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CINÉ-CAMPUS
Échanges-débat le lundi 31 janvier à 20h, en présence de Monica Michlin, professeure à l’Université Paul-Valéry Montpellier 3, et des étudiants.

MYSTERIOUS SKIN

Écrit et réalisé par Gregg ARAKI - USA 2004 1h40mn VOSTF - avec Joseph Gordon-Levitt, Elisabeth Shue, Brady Corbet, Michelle Trachtenberg, Kelly Kruger... D’après le roman de Scott Heim.
Interdit aux moins de 16 ans

(ATTENTION ! Cette page est une archive !)

MYSTERIOUS SKINMysterious skin est dérangeant, incontestablement. Il explore avec une franchise, une crudité sans fard des territoires interdits, ou tout au moins incommodants et profondément troublants. Il faut le savoir, il ne faut pas le montrer à des spectateurs trop jeunes, trop impressionnables, il sera sans doute interdit aux moins de 16 ans.
Mysterious skin est aussi (surtout !) un film d’une beauté sidérante, qui réussit à charmer, à envoûter et, in fine, à émouvoir, à bouleverser.
Gregg Araki n’est pas un inconnu pour nous : il a réalisé il y a quelques années deux films plutôt trash et assez rigolos qui avaient attiré l’attention par leur énergie et leur goût de la provocation : The Doom generation (1995) et Nowhere (1997). Mysterious skin est d’une tout autre trempe, beaucoup plus profond, moins potache, moins tape-à-l’œil, toujours aussi inventif mais beaucoup plus maîtrisé.
D’emblée, Mysterious skin, par ses trouvailles visuelles, son mode narratif original, impose un ton, un style qui captivent l’œil (et l’oreille aussi : la bande-son est magnifique !). On est intrigué, on est pris, on ne décrochera pas jusqu’au dénouement, particulièrement réussi…
A huit ans, Brian Lackey, binoclard timide et joueur de base-ball calamiteux, se réveille dans la cave de sa maison, le nez en sang, sans aucune idée de ce qui a pu lui arriver. Sa vie change complètement après cet incident : peur du noir, cauchemars, évanouissements...

Dix ans plus tard, il est toujours binoclard, toujours timide, et il est persuadé d’avoir été enlevé, ce fameux jour, par des extraterrestres… Il pense que seul Neil McCormick, copain d’enfance perdu de vue, pourrait avoir la clé de l’énigme.
Neil est un ange du bitume à la beauté du diable, une petite frappe sans scrupule qui sue le sexe par tous les pores, qui séduit tous ceux qui passent à sa portée (les hommes comme les femmes mais lui préfère les premiers) et qui se fait une règle de conduite de ne s’attacher à personne.
Il cultive le souvenir ému et excité de la relation trouble qu’il avait établie avec son entraîneur de base-ball quand il avait huit ans. Cétait à peu près l’époque où Brian a traversé ces quelques heures traumatisantes qui se sont effacées de sa mémoire.
Et justement Brian est toujours obsédé par l’idée de retrouver Neil pour dénouer avec lui le mystère qui les empêche de vivre…

En adaptant le roman de Scott Heim qui l’avait jadis bouleversé, Gregg Araki traite son sujet à bras le corps, audacieusement, courageusement, avec une maîtrise sans faille, et dirige de jeunes comédiens tous exceptionnels dans des rôles très durs. Dans son récit, Araki s’attache à deux protagonistes que tout semble séparer et ausculte les raisons d’un mal-être commun dont les causes sont floues. Ce qui est intéressant ici n’est pas tant de connaître la fêlure qui unit les deux personnages mais plutôt les chemins que chacun emprunte pour retrouver l’autre et comprendre son propre passé. La tonalité fantastique de la narration aide à faire passer la pilule de situations sulfureuses que le spectateur goûte selon sa sensibilité. Les personnages sont subtilement décrits et reposent sur une opposition très marquée, notamment dans leur rapport au sexe : Brian est asexué et manque de confiance tandis que Neil est une machine à baiser et cultive un cynisme trop arrogant pour être tout à fait sincère.

Si Mysterious skin perturbe et secoue, comme annoncé plus haut, il ne donne pas dans la provocation gratuite : le film raconte une vraie histoire, met en scène de vrais personnages, s’attache à retranscrire au plus juste le spleen existentiel d’ados fâchés avec l’existence et qui ont de bonnes raisons pour ça. C’est souvent brutal et déchirant, mais ça sonne terriblement juste et ça ouvre sur une réconciliation avec soi-même, donc sur l’espoir…