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Et voilà, Vidéo en Poche c’est fini, le compteur s’arrête à 30237 copies vendues sans DRM sur clés USB ! À bientôt dans le cyberespace indépendant et surtout IRL dans les salles de cinéma :)Le 30 novembre à minuit, Vidéo en Poche a tiré sa révérence et retourne dans sa bouteille de ...

Stop Bolloré ! L'appel du collectif
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Quiz des "trente dernières secondes" du n°101 au n°117
Ici sont archivées les publications du quiz des “trente dernières secondes” du n°101 au n°117   Samedi 17 avril Hier, fin N° 101. Juliette Binoche, 30 ans plus tard, et magnifique, dans un autre de ses plus beaux rôles. La musique, c’est le célébrissime Canon en ré majeur de Johann Pa...

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EPICENTRO

Hubert SAUPER - documentaire Cuba 2020 1h47mn VOSTF - Production Franco-Autrichienne.

(ATTENTION ! Cette page est une archive !)

EPICENTRONous sommes tant sur cette planète ! Il y a tant de réalisateurs aussi qu’on peut ne pas se souvenir d’un nom. Il est peu probable par contre que ceux qui ont été secoués par Le Cauchemar de Darwin aient oublié le film, même s’ils n’ont plus en tête le nom de son auteur : Hupert Sauper. Voici donc son nouveau documentaire, au ton plus enjoué mais tout aussi passionnant. Un véritable condensé d’histoire, d’humanité… à l’image de Cuba, qui en est, en définitive, sa protagoniste principale, peuplée d’une multitude d’autres personnages, en particulier ceux que le réalisateur nomme les « jeunes prophètes ».

Ces mômes, parfois guère plus haut que trois pommes, qui s’improvisent guides de leur île, de sa civilisation, sont malicieux, taquins, intelligents, bien plus politisés que ce qu’on pourrait imaginer compte tenu de leur âge. Ils sont fascinants à écouter et leur discours très construit, critique, détricote celui des adultes, interroge et peut paraitre un brin inquiétant. Où commence la raison, où démarre la propagande ? Mais ne peut-on se poser les mêmes questions à propos du grand voisin yankee, sauveur auto-proclamé, contre les « esclavagistes espagnols » de la petite île ? Mais à quel prix ? Passer du statut de colonie espagnole pour tomber sous le joug d’un protectorat américain non choisi ? Les USA si proches, ennemis jurés autant qu’admirés ! Ces gosses portent en eux les contradictions d’un peuple qui décrit les souffrances subies en raison de l’impérialisme américain mais rêve de Disneyland… Tout est plus complexe que les images d’Épinal dans lesquelles on essaie d’enfermer l’île d’Or. Il y a de la Rumba dans l’air, certes, et même du reggeaton (cubaton), des rires qui fusent… Des nuées de touristes qui viennent s’extasier sur le Malecón, ses vieilles Chevrolet lustrées, ses jolies filles et ses chauds garçons… Mais ni leur pouvoir d’achat, ni l’aura des pays riches ne font oublier leur passé colonialiste, leur appartenance à des pays dominants. Car bien sûr l’histoire cubaine nous ramène à celle de la traite négrière, tout autant qu’à l’avènement de l’Empire américain, elle en est même l’épicentre et permet d’explorer un siècle d’interventionnisme, de fabrication de mythes à laquelle les images, celles du cinéma en particulier, qui nait à la même époque, vont largement collaborer…
Souvent, parler du régime cubain déclenche des débats endiablés entre ses admirateurs et ses détracteurs absolus. Réconciliera-t-on jamais ceux qui plébiscitent un système social, un accès gratuit à la santé (et capable au demeurant d’envoyer plus de 2000 soignants en pleine crise de la Covid-19 pour aider le personnel de nos pays riches, notamment en Martinique…) et ceux qui critiquent le régime autoritaire et la faible croissance du pays ? Ceci étant, à l’heure où il faudrait très vite viser une indispensable sobriété pour lutter contre le réchauffement climatique, le bilan carbone de Cuba pourrait bien nous inspirer.

Hubert Sauper ne se contente pas de faire le tour de l’île, et de donner la parole aux artistes (dont la petite fille de Charlie Chaplin), historiens, habitants lambdas, de les mettre en valeur à travers des prises de vue d’une beauté époustouflante, parfois onirique. Il affronte également ses propres ressentis, se questionne en filigrane sur la légitimité de sa présence, il interroge tout autant le regard des autochtones que celui de l’observateur européen qui se promène, juge avec son système de valeurs… La place du filmeur, la place des filmés… la place des humains, tout simplement, si fragiles et petits, en définitive, face à la nature qui se déchaîne.