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Crève La Taule 84
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La Ménardière : un habitat partagé en construction…
À Bérat, à mi-chemin entre l’Ariège et Toulouse, la Ménardière est un beau domaine aux multiples possibilités. Acquis en 2019 par une douzaine de personnes au bord de la retraite qui refusaient le destin peu folichon, que nos sociétés réservent à leurs vieux : ni solution privée au coût e...

Vidéo en Poche, c'est fini
Et voilà, Vidéo en Poche c’est fini, le compteur s’arrête à 30237 copies vendues sans DRM sur clés USB ! À bientôt dans le cyberespace indépendant et surtout IRL dans les salles de cinéma :)Le 30 novembre à minuit, Vidéo en Poche a tiré sa révérence et retourne dans sa bouteille de ...

NOSTALGIA

Mario MARTONE - Italie 2022 1h57 VOSTF - avec Pierfrancesco Favino, Tommaso Ragno, Francesco Di Leva, Sofia Essaïdi, Aurora Quattrocchi... Scénario de Mario Martone et Ippolita di Majo, d’après le roman d’Ermanno Rea.

(ATTENTION ! Cette page est une archive !)

NOSTALGIANostalgia, qui s’ouvre sur une citation de Pier Paolo Pasolini – « La connaissance est dans la nostalgie. Qui ne s’est pas perdu ne se connaît pas » –, débute par le retour d’un homme dans sa ville natale. Il se nomme Felice Lasco et est interprété par ce formidable acteur qu’est Pierfrancesco Favino, récemment magnifié dans Le Traître (2019), de Marco Bellocchio. On ne tardera pas à apprendre que ce mystérieux personnage a fait fortune comme entrepreneur en Égypte, qu’il a une femme qui l’y attend, qu’il s’est converti à l’islam et qu’il n’a pas remis les pieds en Italie depuis quarante ans. La raison de cette absence est le sujet du film. Revenu pour adoucir les derniers jours d’une vieille mère qui va rapidement mourir entre ses bras, Felice vient en vérité régler un vieux compte, tant avec lui-même qu’avec sa jeunesse tumultueuse.



En se rapprochant d’un prêtre de combat, engagé dans la cité, en lutte contre l’emprise de la Camorra sur les jeunes défavorisés et qui a assisté sa mère dans ses vieux jours, Felice s’ouvre peu à peu à lui… Il est revenu dans son quartier natal de Sanita, ancien lieu de sépulture et de catacombes de Naples, devenu un secteur populaire et défavorisé, où la mort le dispute quotidiennement à la vie, pour revoir un ami d’adolescence avec lequel il était entré dans la délinquance.
Un cambriolage a viré au meurtre. Les deux amis ne se sont jamais revus et Felice a été envoyé par son oncle au Moyen-Orient, où il aura construit sa vie. Son retour met toutefois en danger celui qui est devenu le « Malhommo » du quartier, un mafieux ultra-violent qui fait régner la terreur et entraîne les jeunes dans les pires trafics. Felice, auquel on conseille de repartir de la ville sur-le-champ, veut toutefois à toute force rencontrer son ami, solder, en un mot, les comptes de sa propre vie et reprendre le cours de son destin. Jetant ses acteurs dans la population du cru, Martone filme les méandres de ce récit en les superposant à ceux, magnifiques et funèbres, du quartier, y puisant la géographie spirituelle de son héros.
Mario Martone n’a jamais bénéficié d’une visibilité comparable aux cinéastes italiens reconnus et identifiés en France, tels Marco Bellocchio, Nanni Moretti ou Paolo Sorrentino. Quelques raisons à cela. Ce Napolitain de 62 ans s’est d’abord fait connaître comme un homme de théâtre dans le collectif du célèbre Teatri Uniti et est l’auteur d’une œuvre cinématographique parcimonieuse, avec moins d’une dizaine de films en trente années de carrière. C’est dire la singularité de cet artiste, que l’on retrouve dans son œuvre même, en laquelle entre souvent un mélange déconcertant de cinéma de genre, de point de vue documenté et de volonté d’édification.
La figure du retour à Naples, la mort qui y est associée, la violence tragique y sont des thèmes récurrents. Révélé en 1992 avec Mort d’un mathématicien napolitain, suivi par des films remarquables comme Théâtre de guerre (1998) et L’Odeur du sang (2003), Martone ne parvient pas ensuite à imposer durablement son univers, avançant par à-coups et résurgences, toujours attendu pourtant par les cinéphiles fidèles à la révélation d’une filmographie marquée par un profond humanisme et un goût de la tragédie mis en scène avec une austérité qui vaut manifeste.


(J. MandelbaumLe Monde)