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30237
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Quelle joie de se retrouver sous les étoiles hier à Berat, en Haute-Garonne!Expo, rencontre et ciné avec Nevada. Quel bonheur.Déjà 200 personnes pour les prémisses d’un nouveau lieu vivant et pluridisciplinaire co animé par les habitants. Ce sont les premières festivités de l’été d’Utopia et du ...

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INSTITUT BENJAMENTA

(Ou ce rêve qu'on appelle la vie humaine) Écrit et réalisé par Stephen et Timothy QUAY - GB 1995 1h45mn VOSTF - avec Mark Rylance, Gottfried John, Alice Krige, Daniel Smith... D’après le roman éponyme de Robert Walser.

(ATTENTION ! Cette page est une archive !)

INSTITUT BENJAMENTANe ratez pas l'occasion de voir ou revoir ce film hors du commun, le premier réalisé par les singuliers frères Quay.

A l'Institut Benjamenta, on sait quand les portes s'ouvrent, pas quand elles se ferment. A moins que ce ne soit l'inverse. La logique n'a pas lieu d'être dans cette immense bâtisse où l'on apprend les us et coutumes du métier de domestique. Jakob Van Gunten, nouvel étudiant de cette curieuse école, va s'en apercevoir assez vite, mais pas s'en formaliser pour autant. Bienvenue en Absurdie, le pays où réside cet Institut particulier, incroyable labyrinthe dont il ne faut surtout pas chercher les clés, sous peine de se retrouver mis à la porte d'un univers qui se joue des apparences. Un peu comme celui de Lewis Carroll auquel Institut Benjamenta emprunte nombre de méandres. Ici, l'intrigant Lapin chapeauté après lequel courait Alice est devenu la belle Lisa, à la fois Blanche Neige et sorcière, maîtresse des lieux qui fascine Jakob. Jakob, notre guide du jour dans cette maison dévorante et délirante qui a englouti toutes les facettes des contes de fées pour rappeler qu'avant d'être expurgés, ils étaient souvent le royaume de la cruauté et de l'effroi.

Institut Benjamenta est un film-piège, et dès qu'on aura pris les clés de sa chambre, on sait qu'il sera difficile de ne pas s'installer dans cet Institut, sans doute parce qu'il est hanté par la mémoire qui n'avait pas peur de l'inconnu, de l'inexpliqué. Parmi les fantômes qui y sont d'ailleurs en résidence permanente, on a cru apercevoir autant les ombres de Cocteau et Kafka, Murnau et Tarkovski, que Bunuel ou les Monty Python qui se seraient cousu les zygomatiques pour ne pas rompre la fine frontière entre rêve et cauchemar que tisse ce film.
De quoi faire de l'Insitut Benjamenta un palace glacé mais attirant. Comme ceux qu'on trouve parfois dans ces boules en verre remplies d'eau, qu'on retourne pour faire tomber une neige cotonneuse en se demandant s'il y a des gens minuscules qui vivent dans ces manoirs miniatures. Je n'ai jamais eu la réponse à cette question, mais je sais désormais que c'est à cette part d'enfance, la plus trouble, celle qui n'a pas encore fait la différence entre innocence et corruption, que s'adresse Institut Benjamenta.

(Alex Masson)