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30237
Et voilà, Vidéo en Poche c’est fini, le compteur s’arrête à 30237 copies vendues sans DRM sur clés USB ! À bientôt dans le cyberespace indépendant et surtout IRL dans les salles de cinéma :)Le 30 novembre à minuit, Vidéo en Poche a tiré sa révérence et retourne dans sa bouteille de ...

Stop Bolloré ! L'appel du collectif
Le collectif Stop Bolloré a vu le jour en décembre 2021 et rassemble des membres et des organisations de la société civile qui s’inquiètent de la concentration des médias et de l’édition en France et des dangers que cela représente pour la démocratie. Le projet du collectif, qui est poli...

Quiz des "trente dernières secondes" du n°101 au n°117
Ici sont archivées les publications du quiz des “trente dernières secondes” du n°101 au n°117   Samedi 17 avril Hier, fin N° 101. Juliette Binoche, 30 ans plus tard, et magnifique, dans un autre de ses plus beaux rôles. La musique, c’est le célébrissime Canon en ré majeur de Johann Pa...

Quiz des "trente dernières secondes" du n°51 au n°100
Ici sont archivées les publications du quiz des “trente dernières secondes” du n°51 au N°100 //////////////////////////////////////// Vendredi 26 février  Hier, fin N° 51. Saisissante. Tout comme l’est la séquence d’ouverture du film, qui montre la jungle s’enflammer sous les bombes a...

Dimanche 30 Juin 2019 à 17h15

Présentation par la comédienne Vimala Pons


Dans la cadre du festival LES TROPICALES

WRONG

Écrit et réalisé par Quentin DUPIEUX - USA/France 2012 1h34mn VOSTF - avec Jack Plotnick, William Fichtner, Eric Judor, Alexis Dziena, Steve Little...

(ATTENTION ! Cette page est une archive !)

WRONGIl y a des matins, quand le réveil affiche 7h60, où l'on ferait mieux de rester couché. Mais Dolph Springer, banlieusard marron à moustache de tweed, décide néanmoins de se lever : choix malheureux et erreur initiale qui précipitera le destin de cet homme diaphane jusqu'à l'insignifiance dans le maelström mou des avanies et des framboises qui sont, comme chacun sait, les mamelles du destin (justement).
D'abord il y a Paul, son chien unique et préféré, qui a mystérieusement disparu ; et puis il y a Mike, son voisin, qui préfère quitter le quartier et rouler droit devant lui jusqu'au bout du monde plutôt que d'admettre sa passion honteuse pour le jogging ; enfin il y a cette fille de la pizzeria, Emma, qui tombe éperdument amoureuse de lui quand, au lieu de simplement commander une Quatre-saisons, il a l'idée stupide de se lancer dans une analyse baconienne du logo de la pizzeria en question, à savoir un lapin vert sur une mobylette ; mais surtout, surtout, il y a Victor, son jardinier, mortifié que le palmier dont il était si fier se soit transformé inexplicablement en sapin. Signes, signes, signes… le monde est devenu bizarrement indéchiffrable pour ce pauvre Dolph, qui traine son désespoir dans les rues de Los Angeles jusqu'à ce qu'il reçoive un coup de téléphone lui apprenant l'horrible vérité : Paul, son toutou, son bébé, sa raison de vivre, a été kidnapé…

Hum… à la lumière (?) de ce qui précède, j'espère que vous aurez compris que nous avons atterri en royaume d'Absurdie, terrain de prédilection de Quentin Dupieux, dont nous avions déjà défendu dans ces pages le précédent opus Rubber qui, je le rappelle aux égarés, narrait les aventures criminelles et amoureuses d'un pneu psycho-télépathe. De télépathie il sera à nouveau question ici, mais sous un angle davantage « human friendly », puisqu'il s'agira de suivre le graduel apprentissage de Dolph dans la maîtrise du lien d'amour qui le lie à son chien, sous la férule de l'impénétrable Maître Chang, improbable gourou défenseur de la cause animale.
Au delà de l'apparente gratuité de son récit, Dupieux développe une cohérence interne à son histoire, et ce à deux niveaux : la comédie des apparences, et celle du libre arbitre. Comédie des apparences en ce que les protagonistes ne sont pas ou ne font pas ce qu'ils sont censés faire dans un récit traditionnel : Dolph fait semblant d'aller travailler à son bureau chaque matin, Victor se fait passer pour Dolph auprès d'Emma, Emma tombe amoureuse d'une illusion (ça c'est classique mais c'est une autre histoire), le détective (oui il y a un détective mais je ne vais pas tout vous raconter non plus) ne détecte rien, Maître Chang agit de telle manière qu'il arrive à l'inverse des résultats qu'il cherche à obtenir, bref tout le monde agit en dépit du bon sens et s'obstine à se pourrir la vie… Oui ? Qui a dit comme dans la vraie vie ? Bravo, vous marquez un point !

Ce qui nous amène au deuxième point, qui donne le titre au film : la comédie du libre arbitre. C'est le leitmotiv seriné par Maître Chang tout au long du film : tout le monde a le choix de ses actes, et pourtant tout le monde fait toujours le mauvais choix, ce qui coûtera cher à Emma, Victor, Dolph, Maître Chang, Paul…et Mike ? Mike continue à rouler, merci.
C'est peu de dire que Dupieux s'amuse, et pour peu qu'on soit disposé à ne pas prendre son film au sérieux, on passe un aussi bon moment que lui à déchiffrer une histoire sans queue ni tête, certes, mais non sans talents ; le cadrage et la photo sont splendides, on navigue à vue entre les univers de David Lynch, Spike Jonze et Harold Ramis, voire le Tati de Playtime, et les acteurs s'amusent comme des fous à créer des personnages et des situations loufoques : Jack Plotnick prête ses traits de Donald Sutherland middle age sous tranxène à Dolph, William Fichtner, habitué des seconds rôles de bureaucrates et de nerds, compose un faux maître chinois hilarant, sans oublier Eric Judor dans le rôle de Victor, jardinier usurpateur et veule, qui préfère la mort au piège mortifère d'une vie de famille (qui l'en blâmerait ?). So… Wrong ? No way ! Et pendant ce temps-là Mike roule toujours…