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30237
Et voilà, Vidéo en Poche c’est fini, le compteur s’arrête à 30237 copies vendues sans DRM sur clés USB ! À bientôt dans le cyberespace indépendant et surtout IRL dans les salles de cinéma :)Le 30 novembre à minuit, Vidéo en Poche a tiré sa révérence et retourne dans sa bouteille de ...

Stop Bolloré ! L'appel du collectif
Le collectif Stop Bolloré a vu le jour en décembre 2021 et rassemble des membres et des organisations de la société civile qui s’inquiètent de la concentration des médias et de l’édition en France et des dangers que cela représente pour la démocratie. Le projet du collectif, qui est poli...

Quiz des "trente dernières secondes" du n°101 au n°117
Ici sont archivées les publications du quiz des “trente dernières secondes” du n°101 au n°117   Samedi 17 avril Hier, fin N° 101. Juliette Binoche, 30 ans plus tard, et magnifique, dans un autre de ses plus beaux rôles. La musique, c’est le célébrissime Canon en ré majeur de Johann Pa...

Quiz des "trente dernières secondes" du n°51 au n°100
Ici sont archivées les publications du quiz des “trente dernières secondes” du n°51 au N°100 //////////////////////////////////////// Vendredi 26 février  Hier, fin N° 51. Saisissante. Tout comme l’est la séquence d’ouverture du film, qui montre la jungle s’enflammer sous les bombes a...

L’ENVOLÉE

Écrit et réalisé par Eva RILEY - Angleterre 2019 1h23mn VOSTF - avec Frankie Box, Alfie Deegan, Sharlene Whyte, William Ash...

(ATTENTION ! Cette page est une archive !)

L’ENVOLÉEL’un des grands plaisirs des salles de cinéma comme les nôtres, c’est de découvrir et de faire découvrir des premières œuvres. C’est là que notre travail prend tout son sens : vous donner l’envie de voir des films inconnus, inédits, qui ont besoin de vous pour exister. L’Envolée fait partie de ceux-là (Télérama le situe dans la lignée des films de Ken Loach, le soleil en prime) : alors foncez ! Ainsi, le jour où Eva Riley sera au firmament de sa popularité, vous vous souviendrez avec émotion d’avoir assisté aux premiers pas d’une réalisatrice majeure et sans doute pourrez-vous en dire autant à propos de ses deux jeunes acteurs principaux dont c’est la toute première apparition à l’écran ! Ce ne sont pas des « enfants de… » : dans la vraie vie, Alfie Deegan est menuisier, Frankie Box encore au lycée, mais quelle présence à l’écran ! Ils sont aussi lumineux que cette fiction de haute volée, limpide et efficace.

Un rai de lumière se joue des boucles brunes de Leigh tandis qu’elle tournoie entre les barres asymétriques. Tel un oiseau confiant dans son élément, elle virevolte au-dessus du sol, avant de s’accorder un moment de repos dans la position du cochon pendu, comme si c’était la posture la plus naturelle au monde. Durant quelques instants fugaces, le temps suspend son vol, tout se floute. Comme lovée dans une bulle invisible, Leigh flotte, apaisée, hors d’atteinte. Elle est ailleurs, les agitations extérieures n’ont plus de prise, les sons s’estompent jusqu’à disparaitre…
Il faudra que la voix insistante de son entraîneuse, Gemma, l’extirpe de sa rêverie cotonneuse pour qu’elle se fasse violence et reprenne conscience des regards qui l’entourent. Le concours qui pourrait changer le cours de sa vie est dans si peu de temps, il lui faut s’entraîner sans relâche, répéter son programme, enchaîner les figures. La voilà qui s’élance, tonique, prête à toutes les vrilles, roulades, salto… chute légère : « Continue ! », l’encourage Gemma. Mais Leigh n’y parvient plus. Tant de choses tourbillonnent dans sa tête… Le gloussement d’un nid de pimbêches friquées, les frais d’inscription pour la compétition, tout s’embrouille sous sa frimousse bravache, la submerge, la tétanise… Si près de la réussite, la voilà qui rechigne face à l’obstacle. Leigh est proche de tout envoyer valdinguer, sans oser l’avouer à son entraîneuse pourtant si compréhensive et bienveillante. Notre nymphette en a d’autant plus honte. Comment justifier cette sensation viscérale de n’être pas à sa place, expliquer la panique qui phagocyte jusqu’à ses moindres plaisirs, ses plus puissantes passions, celles qui lui ont permis de prendre de la hauteur ?

C’est alors qu’elle est au bord de ce gouffre insondable que va apparaitre l’ange exterminateur. Enfin… C’est un bien grand mot pour qualifier ce presque frangin surgi de nulle part, rejeton jusque-là caché d’un paternel perpétuel inconséquent. Quand ce demi-frère, dont elle ignorait l’existence, déboule sans crier gare, de prime abord elle le déteste par précaution. Fanfaron maladroit, arrogant par pure forfanterie, par besoin de reconnaissance, Joe est un petit gars à la marge qui flirte avec la délinquance sans doute par nécessité mais surtout pour se sentir exister. Le temps de s’adopter un peu mutuellement, et Leigh va bientôt se sentir pousser des ailes de caïd, vouloir démontrer qu’elle n’a pas froid aux yeux. C’est là que tout risque de partir en vrille…
À la fois grave et d’une fraîcheur folle, L’Envolée est porté avec panache par un duo de personnages qui ont un sacré cran. Un fort joli film pour agrémenter cet été, se sentir respirer.