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30237
Et voilà, Vidéo en Poche c’est fini, le compteur s’arrête à 30237 copies vendues sans DRM sur clés USB ! À bientôt dans le cyberespace indépendant et surtout IRL dans les salles de cinéma :)Le 30 novembre à minuit, Vidéo en Poche a tiré sa révérence et retourne dans sa bouteille de ...

Stop Bolloré ! L'appel du collectif
Le collectif Stop Bolloré a vu le jour en décembre 2021 et rassemble des membres et des organisations de la société civile qui s’inquiètent de la concentration des médias et de l’édition en France et des dangers que cela représente pour la démocratie. Le projet du collectif, qui est poli...

Quiz des "trente dernières secondes" du n°101 au n°117
Ici sont archivées les publications du quiz des “trente dernières secondes” du n°101 au n°117   Samedi 17 avril Hier, fin N° 101. Juliette Binoche, 30 ans plus tard, et magnifique, dans un autre de ses plus beaux rôles. La musique, c’est le célébrissime Canon en ré majeur de Johann Pa...

Quiz des "trente dernières secondes" du n°51 au n°100
Ici sont archivées les publications du quiz des “trente dernières secondes” du n°51 au N°100 //////////////////////////////////////// Vendredi 26 février  Hier, fin N° 51. Saisissante. Tout comme l’est la séquence d’ouverture du film, qui montre la jungle s’enflammer sous les bombes a...

ONCE UPON A TIME... IN HOLLYWOOD

Écrit et réalisé par Quentin TARANTINO - USA 2019 2h42mn VOSTF - avec Leonardo DiCaprio, Brad Pitt, Margot Robbie, Timothy Olyphant, Kurt Russell, Michael Madsen, Tim Roth, Al Pacino...

(ATTENTION ! Cette page est une archive !)

ONCE UPON A TIME... IN HOLLYWOODNous sommes à la fin des années 60, alors que le cinéma classique hollywoodien s'effondre au profit de la télévision et bientôt de l'éphémère mais retentissant « Nouvel Hollywood ». Rick Dalton (Leonardo DiCaprio, impressionnant, très en retenue) est un acteur sur le déclin, traînant derrière lui sa doublure et qui est aussi son fidèle comparse, Cliff Booth (Brad Pitt, extraordinaire). Tandis qu'il tente tant bien que mal de revenir sur le devant de la scène, Rick voit s'installer dans la grande demeure jouxtant la sienne le cinéaste Roman Polanski et son épouse Sharon Tate (Margot Robbie). Pendant qu'ils mènent chacun leur tumultueuse vie de cinéma, la « Famille » de Charles Manson se prépare à noyer dans le sang les idéaux du flower power.

Depuis Inglourious basterds, incursion loufoque et décomplexée dans le film de guerre historique, Quentin Tarantino semble prêter une oreille attentive aux échos de l'Histoire américaine, s'autorisant même de la remodeler comme bon lui semble, quitte à parfois frôler le blasphème. Ce n'est après tout que le prolongement logique de son cinéma qui longtemps raconta une autre histoire, celle du Septième Art lui-même, régurgitant ses formes et gimmicks oubliés, convoquant à chaque long métrage les lointains souvenirs d'un cinéma d'exploitation à l'imagination débordante. Once upon a time in… Hollywood possède en ce sens tous les atours du film-somme.
À n'en pas douter, les habituels détracteurs du cinéaste se feront de nouveau entendre, dénonçant par-ci la vacuité de son propos sur la violence et le lien qui unit fiction et réalité, condamnant par-là un maniérisme de façade ne reprenant que l'apparence d'un certain cinéma vintage. Il faut dire que Tarantino ne ménage pas son monde. Frôlant les trois heures, Once upon a time in… Hollywood se présente comme l'une de ses œuvres les plus radicales, peut-être même plus encore que ce bijou de huis-clos crépusculaire qu'était Les Huit salopards. S'autorisant le temps long pour dépeindre cette errance tragi-comique, Tarantino nous enserre dans la densité de ses dialogues, nous immerge dans une douce torpeur méditative, ponctuée de quelques moments de tension brillamment maîtrisés. Son Il était une fois… compile tous les aspects les plus fameux du « cinéma de Tarantino », alignant les gueules les plus célèbres (avec pour la première fois une apparition d'Al Pacino), distillant les citations, les pastiches, les extraits reconstitués de films ou de séries, jouissant d'une bande-son délicieusement kitsch et filmé avec brio par un Robert Richardson (le directeur de la photo) des grands jours. Pourtant, le film se révèle, par sa tonalité douce-amère et sa volonté de systématiquement désamorcer nos attentes, comme une étape nouvelle dans sa filmographie.

En effet, derrière l'imagerie pop dont se pare le film, Tarantino se livre à cœur ouvert, distillant une surprenante gravité… Contournant sans cesse nos attentes, le cinéaste donne à voir la déliquescence de l'industrie cinématographique de l'époque, la débâcle infernale d'une génération d'artistes oubliés et la fin de la dernière grande utopie américaine. Jamais le culte de l'hommage n'aura eu pour Tarantino une saveur aussi mélancolique.

(A. Roux, chaosreign.fr)

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