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30237
Et voilà, Vidéo en Poche c’est fini, le compteur s’arrête à 30237 copies vendues sans DRM sur clés USB ! À bientôt dans le cyberespace indépendant et surtout IRL dans les salles de cinéma :)Le 30 novembre à minuit, Vidéo en Poche a tiré sa révérence et retourne dans sa bouteille de ...

Stop Bolloré ! L'appel du collectif
Le collectif Stop Bolloré a vu le jour en décembre 2021 et rassemble des membres et des organisations de la société civile qui s’inquiètent de la concentration des médias et de l’édition en France et des dangers que cela représente pour la démocratie. Le projet du collectif, qui est poli...

Quiz des "trente dernières secondes" du n°101 au n°117
Ici sont archivées les publications du quiz des “trente dernières secondes” du n°101 au n°117   Samedi 17 avril Hier, fin N° 101. Juliette Binoche, 30 ans plus tard, et magnifique, dans un autre de ses plus beaux rôles. La musique, c’est le célébrissime Canon en ré majeur de Johann Pa...

Quiz des "trente dernières secondes" du n°51 au n°100
Ici sont archivées les publications du quiz des “trente dernières secondes” du n°51 au N°100 //////////////////////////////////////// Vendredi 26 février  Hier, fin N° 51. Saisissante. Tout comme l’est la séquence d’ouverture du film, qui montre la jungle s’enflammer sous les bombes a...

Vendredi 15 Février 2019 à 17h

Projection-débat : Sport, femme, cinéma…


Dans le cadre de LA CLASSE OUVRIÈRE C’EST PAS DU CINÉMA
Intervenantes : Nicole Abar, créatrice de l’association « Liberté aux joueuses » pour promouvoir le sport au féminin et combattre les stéréotypes sexistes à l’école et sur les terrains de sport, et Anne Saouter, anthropologue, Université de Pau, auteure aux éditions Payot de Des femmes et du sport (2016) et Être rugby (2013).

HORS JEU

(offside) Jafar PANAHI - Iran 2005 1h28mn VOSTF - avec Sima Mobarak Shahi, Safar Samandar, Shayesteh Irani, M. Kheyrabadi, Ida Sadeghi, Golnaz Farmani, Mahnaz Zabahi... Scénario de Shadmehr Rastin. GRAND PRIX DU JURY FESTIVAL DE BERLIN 2006.

(ATTENTION ! Cette page est une archive !)

HORS JEUAprès les très sombres et magnifiques Le Cercle et Sang et or, Jafar Panahi se confirme un des talents les plus éclatants du cinéma iranien actuel. Il nous donne ici un film plus léger, mais toujours révélateur des sectarismes de plomb qui pèsent sur la vie sociale et culturelle de son pays. Les héroïnes de Hors jeu sont de jeunes filles, de jeunes citadines : elles sont belles et bouleversantes, ces petites nanas pleines d’énergie, résolument modernes, qui défient les règles et les lois pour un peu de légèreté, un peu de bonheur collectif, un peu de l’ivresse futile que peut procurer… un match de football !
Mais au-delà du plaisir immédiat, derrière la métaphore sportive, il y a une aspiration plus noble et plus profonde, la recherche de quelque chose d’essentiel, qui vaut bien tous les combats : la liberté individuelle. Sans faire de grand discours, utilisant au mieux un dispositif cinématographique réduit au minimum – qui tient parfois du bricolage mais qui en dit long sur la place de l’artiste dans la société iranienne – Jafar Panahi réussit un film profond et juste, vif et grave, drôle et émouvant, un film qui montre mais ne juge pas, qui ne sépare pas les bons et et les méchants, un film pudique et sensible, parfait témoin de son époque.

En Iran comme partout dans le monde, la jeunesse aime se frotter à la jeunesse, la jeunesse aime crier, hurler, chanter, danser et se rassembler dans des lieux, dans des moments hors du temps qui abolissent les différences.
Ici comme ailleurs, le football fait partie de ces occasions de liesse populaire où l’on peut se lâcher et lâcher prise, tout oublier le temps d’un match, savourer la joie un peu naïve d’être réunis pour une même cause : soutenir son équipe.
A Téhéran comme partout ailleurs, des jeunes ont des écharpes sur les épaules, le visage peint aux couleurs de leurs favoris et vantent avec beaucoup de sérieux les atouts de tel ou tel joueur, critiquant la nouvelle coupe de cheveux de celui-ci, appréciant la technique balle au pied de celui-là.
Rien ne les différencie vraiment des supporters inconditionnels de l’OM ou des Lions indomptables du Cameroun… rien ou presque : en Iran, les femmes ne sont pas autorisées à assister à des manifestations sportives et l’assemblée est donc exclusivement masculine !
Pourtant, elles sont des dizaines à vouloir transgresser cet interdit, bravant la police des mœurs, rusant avec malice et inventivité pour déjouer les contrôles afin de pouvoir, avec leurs copains, pousser la chansonnette au milieu des tribunes et profiter du spectacle.

Lors d’un match de qualification pour la coupe du monde, elles sont quelques-unes à n’avoir pas réussi à passer à travers les mailles du filet policier. Elles se trouvent regroupées dans un enclos improvisé, surveillées par des gardiens presque plus désemparés qu’elles et qui aimeraient bien, eux aussi, voir ce qui se passe sur la pelouse… Commence alors leur match, celui qu’elles ne verront pas mais qu’elles s’inventeront aux sons de la rumeur et des cris venant de l’autre côté du mur… Narguant les policiers avec une folle audace, elles défieront avec fierté des règles absurdes qu’elle ne veulent plus subir, contrairement peut-être à leurs mères avant elles ; et dans leur refus de courber l’échine, se liront les promesses de lendemains plus heureux, plus légers, plus tolérants. Un avenir où elles pourront vivre comme n’importe quelle jeune nana de leur époque : riant aux éclats et chahutant avec les garçons, leurs visages enfin dévoilés aux yeux du monde, peinturlurés des couleurs de leur jeunesse débordante de vitalité.