UTOPIA SAINTE BERNADETTE
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SÉANCES BÉBÉS
  Les séances “bébé” sont des séances où les parents peuvent venir avec leur nouveaux nés. Et déguster un film pendant qu’ils roupillent dans leurs bras. Les séances sont évidemment ouvertes à tous les spectateurs, il suffit de savoir qu’il peut arriver qu’un bébé fasse du bruit en suçant son pou...

30237
Et voilà, Vidéo en Poche c’est fini, le compteur s’arrête à 30237 copies vendues sans DRM sur clés USB ! À bientôt dans le cyberespace indépendant et surtout IRL dans les salles de cinéma Le 30 novembre à minuit, Vidéo en Poche a tiré sa révérence et retourne dans sa bouteille de la...

À LA VIE À LA MORT
Quelle joie de se retrouver sous les étoiles hier à Berat, en Haute-Garonne!Expo, rencontre et ciné avec Nevada. Quel bonheur.Déjà 200 personnes pour les prémisses d’un nouveau lieu vivant et pluridisciplinaire co animé par les habitants. Ce sont les premières festivités de l’été d’Utopia et du ...

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Festival Paul Va au Cinéma, édition 2020
Avant-première le vendredi 6 mars à 18h, proposée et animée par les étudiants de l'Université Paul Valery, suivie d'une rencontre avec Hadrien La Vapeur, co-réalisateur.

KONGO

Hadrien LA VAPEUR et Corto VACLAV - documentaire France / Congo 2019 1h10mn VOSTF -

(ATTENTION ! Cette page est une archive !)

KONGOQuelle étrange affaire que ce Kongo ! Un film perché entre songe, mythe, documentaire, un véritable ovni franchement intrigant et dépaysant.
Autant il peut paraitre étrange à un occidental blanc comme un cachet d’aspirine de retrouver le matin dans sa boîte-aux-lettres la réclame d’un féticheur vous promettant amour, gloire et argent, autant ça relève en Afrique du quotidien et surtout des croyances profondes. Nous voilà rendus à Brazzaville, capitale de République du Congo, où, contrairement à notre vieille Europe, la chasse au sorciers n’a jamais fait partie des obsessions nationales, heureusement. Ce n’est pas pour autant qu’ils pullulent, mais ils sont clairement identifiés et ont pignon sur rue. Évidemment ils n’ont pas l' allure caricaturale de ceux, affublés de baguettes magiques et de chapeaux pointus, qu’on rencontre dans nos contes à dormir debout. Ils ont clairement une utilité sociale, d’écoute, de gestion des conflits, de guérisseurs bienveillants…

Médard est un de ceux-là, un Ngunza, un sacré personnage ! Il fait partie des figures locales incontournables, accueillant chacun dans son église bâtie sur une parcelle familiale où la collusion entre vie profane et sacrée est absolue. C’est ici qu’il aide ceux qui sont à la marge, qu'il calme leurs angoisses, qu'il les protège des mauvais sorts… sans oublier de les décharger de quelques deniers au passage. Car enfin, il faut bien qu’il vive, lui aussi. Et vous le verrez, il ne s’en prive pas. Sa religion ne lui impose visiblement pas le célibat… Pas bien sûr que ce soit très catholique, mais tous pourtant le baptisent l’apôtre Médard. On va le suivre dans ses tribulations ordinaires et extraordinaires, dans l’intimité des ménages, dans son quotidien imprévisible, qui va le devenir encore plus quand une de ses ouailles va l’accuser d’avoir pratiqué la magie noire. On vous laisse découvrir comment il fera face à cette odieuse accusation et ses preuves accablantes, avant d’aller piquer un plongeon en eaux troubles parmi les sirènes du fleuve…

Ces paysages ensorcelants, chargés d’esprits et de croyances séculaires vont nous amener à changer de paradigmes, à adopter un point de vue loin de nos certitudes étriquées, héritées, à nos corps défendants, de notre passé colonial. Le film ne s’en tient pas à un étrange périple anecdotique, il nous amène à nous questionner sur notre cartésianisme, la justesse de nos propres croyances, leur impact sur d’autres civilisations. Il n’y a qu’à observer et se taire, d’abord amusés, puis progressivement médusés par la prégnance du phénomène, son intensité. Malgré la colonisation, les campagnes d’évangélisation, cette profonde vibration spirituelle africaine, qui peut nous sembler irrationnelle, a survécu, défiant le temps. Elle a changé de forme, a dû s’adapter, certes, mais a survécu et l’on peut gager que c’est pour longtemps encore. Dans le fond toute cette sorcellerie qui plane est une forme de résistance protectrice, celle d’un monde qui, tout en rêvant de confort moderne, n’a pas encore complètement ployé sous les fourches caudines du capitalisme, ni cédé devant la rapacité des entreprises chinoises qui viennent à leur tour exploiter une terre qui n’est pas celle de leurs ancêtres. Reste à savoir si les esprits autochtones auront toujours la puissance de les bouter dehors à coups de mauvais sorts.