Crève La Taule 84
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p { margin-bottom: 0.25cm; line-height: 115%; background: transparent }“On nous dit que les prisons sont surpeuplées. Et si c’était la population qui était suremprisonnée ?” Michel Foucault@page { size: 21cm 29.7cm; margin: 2cm }
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ENSEIGNANTES, ENSEIGNANTS ! Vous pouvez organiser des séances scolaires en matinée.
Nous pouvons organiser des séances à la carte pour vos classes, en matinée. Vous trouverez une liste des films programmables sur notre site internet, rubrique « Jeune public et scolaires »/ “D’AUTRES FILMS POUR LES SCOLAIRES” Pour les maternelles : Zébulon l...
La Ménardière : un habitat partagé en construction…
À Bérat, à mi-chemin entre l’Ariège et Toulouse, la Ménardière est un beau domaine aux multiples possibilités. Acquis en 2019 par une douzaine de personnes au bord de la retraite qui refusaient le destin peu folichon, que nos sociétés réservent à leurs vieux : ni solution privée au coût e...
Vidéo en Poche, c'est fini
Et voilà, Vidéo en Poche c’est fini, le compteur s’arrête à 30237 copies vendues sans DRM sur clés USB ! À bientôt dans le cyberespace indépendant et surtout IRL dans les salles de cinéma :)Le 30 novembre à minuit, Vidéo en Poche a tiré sa révérence et retourne dans sa bouteille de ...
Écrit et réalisé par Maha HAJ - Palestine 2022 1h50VOSTF - avec Amer Hlehel, Ashraf Farah, Anat Hadid, Samir Elias, Cynthia Saleem...
(ATTENTION ! Cette page est une archive !)
Walid est un homme sans histoires mais qui rêve d’en écrire. Arabe israélien de Haïfa, il a quitté son travail pour se consacrer à ce qu’il pense être sa vocation : romancier. Et il a de la chance Walid, puisqu’il peut compter sur le soutien financier de sa femme, infirmière, et de ses deux enfants ; un peu moins de ses parents, qui y voient davantage une lubie, une crise de la quarantaine, qu’un projet sérieux. Le voilà donc chaque matin, après avoir déposé les enfants à l’école, seul devant sa page blanche. Désespérément blanche. Alors il conjure l’angoisse en se chicanant avec sa psy, en triant les chaussettes, en passant la serpillière, en bullant d’un œil morne devant les infos (attentats, répression, rebelote, et les résultats du loto après une page de pub…), bref Walid tourne en rond, Walid se morfond.
Comble de malchance, son nouveau voisin s’est semble-t-il donné pour mission d’anéantir ses dernières velléités littéraires : bruyant, volubile, sans-gêne, envahissant, et pire que tout, se fichant comme d’une guigne de la cause palestinienne, tel lui apparaît Jalal, avec ses molosses, sa grosse bagnole, sa chaîne hi-fi et ses faux-airs de George Clooney. Jusqu’au soir où, la mort dans l’âme, il se rend à un dîner auquel l’a convié sa Némesis de palier, et où il comprend que Jalal n’est pas juste un gros beauf. C’est aussi un voyou. Révélation, épiphanie, sonnez haut-bois, résonnez musettes : il le tient enfin, son sujet. Lui Walid, le timoré, le pâle employé, si poli, si gentil, va écrire sur la pègre de son quartier. Sauf, que rien, mais alors rien ne se passera comme prévu. Ni pour Walid, ni pour Jalal, et encore moins pour vous.
Si vous vous attendez à une version arabe de la formule essorée par Hollywood du « Buddy Movie » (au début ils n’ont rien en commun, à la fin ils sont inséparables), vous risquez d’en être pour vos frais. Certes les prémices sont les mêmes : deux caractères opposés que le destin fait se rencontrer, mais dès le départ se distille dans cet archétype une étrange langueur, un spleen sous-jacent, qui nous emmène vers d’autres territoires, comme en témoigne l’énigmatique scène d’ouverture. Est-ce un rêve, une scène de roman, un pressentiment ? Pour saisir les enjeux, il suffit de tendre l’oreille : car ni la routine obsessionnelle de Walid, ni la musique à fond les ballons de Jalal ne parviennent tout à fait à couvrir le chant mélancolique qui s’insinue inlassablement par les claustras de leurs appartements : celui de la Mer, invisible et omniprésente, un chant d’évasion du quotidien, de libération des destinées assignées, si loin, si proche…
Bâtie avec une méticulosité d’horloger, l’intrigue bascule en son mitan de la comédie de caractères au drame existentiel, révélant les failles cachées des personnages, leurs blessures, leurs démons, leurs prisons. Walid la victime dépressive est peut-être plus retors, et Jalal le gouailleur plus fragile qu’il n’y paraît. Et cette fièvre méditerranéenne alors ? Certes elle est justifiée dans le script, puisque c’est la maladie génétique dont est atteint Shams, le fils de Walid, qui suit les traces de son père pour le meilleur et pour le pire, mais il n’est pas interdit d’y voir la parabole d’une autre maladie, moins physique que psychique, mais beaucoup plus létale : celle des vies brisées par la violence de l’Histoire…