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STILLWATER

Tom McCARTHY - USA 2021 2h19mn VOSTF - avec Matt Damon, Camille Cottin, Abigail Breslin, Lilou Siauvaud... Scénario Marcus Hinchey, Tom McCarthy, Thomas Bidegain et Noé Debré.

(ATTENTION ! Cette page est une archive !)

STILLWATERAprès le remarquable et oscarisé Spotlight, le pas encore très connu Tom McCarthy réussit haut la main son passage pour Marseille (les cinéphiles un peu avertis repèreront l’allusion au titre d’un film de Michael Curtiz avec Humphrey Bogart) et nous offre ce qui est devenu une rareté précieuse dans une production hollywoodienne étouffée par les franchises et les super-héros : un bon film américain, intelligent et adulte.
On découvre Bill Baker sur la terre qui l’a vu naître et grandir, celle de Stillwater en Oklahoma, un territoire de beauté et de désolation, un paysage meurtri par les puits de pétrole et ravagé par les tornades. Mais le veuf solitaire, cinquantenaire renfrogné, foreur pétrolier de son état mais réduit par la crise à accepter tous les boulots dans ses cordes, est amené à quitter régulièrement son quotidien monotone pour entreprendre le voyage jusqu’à Marseille, ville française qu’il aurait été bien incapable de situer sur une carte il y a encore cinq ans mais qui est celle où est emprisonnée sa fille – dont il n’était pas vraiment proche, c’est le moins qu’on puisse dire, mais les liens du sang, ça ne se discute pas… Alors qu’elle étudiait pour un an à l’université d’Aix-en-Provence, Allison a en effet été arrêtée, incarcérée et condamnée – bien qu’elle nie farouchement les faits – pour le meurtre de sa co-locataire qui était aussi sa compagne.


Le voyage qui ouvre Stillwater vient après celui de la dernière chance. Allison, qui clame toujours son innocence, a épuisé tous les recours et son avocate incite le visiteur à la résignation. Mais Bill Baker refuse de baisser les bras et, sans parler un mot de français, en plein choc culturel, se démène comme un beau diable pour aider sa fille, reprenant l’enquête à son compte, s’emparant avec une détermination obstinée d’une piste que la police refuse de suivre. Le jour où il fait par hasard la rencontre de Virginie (Camille Cottin), une femme lumineuse, comédienne de théâtre, mère célibataire d’une adorable fillette métisse de huit ans, sa quête prend une toute nouvelle tournure.
On comprend vite que Marseille, la ville elle-même, sera l’un des personnages principaux du film. Le soleil et la mer, l’architecture et le mode de vie, bien sûr, mais plus certainement encore la fibre riche et tendue de cette collectivité aux cultures diverses et aux inégalités sociales cruellement systémiques. Sans tirer de conclusions, la caméra de l’étranger McCarthy se contente de montrer l’évidence des disparités entre les différents quartiers et entre les gens qui y vivent… Ainsi, sous l’intrigue criminelle tendue qui lui sert de moteur, Stillwater est aussi une sorte d’état des lieux de notre époque à travers celui d’une ville méditerranéenne vue par un américain.

Mais ce que le film faussement classique et vraiment intéressant de Tom McCarthy risque d’inscrire durablement en nous, c’est le souvenir d’une rencontre pas banale, celle de deux êtres que rien ne prédestinait à un pareil échange de réalités et de coutumes, de références et de sensibilités, de croyances et de convictions. Serait-il possible de réconcilier deux visions du monde en apparence si diamétralement opposées ? Si on y croit, c’est que le tandem formé par Matt Damon, immédiatement évident comme souvent, mutique – par force puisqu’il ne parle pas le français mais aussi et surtout par tempérament –, compact, tout en retenue, et Camille Cottin, communicative, lumineuse, débordante de joie de vivre, fonctionne à fond et crève l’écran. Tout comme l’irrésistible Maya, la fillette jouée par la tout aussi irrésistible Lilou Siauvaud.

(merci à T. Sotinel, Le Monde, et C. Saint-Pierre, Le Devoir)