Soutenez Utopia Palmer LA GAZETTE
(à télécharger au format PDF)

NOUS TROUVER
(et où trouver la gazette)

NOS TARIFS :
TARIF NORMAL : 8€
CARNET D'ABONNEMENT : 55€ (10 places, non nominatives, non limitées dans le temps, et valables dans tous les Utopia)
Séance sur fond gris : 5€
Moins de 18 ans : 5€

RSS Cinéma
RSS Scolaires
RSS Blog

(Quid des flux RSS ?)

EN DIRECT D'U-BLOG

Le blog des profondeurs...
(de champ)

30237
Et voilà, Vidéo en Poche c’est fini, le compteur s’arrête à 30237 copies vendues sans DRM sur clés USB ! À bientôt dans le cyberespace indépendant et surtout IRL dans les salles de cinéma :)Le 30 novembre à minuit, Vidéo en Poche a tiré sa révérence et retourne dans sa bouteille de ...

Stop Bolloré ! L'appel du collectif
Le collectif Stop Bolloré a vu le jour en décembre 2021 et rassemble des membres et des organisations de la société civile qui s’inquiètent de la concentration des médias et de l’édition en France et des dangers que cela représente pour la démocratie. Le projet du collectif, qui est poli...

Quiz des "trente dernières secondes" du n°101 au n°117
Ici sont archivées les publications du quiz des “trente dernières secondes” du n°101 au n°117   Samedi 17 avril Hier, fin N° 101. Juliette Binoche, 30 ans plus tard, et magnifique, dans un autre de ses plus beaux rôles. La musique, c’est le célébrissime Canon en ré majeur de Johann Pa...

Quiz des "trente dernières secondes" du n°51 au n°100
Ici sont archivées les publications du quiz des “trente dernières secondes” du n°51 au N°100 //////////////////////////////////////// Vendredi 26 février  Hier, fin N° 51. Saisissante. Tout comme l’est la séquence d’ouverture du film, qui montre la jungle s’enflammer sous les bombes a...

Mardi 27 OCTOBRE 2020 à 20h15

AVANT-PREMIÈRE en présence du réalisateur Just PHILIPPOT


Organisée par ALCA Nouvelle-Aquitaine.
Achetez vos places à l’avance au cinéma, à partir du Samedi 17 Octobre.

LA NUÉE

Just PHILIPPOT - France 2020 1h41mn - avec Suliane Brahim, Sofian Khammes, Marie Narbonne, Raphaël Romand... Scénario de Jérôme Genevray et Franck Victor. Interdit aux moins de 12 ans.

(ATTENTION ! Cette page est une archive !)

LA NUÉEOn le sait bien, qu’il va falloir trouver des solutions alternatives pour satisfaire les besoins exponentiels en protéines animales d’une population mondiale qui ne cesse d’augmenter. C’est ça, ou se mettre massivement au régime végétarien – a minima trouver un équilibre alimentaire respectueux des ressources naturelles qui ne sont pas inépuisables.

Veuve, mère de famille courage qui élève seule ses deux enfants, Virginie a abandonné l’élevage de biquettes qu’elle avait monté avec son compagnon pour se reconvertir dans la sauterelle. Un élevage d’avenir, elle en est sûr : d’abord, c’est tendance. Les bestioles, une fois grillées et épicées, agrémentent les apéros branchés, en proposant une alternative originale au bon vieux combo chips-saucisson, conditionnée et vendue dans des coopératives bio aux citadins en goguette… Mais l’activité a aussi des ramifications beaucoup plus lucratives. Élevées plus intensivement, les mêmes bestioles sont aussi la base d’une farine animale très protéinée dont raffolent les volailles d’élevage plus ou moins industriel. Seulement, l’élevage de la sauterelle n’étant pas enseigné dans les lycées agricoles ni promu par les chambres d’agriculture, Virginie se dépatouille comme elle peut, coachée en ligne par une internationale des éleveurs d’insectes très active, qui compare les climats, les espèces, les régimes et les rendements. Mais, avec ses moyens artisanaux, elle produit peu. Beaucoup trop peu, au regard des attentes de ses clients. Il lui faut augmenter coûte que coûte sa production, pour vendre suffisamment et faire face aux échéances de ses créanciers – oui, dans la sauterelle, l’engrenage est le même que dans n’importe quelle autre filière agricole. Et pour elle, pas question d’espérer une quelconque solidarité paysanne : pour le commun des mortels et les gens du village, elle est au mieux considérée comme une folle, au pire comme une espèce de sorcière – et suscite plus la méfiance et les quolibets que l’attention et l’entraide. Elle n’a guère comme allié qu’un jeune voisin vigneron, qu’avec son mari elle avait aidé à s’installer quelques années plus tôt. Un beau gars timide, qui en pince pour elle, et tente de l’aider, discrètement, coûte que coûte. Surtout, Virginie a deux gamins qui sont tout pour elle : sa raison de vivre, de faire face, bravement, à toutes les vicissitudes, et de s’accrocher à ses sauterelles. Même si, bien sûr elle a des phases de découragement… Un jour de désespoir, elle dévaste avec rage sa serre, tombe évanouie… et se réveille recouverte de sauterelles qui se repaissent du sang de la blessure qu’elle s’est faite au bras. Le lendemain la ponte est exceptionnelle. Virginie a trouvé la solution à ses problèmes. Très vite, l’exploitation grossit, les serres de sauterelles s’ajoutent aux serres de sauterelles, la production de farine explose. Mais il faut fournir aux bestioles le sang dont elles ont besoin…

Sur un canevas assez classique du cinéma fantastique (d’innocents animaux qui deviennent carnivores et destructeurs), Just Philippot compose un film très naturaliste, une peinture simple, attentive et très prenante des affres du monde paysan. Il prend le temps de décrire avec beaucoup de sensibilité les relations compliquées de Virginie et de sa fille, adolescente tour à tour aimante et revêche, qui souffre quotidiennement d’être « la fille de la folle aux sauterelles », et, comme toute gamine de la campagne, ne rêve que d’évasion, de grande ville et d’anonymat. Ce n’est qu’insensiblement que le film bascule dans un climat d’étrangeté retenue, dont on peine à discerner les contours tellement tout semble désespérément normal dans les situations – et dangereusement anormal dans le comportement de Virginie. Tout entière tendue vers un seul objectif, sauver son entreprise et sa famille, son parcours est une forte parabole du cauchemar destructeur de l’agriculture productiviste qui, en contraignant la nature, détruit aussi les humains.