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Le blog des profondeurs...
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Crève La Taule 84
@page { size: 21cm 29.7cm; margin: 2cm } p { margin-bottom: 0.25cm; line-height: 115%; background: transparent }“On nous dit que les prisons sont surpeuplées. Et si c’était la population qui était suremprisonnée ?” Michel Foucault@page { size: 21cm 29.7cm; margin: 2cm } p { marg...

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Nous pouvons organiser des séances à la carte pour vos classes, en matinée. Vous trouverez une liste des films programmables sur notre site internet, rubrique « Jeune public et scolaires »/ “D’AUTRES FILMS POUR LES SCOLAIRES”  Pour les maternelles : Zébulon l...

La Ménardière : un habitat partagé en construction…
À Bérat, à mi-chemin entre l’Ariège et Toulouse, la Ménardière est un beau domaine aux multiples possibilités. Acquis en 2019 par une douzaine de personnes au bord de la retraite qui refusaient le destin peu folichon, que nos sociétés réservent à leurs vieux : ni solution privée au coût e...

Vidéo en Poche, c'est fini
Et voilà, Vidéo en Poche c’est fini, le compteur s’arrête à 30237 copies vendues sans DRM sur clés USB ! À bientôt dans le cyberespace indépendant et surtout IRL dans les salles de cinéma :)Le 30 novembre à minuit, Vidéo en Poche a tiré sa révérence et retourne dans sa bouteille de ...

LOST HIGHWAY

David LYNCH - USA 1997 2h15 VOSTF - avec Bill Pullman, Patricia Arquette, Balthazar Getty, Robert Blake...

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LOST HIGHWAY« Je n’ai pas de caméra. J’aime garder mon propre souvenir des choses » affirme le jazzman Fred Madison aux deux inspecteurs de police qui l’interrogent. Dans Lost Highway, David Lynch propose une expérience qui dépasse les présupposés classiques du film. Œuvre narrative et picturale unique en son genre, ce septième long-métrage est une poursuite de ses obsessions en même temps qu’un point de rupture dans la carrière du réalisateur culte. En 1997, Lynch reprend une fois de plus à son compte une Amérique 50's spectrale qui ne cesse de revenir nous hanter et plonge le film néo-noir dans une reverb sans fin. Un saxophoniste (Bill Pullman) soupçonne sa femme (Patricia Arquette) de le tromper. Son angoisse est amplifiée de jour en jour par la réception de mystérieuses bandes vidéos contenant des images de leur intimité puis par des rêves effrayants. Pris de folie, il finit par la tuer et est condamné à la peine capitale. A cet endroit, Lynch déchire la narration classique et ouvre une deuxième enquête, celle que doit résoudre le spectateur pour avancer dans le film. Les points de vue se mélangent, les « déjà vus » et les indices sont semés au gré d’un schéma chronologique aussi free que le jazz joué par son anti-héros. Cette route perdue, qui a bien plus à voir avec celle de Cormac Mccarthy que celle de Jack Kerouac, nous mène par le bout du nez dans les limbes d’une mémoire populaire effrayante et fascinante à la fois.

On ne compte plus les théories et interprétations du sens plus ou moins caché de Lost Highway. Film « lynchien » par excellence, sommet d’une esthétique de l’inquiétude tant de fois copiée mais jamais égalée, ce récit évoque un mythe hollywoodien qui se dissout plus qu’il ne s’effrite. Prenant pour décor une version esthétisée à l’extrême de Los Angeles, le réalisateur (qui a d’abord été peintre) y exprime son talent pour les tableaux visuels hypnotisants. Dans Lost Highway, Lynch ne s’interdit rien (à commencer par ses petites gouttes d’humour acide et absurde disséminées par endroits) et se positionne à contre-courant d’une grande partie du cinéma de divertissement. La clé de cette énigme sans solution c’est (peut-être) l’abandon à la liberté créative du cinéaste. Sa seule concession au monde contemporain tangible est peut-être sa bande-originale où brillent David Bowie, Nine Inch Nails, Cocteau Twins et Lou Reed. Quelques pistes de pop music que vient brouiller son habituel compositeur Angelo Badalamenti, frère siamois d’une vision du monde comme un labyrinthe, tantôt effrayant, tantôt cotonneux.
25 ans après sa sortie initiale, Lost Highway n’a rien perdu de sa puissance. Le film reste une des œuvres majeures d’un des cinéastes les plus importants de notre temps. (Adrien Durand)