UTOPIA SAINTE BERNADETTE
5 avenue du Docteur Pezet, 34090 Montpellier (Tram 1 Saint Eloi)


INFOS PRATIQUES et TARIFS

LA GAZETTE UTOPIA (à télécharger au format PDF)
Où trouver la gazette (carte des dépôts)

RSS Cinéma
RSS Scolaires
RSS Blog

(Quid des flux RSS ?)

EN DIRECT D'U-BLOG

Le blog des profondeurs...
(de champ)

Coopérative QUI VIVRA BÉRAT habitat partagé en évolution la Ménardière
Une autre façon de vivre ? Une autre façon de vieillir ? Voilà 4 ans, qu’un groupe de retraités a investi le Domaine de la Ménardière en créant une coopérative. Objectif : Vivre et vieillir ensemble solidaires et actifs jusqu’au bout du chemin. Chambres d’hôtes, Conc...

SÉANCES BÉBÉS
  Les séances “bébé” sont des séances où les parents peuvent venir avec leur nouveaux nés. Et déguster un film pendant qu’ils roupillent dans leurs bras. Les séances sont évidemment ouvertes à tous les spectateurs, il suffit de savoir qu’il peut arriver qu’un bébé fasse du bruit en suçant son pou...

30237
Et voilà, Vidéo en Poche c’est fini, le compteur s’arrête à 30237 copies vendues sans DRM sur clés USB ! À bientôt dans le cyberespace indépendant et surtout IRL dans les salles de cinéma Le 30 novembre à minuit, Vidéo en Poche a tiré sa révérence et retourne dans sa bouteille de la...

Soutenez Utopia Palmer

MADRES PARALELAS

Écrit et réalisé par Pedro ALMODOVAR - Espagne 2021 2h VOSTF - avec Pénélope Cruz, Minela Smit, Aitana Sanchez-Gijon, Israel Elejalde, Rossy de Palma... Film d’ouverture – Festival de Venise 2021.

(ATTENTION ! Cette page est une archive !)

MADRES PARALELASL’affiche originale du film, sans doute l’avez vous aperçue, était percutante : on y voyait le téton d’un sein encadré dans le contour d’un œil d’où perlait une goutte de lait, comme une larme… C’était beau et provocateur comme du Almodovar, comme un tableau, une œuvre d’art qui déjà, sans l’ombre d’un visage célèbre, nous embarquait dans le mystère d’une histoire. En d’autres temps peut-être, l’affiche audacieuse aurait été choisie et nous l’aurions fièrement exposée dans le hall du ciné, à dire vrai, ça aurait eu de la gueule ! Mais les algorithmes, les remous de la toile et probablement un petit retour de morale bien pensante ont eu raison d’elle. Censurée sur un célèbre réseau social dont le nom rime avec « am stram gram », le téton a finalement laissé place à un visuel assez classe mais plus convenu, plus policé, dont on suppose que les spécialistes en marketing on estimé qu’il était plus vendeur… Dommage, dommage.



Mais s’il faut reconnaître que les temps ont changé, le cinéma d’Almodovar, lui, n’en finit pas d’être fidèle à ses fondamentaux et à sa singularité, tout en se réinventant en permanence. Ce nouveau film embrasse deux de ses thèmes de prédilection : la maternité et l’histoire de son pays. Dans un ballet gracieux dont il maîtrise en virtuose la chorégraphie (et la fascination commence, comme toujours, dès le générique de début), Pedro Almodovar signe un nouveau mélo flamboyant, qui se dévoile à nos yeux, nos cœurs et nos âmes dans un écrin coloré où chaque objet a sa place, au millimètre près. Cela pourrait paraître un peu trop précieux et artificiel chez d’autres mais chez lui, ça sonne tout simplement juste tant le fond est indissociable de ce formalisme magnifique.
Tout commence dans une chambre d’hôpital. Janis et Ana, enceintes jusqu’aux dents, partagent la même chambre. Leur gros ventre est bien leur seul trait commun… Janis aborde fièrement et avec joie sa maternité tardive et possède l’assurance de la femme de caractère qu’elle est. Ana quant à elle est une adolescence terrifiée et perdue… Toutes les deux vont accoucher sans la présence du père des bébés… Leurs filles nées, elles échangent leurs numéros de portable, se promettant de rester en contact, de se revoir… mais déjà l’appel de cette nouvelle vie est puissant, et chacune retourne dans le tumulte de sa propre existence : la photographie pour Janis, une vie oisive et bourgeoise pour Ana. Le hasard, mais on sait qu’il n’existe pas, place quelques mois plus tard l’une sur le chemin de l’autre…

Le verbe Almodovar se conjugue au féminin, au désir, au secret de famille et au passé (re)composé. Celui d’Ana est hanté par l’expérience douloureuse d’une soirée de beuverie qui a mal tourné et l’absence d’une mère qui a privilégié sa carrière de comédienne. Celui de Janis est peuplé de figures féminines fortes qui ont grandi à l’ombre de fantômes, ceux des pères et maris disparus durant la guerre civile.
Au-delà d’un film sur la maternité, celle qui s’invente au gré des maladresses, des imperfections et en dépit des blessures intimes, Madres paralelas devient alors un film sur les plaies ouvertes d’un pays et sur l’impérieuse nécessité d’exhumer la vérité pour réparer les vivants et enfin embrasser le temps présent.