Coopérative QUI VIVRA BÉRAT habitat partagé en évolution la Ménardière
Une autre façon de vivre ? Une autre façon de vieillir ? Voilà 4 ans, qu’un groupe de retraités a investi le Domaine de la Ménardière en créant une coopérative. Objectif : Vivre et vieillir ensemble solidaires et actifs jusqu’au bout du chemin. Chambres d’hôtes, Conc...
SÉANCES BÉBÉS
Les séances "bébé" sont des séances où les parents peuvent venir avec leur nouveaux nés. Et déguster un film pendant qu'ils roupillent dans leurs bras. Les séances sont évidemment ouvertes à tous les spectateurs, il suffit de savoir qu'il peut arriver qu'un bébé fasse du bruit en suçant son pou...
30237
Et voilà, Vidéo en Poche c’est fini, le compteur s’arrête à 30237 copies vendues sans DRM sur clés USB ! À bientôt dans le cyberespace indépendant et surtout IRL dans les salles de cinéma Le 30 novembre à minuit, Vidéo en Poche a tiré sa révérence et retourne dans sa bouteille de la...
Écrit et réalisé par Firas KHOURY
Palestine 2022 1h44 VOSTF
avec Mahmood Bakri, Sereen Khaas, Mohammad Baraki, Muhammad Abed Elrahman, Ahmad Zaghmouri, Saleh Bakri...
(ATTENTION ! Cette page est une archive !)
C’est un beau film, un film modeste mais important qui met en scène des jeunes gens rarement montrés au cinéma : ceux de la troisième génération de citoyens arabes israéliens ou de Palestiniens de l’intérieur dont les ancêtres ont choisi et réussi tant que bien que mal à rester sur leurs terres originelles quand la Nakba de 1948, le grand exode, a contraint des centaines de milliers de Palestiniens à devenir des exilés perpétuels. Ces jeunes de la troisième génération ont grandi avec les souvenirs cruels de leurs grands-parents, leur espoir désespérément vain de voir revenir leurs proches. Puis ils ont vu nombre de leurs parents, contrairement aux Palestiniens des territoires occupés et a fortiori de Gaza, tenter de jouer le jeu de l’intégration, sans être dupes des intentions des colonisateurs concernant la prétendue égalité démocratique entre citoyens juifs et non juifs. Et maintenant ils sont dans la situation et l’état d’esprit de Tamer, un lycéen de dix-sept ans qui, comme beaucoup de ses copains, n’a que des envies de fête, de légèreté et de rencontres féminines. Justement la flamboyante Maysaa vient d’arriver dans son lycée, auréolée d’une réputation de rebelle et d’une prétendue expulsion d’un lycée de Jérusalem pour des raisons politiques. Alors Tamer va commencer à s’intéresser à la politique, d’autant que la commémoration de l’indépendance d’Israël – qui coïncide, tragique ironie, avec celle de la Nakba – va raviver la colère des lycéens arabes qui refusent de voir trôner sur l’établissement le drapeau israélien et qui veulent profiter de la nuit pour le remplacer par le drapeau palestinien. Pour eux c’est un acte important, même si le symbole peut paraître désuet, tout comme peuvent paraître dérisoires les manifestations qu’organisent plusieurs de leurs amis pour entraver la randonnée des colons qui traversent les ruines d’un village détruit lors de la Nakba... Derrière la naissance de l’amour entre deux jeunes gens, à travers les péripéties pour parvenir à remplacer ce fameux drapeau, il y a dans Alam le for- midable portrait d’une génération et une remarquable réflexion sur l’éducation comme outil de propagande et la capacité de ces jeunes à y résister. Dans un extraordinaire documentaire réalisé en 1991, Izkor, les esclaves de la mémoire, l’iconoclaste cinéaste israélien Eyal Sivan dénonçait déjà la propagande sioniste qui envahit les programmes d’enseignement et les esprits des enfants, soulignant en même temps l’importance de l’éducation pour la conscience des peuples. Tamer et ses compagnons subissent l’enseignement de l’occupant mais y résistent de toutes leurs forces, de toute leur imagination : on citera cette jolie scène où Tamer est expulsé pour avoir gravé un dessin de résistance et quitte la salle avec sa table de lycée sur le dos. Entre un père qui a choisi la soumission et un oncle qui s’est réfugié dans la folie après une longue incarcération par le pouvoir israélien, Tamer représente clairement, pour le talentueux Firas Khoury – Palestinien exilé en Tunisie dont les aïeux ont vu leur village natal rasé lors de la Nakba –, l’avenir du peuple palestinien. Il n’y a rien d’étonnant à ce que son film se termine par Le Chant des partisans, dans la magnifique version qu’en a donnée Léonard Cohen.