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30237
Et voilà, Vidéo en Poche c’est fini, le compteur s’arrête à 30237 copies vendues sans DRM sur clés USB ! À bientôt dans le cyberespace indépendant et surtout IRL dans les salles de cinéma :)Le 30 novembre à minuit, Vidéo en Poche a tiré sa révérence et retourne dans sa bouteille de ...

Stop Bolloré ! L'appel du collectif
Le collectif Stop Bolloré a vu le jour en décembre 2021 et rassemble des membres et des organisations de la société civile qui s’inquiètent de la concentration des médias et de l’édition en France et des dangers que cela représente pour la démocratie. Le projet du collectif, qui est poli...

Quiz des "trente dernières secondes" du n°101 au n°117
Ici sont archivées les publications du quiz des “trente dernières secondes” du n°101 au n°117   Samedi 17 avril Hier, fin N° 101. Juliette Binoche, 30 ans plus tard, et magnifique, dans un autre de ses plus beaux rôles. La musique, c’est le célébrissime Canon en ré majeur de Johann Pa...

Quiz des "trente dernières secondes" du n°51 au n°100
Ici sont archivées les publications du quiz des “trente dernières secondes” du n°51 au N°100 //////////////////////////////////////// Vendredi 26 février  Hier, fin N° 51. Saisissante. Tout comme l’est la séquence d’ouverture du film, qui montre la jungle s’enflammer sous les bombes a...

LES RENCONTRES DU TnBA

Également au programme - LAURENCE ANYWAYS

Lundi 24 JANVIER 2022 à 20h

LES RENCONTRES DU TnBA


Projection suivie d’une rencontre avec des membres de l’équipe artistique du spectacle, en écho à la création, du 25 au 28 janvier, du spectacle Les Forteresses. Texte et mise en scène de Gurshad Shaeman.
Prévente des places au cinéma à partir du Vendredi 14 Janvier.

UNE SÉPARATION

Écrit et réalisé par Ashgar FARHADI - Iran 2010 2h03mn VOSTF - avec Leila Hatami, Peyman Moadi, Shahab Hosseini, Sareh Bayat, Sarina Farhadi... Festival de Berlin 2011 : Ours d'Or du meilleur film et double Ours d'Argent de la meilleure interprétation pour l'ensemble des actrices et des acteurs du film.

(ATTENTION ! Cette page est une archive !)

UNE SÉPARATIONSouvenez-vous : on a découvert Ashgar Farhadi en 2009 avec le remarquable À propos d'Elly, passionnant portrait de groupe qui donnait une image inédite de l'Iran contemporain. Il revient avec ce film qui a très justement triomphé au récent festival de Berlin : Une séparation est dans la parfaite continuité d'À propos d'Elly, en plus fort, en plus riche, en plus captivant. Ashgar Farhadi nous embarque dans une sorte de thriller intimiste, nous tient en haleine à partir de situations parfaitement quotidiennes, crée un suspense moral à travers des personnages d'une incroyable richesse (et quelles actrices, quels acteurs !), dont les motivations sont parfaitement légitimes même si contradictoires. Si bien que l'évolution du récit n'est jamais convenue, toujours d'une parfaite justesse mais jamais prévisible. Bref c'est absolument formidable.

La scène d’ouverture pourrait presque se passer dans n’importe quel tribunal parisien, new-yorkais, londonien, mais non, il est bien iranien. Nous sommes dans le bureau d’un juge aux affaires familiales qui reçoit un couple dans le cadre d'une procédure de divorce. La femme, Simin, n’a pas de lourds griefs contre son mari Nader, elle dit même que c'est vraiment un homme bien, simplement elle a réussi, après des mois de démarches, à obtenir un visa pour l’étranger, elle veut donc partir, avec mari et fille, mais Nader, lui, ne veut pas. Il objecte qu'il a de bonnes raisons de rester à Téhéran : il a un travail, et surtout un père qui s’enfonce un peu plus chaque jour dans la maladie d’Alhzeimer et qui dépend donc de ses proches… Mais pour Simin, l’appel de l’ailleurs est plus fort, elle veut une autre vie, un autre avenir pour leur fille de 11 ans. Dans ces conditions, Nader préfère accepter le divorce, sans réelle résistance. Le juge tente de faire fléchir Simin, lui fait comprendre qu'il ne peut pas lui donner raison lorsqu'elle estime que sa fille n'a pas d'avenir dans son propre pays… Mais la décision de la jeune femme est prise. Et la séparation est officialisée.
C’est avec une précision documentaire qu’est filmée cette scène ordinaire mais passionnante montrant un couple de la classe moyenne confronté à la justice de son pays en même temps qu'à ses déchirures intimes.

Mais la suite des événements ne va pas s’avérer plus simple que la discussion devant le juge. D’abord leur fille, Termeh, ne veut pas non plus quitter le pays. Ce qu'elle voudrait, c'est rester ici, avec ses deux parents… En attendant elle reste avec son père. Et puis Nader est contraint, face à l’ampleur de la tâche, d’embaucher une aide à domicile pour s’occuper de son père. Mais la jeune femme, Razieh, s’avère peu expérimentée et même désemparée, sans compter qu'elle doit garder avec elle sa petite fille… Elle n’avait pas prévu par exemple de devoir changer le vieil homme incontinent : pour elle qui est très religieuse, c'est un vrai problème de conscience, d’autant qu’elle n’a rien dit de son travail à son mari colérique, à cheval sur l'honneur et surendetté. Elle n’a pas non plus dit à Nader qu’elle était enceinte d'un deuxième enfant…
Et les ressorts de la tragédie – mot sans doute trop grand et qu'on emploie faute mieux, le film se gardant bien de dramatiser à outrance son propos – se nouent : submergée par ses problèmes, Razieh abandonne quelques heures le grand père ; Nader rentre plus tôt de son travail, trouve son père par terre, tombé du lit. Il entre dans une rage folle, met brutalement Razieh et sa petite fille à la porte… et on ne vous en dit pas plus. Sachez seulement que vont se mettre en marche la machine judiciaire – pour une affaire bien plus compliquée qu'un divorce ! – en même temps que le violent ressentiment du mari de Razieh…