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30237
Et voilà, Vidéo en Poche c’est fini, le compteur s’arrête à 30237 copies vendues sans DRM sur clés USB ! À bientôt dans le cyberespace indépendant et surtout IRL dans les salles de cinéma :)Le 30 novembre à minuit, Vidéo en Poche a tiré sa révérence et retourne dans sa bouteille de ...

Stop Bolloré ! L'appel du collectif
Le collectif Stop Bolloré a vu le jour en décembre 2021 et rassemble des membres et des organisations de la société civile qui s’inquiètent de la concentration des médias et de l’édition en France et des dangers que cela représente pour la démocratie. Le projet du collectif, qui est poli...

Quiz des "trente dernières secondes" du n°101 au n°117
Ici sont archivées les publications du quiz des “trente dernières secondes” du n°101 au n°117   Samedi 17 avril Hier, fin N° 101. Juliette Binoche, 30 ans plus tard, et magnifique, dans un autre de ses plus beaux rôles. La musique, c’est le célébrissime Canon en ré majeur de Johann Pa...

Quiz des "trente dernières secondes" du n°51 au n°100
Ici sont archivées les publications du quiz des “trente dernières secondes” du n°51 au N°100 //////////////////////////////////////// Vendredi 26 février  Hier, fin N° 51. Saisissante. Tout comme l’est la séquence d’ouverture du film, qui montre la jungle s’enflammer sous les bombes a...

Mardi 5 FÉVRIER 2019 à 20h15

CINÉ-CLUB ITALIE


Organisé par la Dante Alighieri Bordeaux et l'Université Bordeaux Montaigne.
Présentation et débat avec Laura Lauri et Marco Conti, enseignants en italien.
Achetez vos places à l'avance, à partir du Samedi 26 Janvier

GOLDEN DOOR

(NUOVOMONDO) Écrit et réalisé par Emanuele CRIALESE - Italie 2006 1h58mn VOSTF - avec Vincenzo Amato, Charlotte Gainsbourg, Aurora Quattrocchi, Francesco Casisa, Filippo Puccillo...

(ATTENTION ! Cette page est une archive !)

GOLDEN DOORLa terre promise était là, à portée de rêve, de l’autre côté de l’océan. Un monde meilleur où l’argent poussait sur les arbres, où personne n’aurait plus jamais faim ou soif, une terre fertile qui offrait sans distinction à ses enfants d’adoption toutes ses richesses, légumes géants que l’on devait transporter sur des charettes, c’était la vérité puisqu’ils avaient vu tout ça sur des photos. Là-bas, dans le Nouveau Monde, les plus modestes pouvaient faire fortune et tous ceux restés sur le vieux continent pouvaient alors être fiers de ces enfants du pays à qui la gloire avait sourit.
Comme des milliers d’autres familles d’Italie ou d’Irlande, la famille Mancuso fit un jour ce voyage sans retour. Il leur fallut tout laisser : la petite maison perdue au milieu des cailloux, les quelques bêtes d’un minuscule troupeau, le frêle mulet, les souvenirs et toutes les croyances ancestrales enracinées dans ce sol oublié des dieux... Convaincu que son sort et celui des siens étaient ailleurs, Salvatore avait pris sa décision et rien ne lui ferait faire marche arrière : sa vie d’avant s’arrêtait là, sa destinée l’attendait, sur le quai d’embarcation.
Le voyage était long... éprouvant, humiliant... Les poux, la faim, la chaleur et la promiscuité. Les tempêtes et le scorbut n’épargnaient pas les plus faibles. À fond de cale, on mourait beaucoup, pendant que là-haut, dans les premières classes, on valsait, on s’enivrait de champagne.
Puis, en bout de course, épuisés mais fiers comme des enfants à qui l’on aurait promit la lune s’ils se tenaient bien, ils arrivaient enfin à Ellis Island, dernière étape avant l’Amérique.
Tout était alors oublié : la peur et la faim, l’épuisement, l’odeur de la garrigue et les chansons des anciens ; ils ne pensaient qu’à une chose : être beaux et belles comme des rois pour cette nouvelle vie, être à la hauteur de leurs rêves de fortune et de mariage heureux.
Bien sûr, ils se trompaient... sans encore le savoir... et déjà, un drôle de monde les accueillait. Avant de dépasser Miss Liberty, il leur fallait encore subir des tests, des épreuves attestant de leur bonne santé physique et mentale. C’est que ces docteurs du Nouveau Monde ne voulaient pas mélanger le bon grain de l’ivraie... on ne parlait pas encore d’eugénisme, mais plutôt d’une normalisation, d’une sélection par la discrimination...
Et Salvatore allait bientôt en connaître le prix, avec un fils sourd muet et une vieille mère un peu sorcière qui ne se laissait pas faire et surtout pas tripoter par les mains blanches d’infirmières peu sympathiques, qui ne savaient rien de ses formules magiques, ni de l’histoire de ses aïeux.

Étrange voyage entre les rêves naïfs des immigrants et la terrible réalité d’un monde sans grande compassion pour ses nouveaux enfants, Golden Door se lit comme un hommage à ces millions de familles anonymes qui firent un jour le grand saut vers l’inconnu pour construire les ponts, les buildings, vivifier l’économie toute entière d’un pays en manque de main-d’œuvre après l’abolition de l’esclavage. Construit en trois temps : le pays natal, le voyage et Ellis Island, c’est un film émouvant qui embrasse le portait d’un petit groupe pour évoquer l’universel. On retrouve cette grâce et ces élans poétiques qui avaient fait le succès de Respiro, le précédent film d’Emanuele Crialese, avec un climat très particulier, entre naïveté et tristesse, à l’image de ce que devaient ressentir ces hommes et ces femmes lorsqu’ils foulaient ce sol porteur de leurs espoirs, et peut-être de leurs désillusions.