Chiche, on achète… Tous ensemble, pour que Rosmerta continue !
L’association Rosmerta est un centre social autogéré pour jeunes réfugiés, qui occupe depuis décembre 2018 un bâtiment du diocèse, au centre d’Avignon. Rosmerta lance une SCI (Société Civile Immobilière) citoyenne pour acheter sa propre maison. Rejoignez l’aventure !L’objectif est de recueillir ...
La LDH, attaquée, appelle au combat pour les libertés et la démocratie
Le ministre de l’intérieur menace de lui supprimer ses subventions, la première ministre lui reproche ses « ambiguïtés », d’autres polémistes de droites extrêmes leur faisant écho.Si on peut reprocher quelque chose à la LDH, c’est la constance de ses positions et de ses combats. Créée en 1...
UTOPIA PALMER LANCEMENT D’UN FINANCEMENT PARTICIPATIF
Pour un cinéma alternatif et vivant, sur les hauteurs du parc Palmer à Cenon, petite ville de 30 000 habitants faisant partie de Bordeaux Métropole.À l’heure où les professionnels cherchent désespérément la recette miracle du « retour du public en salles », entre prestations...
Augmentation en vue…
Voilà, c’est maintenant, on ne peut plus reculer. Tout augmente, Utopia doit s’y résoudre aussi. Plus de cinq ans (octobre 2017, la fois d’avant c’était mai 2013) que nos tarifs sont inchangés. Malgré l’inflation, la crise des subprimes, les sécheresses, les inondations, le mildiou, la dispari...
Robin CAMPILLO - France / Madagascar 2023 1h57 - avec Nadia Tereszkiewicz, Quim Guttierez, Charlie Vauselle, Sophie Guillemin... Scénario de Robin Campillo, avec la collaboration de Gilles Marchand et Jean-Luc Raharimanana.
Du 31/05/23 au 27/06/23
Ah, le temps béni des colonies ! Ça c’est une chanson, ça c’est une époque ! Un paradis perdu… mais surtout un paradis volé comme le décrit si bien Robin Campillo – réalisateur entre autres du formidable 120 battements par minute – dans son nouveau film. Une œuvre lumineuse et obscure à la fois, politique et sensorielle, qui documente et questionne avec puissance un pan sombre de notre histoire : la colonisation africaine. Pour cela, le cinéaste est allé puiser dans ses propres souvenirs. « C’est comme si mon enfance avait été en quelque sorte conditionnée par les considérations géostratégiques de la France. Mon père était sous-officier dans l’Armée de l’Air française. Mes parents, mes frères et moi sommes tous nés au Maroc et avons vécu en Algérie par la suite. Notre dernière destination a été la base militaire 181 d’Ivato, à Madagascar. » C’est dans ce pays, au début des années 1970, que se déroule l’histoire de L’île rouge. Surnom donné à Madagascar à cause de la latérite, une roche rouge qui colore les plateaux et les routes de l’île.
Thomas, enfant observateur et lunaire, vit sa vie de petit garçon, partagé entre ses lectures passionnées de Fantômette (super héroïne aux aventures rocambolesques) et l’exploration espiègle de l’île en compagnie de son amie Suzanne. Il est le petit dernier d’une fratrie de 3 garçons, entouré de Colette (Nadia Tereszkiewicz) une mère aimante et protectrice mais parfois étrangement solitaire et mélancolique, si jeune qu’elle pourrait être sa grande sœur, et Robert (Quim Gutierrez), son père, militaire de carrière qui incarne pour Thomas à la fois un modèle masculin dont il ne se sent pas très proche et une forme de virilité qui le fascine. Autour de cette famille gravite d’autres personnages, comme les Guedj, un couple d’amis toujours enjoués (trop peut-être aux yeux de Thomas, comme s’ils surjouaient tous les deux un peu leur bonheur), et Bernard, le jeune militaire, fraîchement débarqué de France, qui travaille au mess des officiers. Lui tente de s’adapter, avec une naïveté profonde, au monde qu’il découvre. Marié à Odile, qui ne supporte pas cette vie d’expatriée, il part rejoindre à la nuit tombée Miangaly, une jeune et belle ouvrière malagasy rencontrée dans la base militaire.
Si la semaine, la vie des adultes est conditionnée par les activités de la caserne et les manœuvres de parachutage des soldats dans les campagnes malgaches, le dimanche en revanche, tout le monde se retrouve le temps d’un repas dans la belle et grande maison familiale des parents de Thomas avant de partir pour les plages paradisiaques de l’océan Indien. Alors que le soleil couchant éclaire une dernière fois ces décors exotiques, des rumeurs d’insurrection de la population dans les villes et dans les campagnes semblent annoncer l’inévitable : le retour forcé en France.
« Tous les adultes qui entourent l’enfant vivent dans l’illusion coloniale » dit Robin Campillo, comme s’il fallait pour chacun se convaincre qu’il est à sa place au milieu d’un décor qui n’est pourtant, de fait, pas le leur. Il ajoute : « Les Malagasys sont comme des figurants qu’on aperçoit à peine. Personne ne fait attention à eux jusqu’au moment où ces figurants deviennent les protagonistes de leur propre histoire. Le film rejoue ainsi la cruauté de la colonisation. Je voulais faire sentir qu’on ne volait pas seulement des ressources, on volait aussi les nuages dans le ciel, les paysages… Alors que notre présence dans ce pays avait une raison très simple : la France voulait garder une place stratégique dans l’océan Indien. »
Magistralement filmé et scénarisé, L’Île rouge démontre encore une fois tous les talents de conteur de Robin Campillo qui, par touches délicates, humanise chaque scène et nous immerge totalement dans cette époque et dans la vie de ses personnages.