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SÉANCES BÉBÉS
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LA JEUNE FILLE ET L’ARAIGNÉE

Écrit et réalisé par Ramon et Silvan ZÜRCHER - Suisse 2020 1h38mn VOSTF - avec Henriette Confurius, Liliane Amuat, Ursina Lardi, Flurin Giger...

(ATTENTION ! Cette page est une archive !)

LA JEUNE FILLE ET L’ARAIGNÉEPendant des années, Lisa a vécu en colocation avec Mara et Markus. Mais le moment de prendre un appartement pour vivre seule est enfin venu. Cet événement marque la fin d'une époque dans leurs vies. Si Lisa attend avec impatience ce changement, cela déclenche une multitude d'émotions chez Mara.
La veille du déménagement, les cartons sont emballés, les vêtements triés et les premiers meubles entrent dans le nouvel appartement. La mère de Lisa, Astrid, est également venue pour aider. Au milieu de toute l'agitation, les tensions et les désirs secrets remontent à la surface...

La Jeune fille et l’araignée s’ouvre sur le plan dessiné en 2D du nouvel appartement de Lisa. Quand son amie Mara essaie d’imprimer celui-ci sur une feuille, un bug fait que les lignes se brouillent et se superposent jusqu’à devenir indéchiffrables. Cet espace géométrique bien rangé, encore vierge, s’est transformé en une drôle d’énigme. Un chez-soi solide et fragile à la fois, comme une toile d’araignée... Comme l’imprimante de Mara, La Jeune fille et l’araignée propose un tour de passe-passe incroyablement stylé, une anamorphose magique qui fait du quotidien un gigantesque mystère.
Le film se déroule à cheval entre l’ancien appartement, que l’on vide, et le nouveau, qui se remplit. Le temps d’un week-end, famille et amis sont venus prêter main forte à Lisa, et chacun va alors papillonner selon une curieuse chorégraphie où les rapports seront redistribués comme les cartons. Dans ce va-et-vient entre ces deux étages (ces deux états), on ne sait plus vraiment qui est qui : Mara est elle juste une colocataire ou une ex de Lisa ? Est-on courtois entre amis d’amis ou se drague-t-on à demi-mot ? Qui a déjà couché avec qui ? Les murs sont particulièrement propres et blancs, prêts à tout accueillir, et la rigueur formelle des Zürcher n’empêche pas une émouvante sensibilité. Comme en apesanteur, bercé par une lumière estivale qui rend tout léger et coloré, chaque personnage se prend au jeu de cette nouvelle liberté, de ce voyage incertain.
« Voyage voyage », chante d’ailleurs Desireless dans une version ici pianotée avec mélancolie. Un air lancinant qui revient en boucle charmante et dissonante. Qu’est-ce qui attend les personnages du film, dans cet « espace inouï de l’amour » ? Entre deux portes, comme en cachette, on se guette et se mate. Les yeux des uns et des autres se font malicieux, se baissent dans un soupir, font circuler un désir contagieux.

Mais qui observe qui dans ces pièces vides ? L’araignée du titre ? Qui est voyeur de cet inconscient collectif qui se libère en filigrane, à mesure que des sons semblent venir d’on ne sait où (un bébé hurle-t-il à la mort ou pas du tout ?), que des objets vivent leur propre vie loin des yeux humains (la croissance d’une tâche qu’on omet d’éponger, la fumée d’une cigarette laissée allumée) ? Ce réveil laisse planer sur le film un hypnotisant parfum fantastique, jusqu’à le parer de quelques détails fous (une nuit d’orage, une croisière imaginaire), telles des toiles d’araignées oubliées dans un coin. Voyage dans les corps et la psyché, La Jeune fille et l’araignée enivre comme un formidable tour de grand huit au ralenti.

(G. Coutaut, lepolyester.com)