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LES PLAGES D'AGNÈS

Écrit et réalisé par Agnès VARDA - France 2008 1h50mn - avec Agnès Varda et toutes celles, tous ceux qui comptent ou ont compté dans sa vie aventureuse...

(ATTENTION ! Cette page est une archive !)

LES PLAGES D'AGNÈS« Si on ouvrait les gens, on trouverait des paysages. Moi, si on m'ouvrait, on trouverait des plages. » À 80 ans tout rond, Agnès Varda donne une formidable leçon de jeunesse. Dans Les Plages d'Agnès, elle avance à reculons vers son passé. Et revisite, avec une fraîcheur et une émotion insensées, quelques pages éparses de sa vie.
Le fil rouge de cette autobiographie déguisée, ce sont les plages : de la petite enfance à La Panne aux années peace and love de Venice (Californie), en passant par la jeunesse à Sète ou les premiers émois cinématographiques à Noirmoutier. Des plages où la cinéaste a laissé de vibrants souvenirs. Des plages, aussi, où elle a décidé de revenir, comme en pèlerinage, pour saluer les fantômes, parfois encore vivaces, du passé. Joueuse, elle ne se contente pas de revisiter les lieux de son passé, elle y reconstruit ce à quoi elle rêvait jadis : convoque des trapézistes sur le sable, construit une baleine et se met dedans, parce qu’elle rêvait qu’elle était Jonas…

Grand album de photos jaunies, d'anecdotes colorées, d'archives inédites, ce film a la saveur des madeleines de Proust. On y voit Birkin et Laura Betti, grimées en Laurel et Hardy, croiser le fantôme de Jim Morrison à Paris ; la tête révulsée de Mathieu Demy, fils d'Agnès, dans une parodie de L'Âge d'or de Buñuel, les photos de Fidel Castro, Godard croqué en clown sans lunettes. Ou encore Jean Vilar, évoqué aux premières années du festival d'Avignon, du temps où Varda en était la photographe, et y croquait en passant les silhouettes de Gérard Philippe, Philippe Noiret, Charles Denner. Autant de visages qui ont traversé la vie de la petite Belge de naissance, qui évoque encore le casino de Knokke ou le souvenir ému de Jacques Ledoux. Il y a aussi, centrale, l'évocation de Jacques Demy, qui lui donna deux enfants, auquel Agnès reste indéfectiblement attachée, et qu'elle filme jusqu'à sa mort, en 1990, scrutant au plus près la peau et les cheveux de paille de Demy, l'œil déjà éteint.
Les Plages d'Agnès cachent parfois quelque pavé. En mai 68, Varda vit sur la côte Ouest des Etats-Unis, et y croise la cause des Black Panthers. Elle s'emballe aussi pour la cause féministe. Puis, plus tard, elle défend les « sans toit ni loi » (titre d'un de ses films les plus emblématiques, en 1985, avec une extraordinaire Sandrine Bonnaire), aussi bien que les démunis débrouillards, obligés de fouiner dans tous les recoins pour chercher de quoi survivre (Les Glaneurs et la glaneuse).
Dans Les Plages d’Agnès, très applaudi lors du dernier Festival de Venise et pour lequel elle a reçu le prix « Vive la cinéaste » pour l’ensemble de sa carrière, on retrouve ainsi ce que l’on connaît et aime chez Varda : la création ludique, la curiosité enjouée, l’affection, la mélancolie, la fantaisie et semble t-il, l’éternelle jeunesse. Une vie en forme de poème. Et un autoportrait touché par la grâce.

(d'après Marion Pasquier, critikat.com, et Nicolas Crousse, lesoir.be)