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30237
Et voilà, Vidéo en Poche c’est fini, le compteur s’arrête à 30237 copies vendues sans DRM sur clés USB ! À bientôt dans le cyberespace indépendant et surtout IRL dans les salles de cinéma :)Le 30 novembre à minuit, Vidéo en Poche a tiré sa révérence et retourne dans sa bouteille de ...

Stop Bolloré ! L'appel du collectif
Le collectif Stop Bolloré a vu le jour en décembre 2021 et rassemble des membres et des organisations de la société civile qui s’inquiètent de la concentration des médias et de l’édition en France et des dangers que cela représente pour la démocratie. Le projet du collectif, qui est poli...

Quiz des "trente dernières secondes" du n°101 au n°117
Ici sont archivées les publications du quiz des “trente dernières secondes” du n°101 au n°117   Samedi 17 avril Hier, fin N° 101. Juliette Binoche, 30 ans plus tard, et magnifique, dans un autre de ses plus beaux rôles. La musique, c’est le célébrissime Canon en ré majeur de Johann Pa...

Quiz des "trente dernières secondes" du n°51 au n°100
Ici sont archivées les publications du quiz des “trente dernières secondes” du n°51 au N°100 //////////////////////////////////////// Vendredi 26 février  Hier, fin N° 51. Saisissante. Tout comme l’est la séquence d’ouverture du film, qui montre la jungle s’enflammer sous les bombes a...

Jeudi 7 FÉVRIER 2019 à 20h15

LES RENCONTRES DU TnBA


En écho à la création du spectacle Sstockholm, du 15 Janvier au 1er Février – Studio de création - Texte Solenn Denis – Mise en scène Collectif Denisyak
Projection de À MOI SEULE de Frédéric Videau suivie d'une rencontre avec l'équipe artistique du spectacle.
Achetez vos places à l'avance, à partir du Lundi 28 Janvier.

À MOI SEULE

Écrit et réalisé par Frédéric VIDEAU - France 2012 1h31mn - avec Agathe Bonitzer, Reda Kateb, Hélène Fillières, Noémie Lvovsky, Jacques Bonnaffé, Margot Couture, Gregory Gadebois, Marie Payen...

(ATTENTION ! Cette page est une archive !)

À MOI SEULEC’est un film remarquable et fascinant, qui vous pousse dans vos retranchements moraux, vous met parfois mal à l’aise face à vos propres certitudes soudainement ébranlées, un film qui s'attaque avec une intelligence infinie à un sujet délicat et tabou… Très librement inspiré d'un fait divers à sensation, le récit se situe dans les recoins forestiers du Limousin, où vit Vincent Maillard, un ouvrier du bois secret et soupe-au-lait. Même s'il est renfermé, même si sa vie sociale est réduite au minimum, personne ne soupçonne ce qui se passe dans le sous-sol de sa maison isolée, à l'orée des bois : depuis huit ans, il y séquestre Gaëlle, dans une pièce spécialement et soigneusement aménagée.

Ce qui intéresse Frédéric Videau, ce n'est pas le fait divers lui-même. On en connaît d'ailleurs tout de suite l’issue, puisqu'une des premières séquences du film montre l’évasion – acceptée par Vincent – de Gaëlle. Le film va à la fois s’intéresser à la réadaptation (ou non) au monde extérieur de la jeune fille après ses huit années de captivité et, à travers de larges flash-back, à l’étrange relation qui s’est nouée entre le ravisseur et sa victime, qui est devenue adolescente puis femme durant son séjour forcé où elle fut coupée de toute autre relation humaine. Et Frédéric Videau montre comment une petite fille grandit et se construit avec son ravisseur comme seule famille, comme seul « homme » dans sa vie, avec la peur sourde qu'il s'en prenne à elle… Passées la révolte, les tentatives désespérées d’évasion et de rébellion, vient le temps du compromis. Et le jeu psychologique entre les deux êtres devient passionnant. Car Vincent n’est pas un pédophile prédateur qui veut abuser de sa jeune victime. Non, c’est juste un déséquilibré, incapable sans doute de nouer de réelles relations affectives, qui a voulu se créer une famille idéale, sans demander l’avis de l’intéressée. Vincent enferme Gaëlle contre son gré mais veut en même temps lui assurer le confort matériel dans la mesure de ses moyens, il lui achète les disques ou les livres qu’elle désire, lui fournit la nourriture qui lui fait plaisir. Il se conduit en « père », il essaie d'assurer son éducation. Gaëlle a donc une petite marge pour négocier les conditions de sa détention, gagner quelques espaces de liberté et prendre l’ascendant psychologique sur Vincent, à défaut de l’ascendant physique qui lui permettrait de fuir. Au fil des mois puis des années, l’évidence est là : Vincent et Gaëlle forment une bien étrange famille, une réelle complicité s'installe, évidemment remise en cause dès que la réalité de la situation, de leur relation reprend le dessus. Ils forment même une sorte de couple quand Gaëlle grandit et devient femme…

La partie qui se passe après la libération de Gaëlle est tout aussi ambivalente, car après avoir vécu dans l’intimité d’un homme pendant huit ans et n’avoir connu que cette seule compagnie, comment retrouver un cercle familial lointain, brisé d’ailleurs par le rapt, comme si de rien n’était ? Gaëlle, par une étrange ironie du destin se retrouve dans une unité psychiatrique fermée avant de rejoindre le domicile maternel, une prison succédant à une autre, et paradoxalement le chalet en bois de Vincent semble bien plus chaud et protecteur que l’institution aseptisée où elle est accueillie…
Pour incarner toute la complexité du film et des personnages, il fallait deux acteurs exceptionnels. Frédéric Videau a su les choisir : Agathe Bonitzer et Reda Kateb sont magnifiques de présence, d'épaisseur, de singularité. Ils sont pour beaucoup dans la réussite de ce film profondément beau et troublant.