UTOPIA SAINTE BERNADETTE
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30237
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À LA VIE À LA MORT
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LOUISE... L’INSOUMISE

Écrit et réalisé par Charlotte SILVERA - France 1984 1h35mn - avec Catherine Rouvel, Roland Bertin, Myriam Stern, Marie-Christine Barrault...

(ATTENTION ! Cette page est une archive !)

LOUISE... L’INSOUMISECe bijou de cinéma qui avait emballé les plus chenus d’entre nous à sa sortie en 1985 n’a pas pris une ride et enthousiasme les plus jeunes utopiens tout pareil, presque quarante ans plus tard ! Louise… l’insoumise rencontra à l’époque un succès inattendu, tant public que critique, et n’a rien perdu de sa puissance évocatrice. On a retrouvé dans nos archives la très belle critique parue dans le Nouvel Observateur de l’époque, repris dans la gazette d’Utopia Avignon.

« Comment cela s’appelle-t-il ? Une chronique ? Louise… l’insoumise raconte la vie d’une famille juive dans un HLM de la banlieue parisienne, au tout début des années soixante. Le film de Charlotte Silvera s’apparenterait-il à une bonne action sociale ? Pas du tout, heureusement. Il s’agit d’une révolte. Celle d’une enfant de dix ans, la Louise du titre, contre l’oppression familiale. Le mot « oppression » n’est pas exagéré. Ce que ressentent beaucoup d’enfants, de nos jours comme hier, fait partie du non-dit de la vie. Seule Christiane Rochefort – à qui le film rend hommage : cachée sous la table de la cuisine, Louise dévore ce qu’elle dit au cours d’une émission de télé – a osé naguère parler de l’absence de liberté des enfants*. Il n’est pas nécessaire d’avoir subi un père potentat qui attend debout, au retour du travail, qu’on lui ôte les souliers et enfile les pantoufles. Quel que soit le milieu social, arrive toujours un moment où le mineur ressent l’humiliation de son infériorité. Charlotte Silvera décrit à merveille les “interdits” pesant sur une famille modeste, doublés ici par l’isolement culturel de la religion et le refus de fréquenter les “autres”.
« Il n’y a rien d’excessif, contrairement à ce que d’aucuns croient, dans le jeu de Catherine Rouvel (la mère sévère) et de Roland Bertin (le père machiste et lâche). Ils sont d’une justesse confondante. A l’image des mille et un détails vrais qui parsèment le film et qui ne s’inventent pas, comme on dit. Le charme prenant de Louise… vient de ces notations méticuleuses. Les robes “de la maison”, qu’il faut mettre en arrivant pour ne pas user les “robes de sortie” (faites par la mère, et dont on a honte). Les larcins dans le porte-monnaie des parents. Les achats clandestins de bouffe (pour le plaisir, et aussi, dans le cas de Louise, pour violer un tabou religieux en bâfrant de la charcuterie). Sans parler de tout ce que la mémoire a engrangé sur le look de l’époque et dont Charlotte Silvera se veut la mémorialiste : les tables en Formica, les pichets en plastique… Autre manière, combien plus épatante, de chanter Souvenirs, souvenirs. Il ne se passe apparemment pas grand chose dans ce film, où un simple voyage en autobus jusqu’à Paris prend des allures d’expédition. Et pourtant on ne voit pas le temps s’écouler. Comme dans la vie. Tant l’impression de réalité s’y révèle forte. En littérature, les premiers romans sont souvent autobiographiques. Le cinéma se veut moins personnel, et à cet égard bien peu de films ressemblent à des premiers romans. Sauf Les 400 coups de Truffaut, ou cette Louise… Qui répond à la question tant de fois murmurée : à quoi sert d’avoir vécu ces choses minuscules qui mourront avec moi ? Comment sauver ce qui n’a de sens que pour moi ? Peut-être en faisant un film inoubliable ». (Michel Mardore)

* En exergue de son essai Les Enfants d’abord (Grasset, 1976), Christiane Rochefort écrit que « de tous les opprimés doués de parole, les enfants sont les plus muets ».