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LES SENTIERS DE L’OUBLI

(LA NAVE DE OLVIDO) Écrit et réalisé par Nicol RUIZ BENAVIDES - Chili 2020 1h11mn VOSTF - avec Rosa Ramírez, Romana Satt, Gabriela Arancibia, Cristóbal Ruiz...

(ATTENTION ! Cette page est une archive !)

LES SENTIERS DE L’OUBLILes sentiers de l’oubli, ce sont ceux que Claudina, 70 ans, doit emprunter après la mort de son mari – mais pas forcément dans le sens que l’on pourrait penser. L’événement est brutal pour Claudina. Ses repères s’effritent, son univers chancelle, elle est comme abasourdie, terrassée, abandonnée dans une terrible et banale fragilité face au monde qu’elle n’a pas été préparée à affronter seule.
Sa pauvre retraite ne lui permettant pas de subvenir à ses besoins, elle doit quitter sa maison et part vivre chez sa fille, qui élève seule un gamin d’une dizaine d’années. Et le moins qu’on puisse dire, c’est que les sentiments qui unissent la mère et la fille peinent à s’exprimer et ne sont de toute évidence pas d’une franche tendresse. Mais Claudina s’efforce d’encaisser et d’avancer. Heureusement, elle rencontre rapidement Elsa, voisine de sa fille, la soixantaine rayonnante, enjouée, mariée mais d’une déconcertante liberté. À Elsa, naturellement, Claudina, se confie, se raconte. Tout aussi naturellement (quoiqu’avec un peu d’appréhension), elle suit sa nouvelle amie dans le bar clandestin à la réputation sulfureuse où Elsa chante certains soirs. Un bar qui porte le beau nom de Porvenir (l’Avenir). Et tandis que dans le ciel, d’étranges phénomènes lumineux troublent une population qui se perd en conjectures (manifestations divines ? signaux extra-terrestres?), Claudina trouve dans les yeux d’Elsa la force de redresser la tête, de puiser dans ses souvenirs la matière pour partir à sa propre reconquête.


Par petites touches délicates, le film de Nicol Ruiz Benavides montre comment peu à peu se lézarde l’armure derrière laquelle, par convention, par habitude, par passivité, Claudina avait claquemuré la nature de ses sentiments. Le sourire aux lèvres et un regard émerveillé porté sur le monde, Rosa Ramírez Ríos interprète avec un naturel et un charme incroyable cette femme abîmée, grand-mère et veuve, et qui, atteinte par la limite d’âge, se mettrait naturellement, de son plein gré, au rebut d’une société chilienne d’une religiosité et d’un conservatisme étouffants. Qui pourtant se remet à vivre, en osant énoncer que son mari, elle ne sait pas si elle l’aimait, mais « c’était un bon compagnon » – pas vraiment la passion de sa vie. Qui retrouve ses émotions d’adolescente, les émois des premières amours, en les contant à cette femme toute aussi mûre qu’elle, douce, attentive, mais en même temps joyeuse et frivole. Une voisine qui se mue en amie, en confidente, qui l’amène doucement sur le chemin de l’acceptation de soi et lui fait retrouver le désir d’avoir du plaisir, le plaisir d’avoir du désir.
Magnifiquement cadré, jamais appuyé, tout en suggestion et rempli de bienveillante tendresse, le film nous cueille comme Claudina est cueillie par la possibilité d’une passion qu’elle n’attendait plus. À rebours de son titre, Les Sentiers de l’oubli n’est pas tristement tourné vers le passé mais s’avère une œuvre intense, lumineuse, teintée d’onirisme, sur une renaissance et une promesse de bonheur qui ne se périme jamais.