (Roschdy Zem) est l'enfant prodige, celui qui capte la lumière. Présentateur vedette d'une émission de foot, il coche toutes les cases de la parfaite réussite sociale : l'appartement grand standing, l'aura de la notoriété, les restaurants chics, les bonnes relations dans les bons milieux, le costard et les godasses bon chic bon genre, mais sans la vulgarité ostentatoire de ceux qui veulent prendre leur revanche sur la vie. Ryad a bien conscience de sa chance, assume son statut et fait tout pour que les siens puissent en profiter aussi. Chacun a priori y trouve son compte. A priori.



Moussa (Sami Bouajila), lui, même s'il n'est pas le plus âgé, incarne la figure paternelle. Il est doux et bienveillant, disponible, attentif aux besoins de chacun. C'est lui qui ouvre les portes de sa maison pour les réunions familiales, qui cuisine avec amour pour tout le monde, lui, le souriant, le discret, la force tranquille qui ne veut faire ni de comptes, ni de vagues.

Déboulant comme souvent sans préavis, la catastrophe arrive. Au début, ça paraît presque anodin : une banale chute, une bosse à la tête. Mais très vite l'ampleur des dégâts se dessine : ce traumatisme crânien a abîmé le cerveau de Moussa et un verrou a sauté. Lui qui était si gentil, si réservé, se met soudain à proférer des injures, à envoyer balader ses proches, à parler sans filtre, avec un franc parler déshabillé de toutes les convenances sociales, de toutes les prudences, de toutes les règles d'une vie à plusieurs. Une sorte de vérité brute, sans pincette. Pour la famille, le choc est violent car Moussa semble être devenu un autre qu'ils ne reconnaissent plus.
Moussa est soudain habité par une profonde tristesse au cœur de laquelle va devoir se construire entre eux tous une nouvelle histoire. Car la communication devient soudain tumultueuse, chaotique. L'amertume, les regrets et tout ce qui n'avait auparavant jamais pu se dire, de peur de briser l’équilibre, vont faire surface. Derrière la vérité toute nue, c'est, peut-être sans l'avoir jamais cherchée, la sincérité qui va s'inviter à la table familiale.

Pour sa sixième réalisation, Roschdy Zem a choisi un sujet très personnel puisque cette histoire est la sienne. Scénarisé à quatre mains avec Maïwenn d'une écriture très incarnée, qui va à l'essentiel et ne cherche jamais à théoriser ou à être plus intelligente que les personnages, Les Miens est sans doute son film le plus abouti et le plus fort, le plus émouvant en tout cas. Car il y a quelque chose d'universel dans l'histoire de cette famille, dans la relation complexe et éminemment vivante qui unit cette fratrie. Et le film interroge aussi finement notre rapport à la vérité : jusqu'à quel travestissement de nos propos, de nos pensées, sommes-nous prêts à aller pour garder la face ? Quelle dose d'hypocrisie et d'édulcorant psychique est-on prêt à mettre pour garder un statut, une posture ou une relation ?