UTOPIA SAINTE BERNADETTE
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SÉANCES BÉBÉS
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30237
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À LA VIE À LA MORT
Quelle joie de se retrouver sous les étoiles hier à Berat, en Haute-Garonne!Expo, rencontre et ciné avec Nevada. Quel bonheur.Déjà 200 personnes pour les prémisses d’un nouveau lieu vivant et pluridisciplinaire co animé par les habitants. Ce sont les premières festivités de l’été d’Utopia et du ...

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C’EST ÇA L’AMOUR

Écrit et réalisé par Claire BURGER - France 2018 1h38mn - avec Bouli Lanners, Justine Lacroix, Sarah Henochsberg, Antonia Buresi, Cécile Remy Boutang...

(ATTENTION ! Cette page est une archive !)

C’EST ÇA L’AMOURBouli Lanners, évidemment ! Voilà un film qui colle parfaitement à cet acteur qu’on apprécie particulièrement. Mario est un gars tout en douceur, avec un côté « ours » un peu perdu, un peu maladroit. Pourtant, ce n’est pas la bonne volonté qui lui manque, à ce père que Bouli campe admirablement. Mais la bonne volonté ne fait malheureusement pas tout. Il serait ce qu'on appelle un « papa poule », alors que la mère de ses filles serait plutôt du style « maman coq »… L'expression n'existe pas et pour cause ! La mère, bien évidemment, ne peut pas se passer de sa progéniture, la mère ne peut pas régner sur la basse-cour, prendre du recul, puis son envol en oubliant de couver la chair de sa chair. C’est bien ce que nous apprennent nos livres d’école, non ? Tandis qu’un père, c’est fort, viril, ça n’a pas de doute, ça ne peut pas être hystérique, ça domine forcément toute chose et surtout ses sentiments…

Pour son premier film en solo, l’indocile co-réalisatrice de Party girl bouscule cette fois encore les codes, les interroge finement, en évitant les clichés. Tandis que Mario, fragile, surnage dans un flot de sentiments qui débordent, la mère de ses filles, Armelle, plante là son petit monde, sans un regard en arrière semble-t-il. Mère indigne ? Ou juste une femme indépendante, qui prend les mêmes libertés qu’un homme ? Voilà notre Mario tout paumé… Oh ! Pas sur les tâches matérielles, non. On a dit qu’on n'était pas dans les clichés ! La cuisine, les courses, le ménage… même si certaines corvées ne sont pas sa tasse de thé, il assure, peu ou prou. Non, c'est affectivement que Mario est largué, incapable de vivre seul, de même l’imaginer. La présence d’Armelle lui manque, ses rires, sa manière de voir les choses, de dédramatiser… Son être entier lui manque. Elle est partie. Il aurait pu la regarder des heures faire ses bagages, sans exiger d’explication. Juste en acceptant ses choix, en essayant de la comprendre, de lui dire qu’il allait l’attendre toujours et tout le temps.
Savoir laisser partir ceux qu’on aime… c'est ça aussi l’amour. Dans les faits, ça ne se passe pas tout à fait comme ça. Mario cherche à combler le vide de l’absence. Il guette impatiemment son retour, puis Armelle tout court. Il voulait lui laisser le temps, surtout être patient… Il n’y tient plus. Il l’appelle… Une fois, deux fois… lui laisse message sur message, prétextant le mal être des enfants pour essayer de camoufler maladroitement le sien. Il a beau essayer de se distraire, se cultiver, se concentrer sur le quotidien, sur ses filles… Ah là là ! Celles-là sacrées donzelles ! Entre l’une, Niki, à quelques encablures de la majorité, qui semble toute prête à s’envoler du nid (elle aussi ! Non, pas elle !)… et la cadette de 14 ans, Frida, qui se cherche, provoque, se découvre des attirances qu’elle n’est pas bien sûre de savoir assumer, mais surtout des sentiments plus grands qu’elle, tellement difficiles à confier à son géniteur. On se sent tellement incomprise à cet âge, ou on a tellement peur de l’être. La maisonnée est comme une pétaudière prête à exploser alors que Mario discrètement implose. Pourtant ils s’aiment ces trois-là. Et cette mère absente dans le fond également les aime, même si sa manière de le vivre est en train de changer.

Ce sont parfois les enfants qui finissent par faire grandir les parents. Ce sont parfois ceux à qui on pensait apprendre à nager qui vous apprennent à le faire. Mario n’aura pas le choix. Mais ce qu’il restera de tout ça, malgré les coups de gueule, les instants de crise, c’est une infinie tendresse, une grande complicité. C’est beaucoup ça, l’amour…