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30237
Et voilà, Vidéo en Poche c’est fini, le compteur s’arrête à 30237 copies vendues sans DRM sur clés USB ! À bientôt dans le cyberespace indépendant et surtout IRL dans les salles de cinéma :)Le 30 novembre à minuit, Vidéo en Poche a tiré sa révérence et retourne dans sa bouteille de ...

Stop Bolloré ! L'appel du collectif
Le collectif Stop Bolloré a vu le jour en décembre 2021 et rassemble des membres et des organisations de la société civile qui s’inquiètent de la concentration des médias et de l’édition en France et des dangers que cela représente pour la démocratie. Le projet du collectif, qui est poli...

Quiz des "trente dernières secondes" du n°101 au n°117
Ici sont archivées les publications du quiz des “trente dernières secondes” du n°101 au n°117   Samedi 17 avril Hier, fin N° 101. Juliette Binoche, 30 ans plus tard, et magnifique, dans un autre de ses plus beaux rôles. La musique, c’est le célébrissime Canon en ré majeur de Johann Pa...

Quiz des "trente dernières secondes" du n°51 au n°100
Ici sont archivées les publications du quiz des “trente dernières secondes” du n°51 au N°100 //////////////////////////////////////// Vendredi 26 février  Hier, fin N° 51. Saisissante. Tout comme l’est la séquence d’ouverture du film, qui montre la jungle s’enflammer sous les bombes a...

Dimanche 5 MAI 2019 à 20h45

LUNE NOIRE


Cinéma de genre, Exploitation, OFNI, auteurs borderline... Séance mensuelle du troisième type proposée par Monoquini.
LUNE NOIRE

FAUX SEMBLANTS

(DEAD RINGERS) David CRONENBERG - USA 1988 1h55mn VOSTF - avec Jeremy Irons, Jeremy Irons, Geneviève Bujold, Heidi von Palleske, Barbara Gordon... Scénario de David Cronenberg et Norman Snider, d’après le roman Twins, de Bari Wood & Jack Geasland. Grand Prix du Festival du film fantastique d’Avoriaz 1989. Musique : Howard Shore.

(ATTENTION ! Cette page est une archive !)

FAUX SEMBLANTSElliot et Beverly Mantle, jumeaux inséparables depuis l’enfance et devenus gynécologues de renommée mondiale, vivent en parfaite symbiose jusqu’au jour où Claire Niveau, une actrice névrosée et obsédée par son désir d’enfant, vient les consulter pour soigner sa stérilité. Lorsqu’ils découvrent qu’elle a trois utérus, l’harmonie entre les deux frères se brise…
Un peu d’histoire : en 1988, lorsqu’il réalise Faux-Semblants, David Cronenberg est au sommet de sa carrière horrifique. Ayant débuté dans son Canada natal au mitan des années 70 avec des séries-B gore à petit budget déjà travaillées par un rapport inquiet au corps et à la sexualité (Frissons, Rage…), il opère à la fin de cette décennie et au début de la suivante un glissement vers des récits où le fantastique et l’horreur explicite métaphorisent de manière très graphique des problématiques universelles et intimes (divorce douloureux dans Chromosome 3, couple soumis à l’épreuve de la maladie dans La Mouche…), souvent au travers de récits où la mutation tient un rôle central. Intellectuel et physique, réflexif et viscéral à la fois, son cinéma s’est révélé obsédé par le motif du « monstre », mais un monstre dont la source est invariablement humaine et dont la métamorphose se révèle inévitable dès lors que le corps de ses protagonistes se trouve incapable de contenir leurs débordements psychiques. Malgré la réflexion brillante tapie derrière ses films et une carrière en ascension constante, Cronenberg reste pourtant toujours, aux yeux de la critique et du grand public, un sympathique faiseur de films d’horreur, l’équivalent alors d’un sous-cinéaste, à l’image de John Carpenter et George Romero dont on le rapproche constamment.

Qu’il s’agisse d’un calcul ou d’une évolution naturelle de son cinéma, le choix de débarrasser presque intégralement Faux-Semblants de toute image gore le fera instantanément accéder au rang de cinéaste enfin respectable, sans pour autant rien enlever à ses films de leur charge profondément perturbante… et « monstrueuse ».
Car c’est bien toujours d’un monstre qu’il est question dans Faux-Semblants, mais un monstre invisible cette fois : le lien unissant les jumeaux Mantle, êtres distincts et pourtant indissociables, dont l’unité ne saurait être brisée qu’au prix d’un effondrement total. Par une étrange ironie, cette créature hydrocéphale et schizophrénique est peut-être la plus belle création fantastique de Cronenberg, qui se verra décerner le Grand Prix du Festival du film fantastique d’Avoriaz avant d’accéder pour ses films suivants aux tapis rouges de Cannes, Berlin ou Venise.

Magnifiquement interprété par un Jeremy Irons époustouflant dans ce double-rôle rendu plus complexe encore par la contrainte technique (les jumeaux sont de presque tous les plans), photographié de main de maître par Peter Suschitzky dont l’image renforce la froideur clinique du regard de Cronenberg, Faux-Semblants est une expérience dérangeante, maladive presque, dont on ne ressort pas indemne.