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PETITE FORÊT

YIM Soon-rye - Corée du Sud 2018 1h43mn VOSTF - avec Kim Tae-ri, Ryu Jun-yeol, Moon So-ri, Jin Ki-joo... Scénario de Hwang Sung-goo, d'après le manga de Daisuke Igarashi.

(ATTENTION ! Cette page est une archive !)

PETITE FORÊTComme son titre ne l’indique pas, autant tout de suite préciser que nous sommes dans un film savoureux, aux inspirations gourmandes, digne cousin des Délices de Tokyo ou du plus récent La Saveur des ramen… Une sorte de Festin de Babette à la sauce coréenne dont émane une forme d’humanité douce et colorée. On en sort rempli de bonheur, curieux et affamé de la vie, de ses merveilles. Petite forêt agit comme un plat de grand-mère aux saveurs inoubliables. Il nous replonge dans le temps béni de l’enfance, quand nos joies étaient simples et réparatrices.

Hye-won est une jeune fille bien campée sur ses deux jambes, belle à croquer (il faut dire que le personnage est interprété par la craquante Kim Tae-ri, admirée dans Mademoiselle de Park Chan-wook). Si on la découvre radieuse dans une nature verdoyante, son échappée belle débute à la plus ingrate saison, petite silhouette déterminée marchant dans paysage couvert d’un épais manteau de neige. Seul le crissement de ses pas et les croassements d’un sombre corbeau troublent l’immuable silence. Pourtant rien ici ne glace les sangs. Les arbres décharnés et solitaires semblent accueillir l’intruse avec bienveillance sous les rayons d’un soleil timide. Telle une squatteuse de grand chemin, elle ouvre une maisonnette abandonnée, qui ne semblait attendre qu’elle. La voilà revenue sans crier gare dans le pays de son enfance, un trou perdu que tous les jeunes ont fui ou essaient de fuir. Elle avait réussi à le faire : Hye-won avait tout pour faire son trou dans la tumultueuse Séoul, et avait même trouvé un gentil petit copain prénommé Hoon. Un avenir tout tracé dans un présent fade comme les plats instantanés de nos civilisations modernes. Il aura fallu un simple examen raté pour qu'elle fasse son paquetage, avec un seul constat en bouche : elle a faim ! C’est ainsi qu'elle se retrouve, évadée de son existence insipide, seule au milieu de la nuit à guetter les bruits étranges autour de la maison aux fragiles parois : les sangliers qui rôdent, un élan au cri tellement humain ? La jeune fille enfouit sa tête sous l’illusoire protection de sa couette, dehors la nature grouille, inquiétante, sans réponse…
Le matin, alors qu’elle sort toute chiffonnée de ce sommeil agité, la première à remarquer sa présence est une vieille tante qui l’oblige à venir manger chez elle. Voilà notre demoiselle de retour vers les nourritures terrestres. Ce qu’elle croyait être un passage éclair va s’étendre sur quatre saisons de réconciliation avec la vie, avec son passé. Redécouvrant les gestes simples de ses aînées, surtout de sa mère partie on ne sait où, Hye-won va procéder à une douce révolution intérieure.




Dans ce passage initiatique, elle sera loin d’être aussi seule qu’on pourrait croire. D’abord il y a toutes ces saveurs qui l’accompagnent, le plaisir des sens, la fragrance d’une cive qui se déploie quand on la cisèle, le goût d’une tomate fraîchement cueillie. Il y a tous ces souvenirs qui remontent à la surface, lui font entendre ce qu’elle n’avait su comprendre dans sa colère adolescente. Et puis surtout il y aura Eun-sook, son agaçante compagne d’enfance qui devine tout, et Jae-ha dont les gestes attentifs sont plus précieux que tous les mots. Ensemble ils formeront un triangle amical, se cachant certains sentiments réciproques, parfois secrètement amoureux… Toujours prêts à partager les bonnes choses, à dévorer les petits plats sublimes que Eun-sook prépare inlassablement et qui nous mettent au supplice de ne pas pouvoir les goûter ! Tel est le destin du spectateur…

PS : Si vous désirez refaire à la lettre les recettes qui vous auront fait saliver, foncez chez un libraire lui acheter le manga Petite forêt de Daisuke Igarashi (Casterman). Le film en est une adaptation plus intime…