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Juin 2020 : Travaux en vue ! Il y a comme des petits airs de printemps et de bien belles nouvelles !
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AVANT L’EFFONDREMENT

Écrit et réalisé par Alice ZENITER et Benoît VOLNAIS - France 2023 1h40mn - avec Niels Schneider, Ariane Labed, Souheila Yacoub, Myriem Akheddiou...

(ATTENTION ! Cette page est une archive !)

AVANT L’EFFONDREMENTIl court, il court, le Tristan… Et il a bien du mérite de cavaler par ce mois de juin caniculaire, moite comme jamais, dans un Paris ocre, brumeux et chargé de pollution. Toutes les fenêtres sont tendues de tentures colorées pour tenter de se protéger du soleil plombé et plombant, ceux qui sont restés là rêvent de ventilos démesurés pour résister à cette ambiance de fin du monde. Directeur de campagne de Naïma, qui candidate sous étiquette écolo aux législatives de son arrondissement, Tristan a la conscience écologique ainsi que la certitude de l’effondrement à venir chevillées au corps et à l’âme. Dans l’intimité, il est le colocataire et ami de Fanny, professeure de littérature vivace et politiquement engagée. Et occasionnellement son amant, mais aussi et surtout celui ou l’ex d’une ribambelle d’autres femmes, conquêtes d’un soir ou relations plus ou moins suivies. Et il court, le Tristan, entre la permanence politique et le domicile de Naïma, boucle les dossiers, honore ses RDV professionnels, visite son vieux père grabataire dans un hospice de banlieue, drague et se fait draguer, assume, assure, milite, court encore… Jusqu’à ce que un courrier anonyme déposé à la permanence, contenant un test de grossesse positif, ne le stoppe net et le plonge dans des abîmes de perplexité : blague morbide, vengeance froide, appel à l’aide, manœuvre politique ?

La chose n’ébranlerait pas autant Tristan si sa mère n’avait pas succombé, jeune, à une maladie génétique rare – dont il pourrait avoir hérité, mais il n’a jamais fait de test pour en avoir le cœur net. Hébété, sous pression, Tristan se met donc en quête frénétique, au péril de sa vie professionnelle, militante et affective, mais avec l’aide de l’indéfectible Fanny, de l’auteure de la missive.
Il passe en revue la liste des femmes qui pourraient lui avoir envoyé le courrier anonyme. Quatre se détachent : une stagiaire engagée dans la campagne électorale, une infirmière de l’EHPAD où s’éteint son père, une fille rencontrée dans un bar et enfin une amoureuse intermittente, Pablo, qui voyage au gré des communautés pratiquant l’agriculture biologique et autosuffisante un peu partout en France – pour l’heure en Bretagne.
Avec beaucoup d’astuce, le film se joue de sa propre construction en forme de quête improbable d’une paternité physiquement, moralement, politiquement impossible à assumer – mais peut-être, après tout, enviable. Sentimentalement, idéologiquement, c’est une histoire terriblement ancrée dans notre époque, racontée avec beaucoup de fraîcheur et de spontanéité, qui décrit bien en creux les questionnements, les inquiétudes et les rêves des enfants de l’an 2000. Notamment face au monde assez peu ragoûtant que leur laissent leurs aînés en héritage. Hors de son biotope urbain, Tristan se confronte à des figures théoriquement proches de ses préoccupations, en pratique plus éloignées qu’il ne paraît, porteuses d’une réflexion politique sur l’effondrement qui mêle l’intime et le collectif. Autour de la table, on s’amuse, on pense, on s’engueule, on trinque, on se confronte – avec autant de bienveillance que possible. De ces petites batailles idéologiques dans lesquelles il y a, comme toujours, à boire et à manger, le jeune homme pourrait en définitive arriver à tirer de quoi construire sa vie d’adulte en gestation…

Comédie politique et sentimentale enlevée, Avant l’effondrement est un régal d’écriture – pas vraiment étonnant de la part d’une romancière de la trempe d’Alice Zeniter – en même temps qu’un petit vade-mecum joyeux et bien utile pour appréhender les temps à venir.