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SÉANCES BÉBÉS
  Les séances “bébé” sont des séances où les parents peuvent venir avec leur nouveaux nés. Et déguster un film pendant qu’ils roupillent dans leurs bras. Les séances sont évidemment ouvertes à tous les spectateurs, il suffit de savoir qu’il peut arriver qu’un bébé fasse du bruit en suçant son pou...

30237
Et voilà, Vidéo en Poche c’est fini, le compteur s’arrête à 30237 copies vendues sans DRM sur clés USB ! À bientôt dans le cyberespace indépendant et surtout IRL dans les salles de cinéma Le 30 novembre à minuit, Vidéo en Poche a tiré sa révérence et retourne dans sa bouteille de la...

À LA VIE À LA MORT
Quelle joie de se retrouver sous les étoiles hier à Berat, en Haute-Garonne!Expo, rencontre et ciné avec Nevada. Quel bonheur.Déjà 200 personnes pour les prémisses d’un nouveau lieu vivant et pluridisciplinaire co animé par les habitants. Ce sont les premières festivités de l’été d’Utopia et du ...

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THE FABELMANS

Steven SPIELBERG - USA 2022 2h30 VOSTF - avec Gabriel LaBelle, Michelle Williams, Paul Dano, Seth Rogen, Judd Hirsch... Scénario de Steven Spielberg et Tony Kushner.

(ATTENTION ! Cette page est une archive !)

THE FABELMANSMagnifique récit d’apprentissage, The Fabelmans – doublement récompensé lors de la récente cérémonie des Golden Globes : Meilleur film et Meilleur réalisateur – est peut-être le film le moins spectaculaire du réalisateur des Aventuriers de l’arche perdue. Mais c’est, à coup sûr, son plus personnel. À travers une reconstitution plus ou moins romancée de sa propre jeunesse et un double de fiction qui lui ressemble comme un frère, Spielberg retourne avec humour et une émotion communicative aux sources de sa vocation de cinéaste. Sa « première fois » devant le grand écran, avec, à l’âge de 6 ans, la découverte à la fois émerveillée et traumatisante de Sous le plus grand chapiteau du monde, de Cecil B. DeMille (très mauvais film au demeurant, mais les voies du seigneur Cinéma sont impénétrables…). Ses premiers courts métrages tournés à la maison avec ses petites sœurs transformées en momies à l’aide de papier toilette, ou dans le désert de l’Arizona avec ses copains de lycée recrutés comme figurants soldats pour une bataille sans merci qui préfigure, toutes proportions évidemment gardées, la séquence d’ouverture dantesque d’Il faut sauver le soldat Ryan



Il y a beaucoup de nostalgie dans ces scènes pleines de drôlerie, comme dans les images à la douceur solaire du directeur photo Janusz Kaminski, mais la tristesse et l’angoisse ne sont jamais loin. Car The Fabelmans chronique, aussi, la fin de l’innocence en même temps que le délitement d’un couple auquel assiste, impuissant, le fils adolescent. Le jeune Sam/Steven trouve alors dans la pratique du cinéma un refuge consolateur qui lui permet de fuir, voire de sublimer, le monde réel et ses injustices, mais aussi de révéler sa vérité, si cruelle et douloureuse soit-elle : dans une scène magistrale qui renvoie au Blow-up d’Antonioni (on est loin de Jurassic Park !), une modeste bobine de pellicule en Super-8 permet au futur réalisateur de découvrir le secret dévastateur de sa mère en arrière-plan.
La dimension testamentaire de The Fabelmans est sensible. Mais elle est l’œuvre d’un cinéaste qui, à 75 ans passés, a gardé toute sa fraîcheur créatrice. Et s’autorise des libertés inattendues. On pense au scénario, coécrit avec le dramaturge Tony Kushner (auteur de la formidable série Angels in America), moins « bétonné », moins efficace que d’habitude – un léger flottement narratif qui participe au charme du récit. Mais aussi au personnage-clé de la mère : pour une fois, Spielberg développe un grand rôle féminin, complexe et troublant, et Michelle Williams lui apporte une fantaisie, une souffrance et une démesure mêlées qui évoquent l’interprétation intense de Gena Rowlands dans Une femme sous influence, de Cassavetes.
Il y a, enfin, le caméo génial d’un des plus grands cinéastes américains vivants (on vous laisse la surprise) dans le rôle du plus grand cinéaste de l’âge d’or hollywoodien (on vous laisse deviner) pour une leçon de mise en scène aussi expéditive que précieuse. Un épilogue irrésistible.

(S. Douhaire, Télérama)