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L'ESPRIT DE 45

(THE SPIRIT OF 45) Ken Loach - documentaire GB 2013 1h34mn VOSTF -

(ATTENTION ! Cette page est une archive !)

L'ESPRIT DE 45Chaque film de Ken Loach est indispensable. Chacun nous revigore, nous redonne espoir dans l’humain, nous rappelle s’il en était besoin l’impérieuse nécessité de protéger le faible face aux forts, parfois avec humour, parfois avec plus de gravité. Tout naturellement donc, ce nouveau film, un documentaire (le premier de Ken Loach à sortir en salles), est salutaire. Salutaire parce qu’il nous rappelle une valeur universelle attaquée de toute part et qui s’effiloche jour après jour : le sens du bien commun et du vivre ensemble, qui est le ciment d’une grande nation.
Dans L’Esprit de 45, comme son titre le suggère, Ken Loach revisite un moment clé de l’histoire de la Grande Bretagne : la victoire inespérée de la gauche britannique aux élections de 1945 et sa conséquence, la construction du modèle social anglais. Quand on parle de la gauche, on évoque un Parti Travailliste qui n’a rien à voir avec celui qui, aujourd’hui, a définitivement vendu son âme au libéralisme ambiant : à l’époque, le Labour portait un projet très fort de réforme sociale profonde.

A l’aide d’archives télévisuelles, à travers des témoignages de glorieux octogénaires voire nonagénaires acteurs de cette mutation, Ken Loach revient en premier lieu sur les années 30, des années terribles pour une grande partie de la classe ouvrière réduite à une extrême pauvreté, vivant dans des conditions d’hygiène et de santé lamentables. Dans un témoignage bouleversant, le docker de Liverpool Sam Watts raconte comment son petit frère et sa petite sœur sont morts à ses côtés dans un lit infesté de vermine, avant de rejoindre la fosse commune. D’autant plus choquant que l’empire colonial de Georges VI était, comme le souligne Sam, le plus puissant au monde. A cette époque, l’ouvrier anglais vit dans la plus grande précarité, travaille dans l’insécurité permanente – notamment dans les mines où le productivisme fait fi de la vie des gueules noires –, n’a pas de sécurité sociale. Certains meurent faute de pouvoir payer les soins, comme la mère du mineur Ray Davies. Le tableau que Ken Loach fait de cette époque est saisissant.
On sait par ailleurs l’effort incroyable et le courage stupéfiant dont fit preuve le peuple anglais pendant la Guerre. Quand l’Europe est enfin libérée du joug nazi, le peuple anglais n’aspire pas seulement à retrouver la paix, mais à reconstruire une société nouvelle plus égalitaire, où chacun aura une place décente. C’est cette révolution pacifique jubilatoire que décrit Ken Loach.
Au programme : création du National Health Service, la sécu anglaise, de British Rail, dans un pays gangréné par la multitude ubuesque des compagnies ferroviaires privées, nationalisation des mines et de l’énergie, création d’ambitieux plans de logements sociaux… Les témoignages qui illustrent ces événements sont éclairants : infirmières et médecins qui racontent l’émotion qu’ils ont eu de pouvoir enfin soigner chacun sans discrimination, fierté des cheminots d’assurer un service public. Et puis il y a cette fille de mineur qui raconte avoir découvert dans la veste de son père décédé l’avis d’attribution d’un logement social que celui ci garda sur lui pendant près de 40 ans !

Bien sûr tout cela a son funeste épilogue avec l’arrivée de Margaret Thatcher et son cortège de privatisations, de fermetures de mines, son sabotage des chemins de fer devenus les plus dangereux d’Europe, le déclin du système de santé se rapprochant dangereusement de son homologue américain. Comme Ken Loach, on regrette bien que l’on ait pas respecté au pied de la lettre l’idéologie de la matrone de ferraille en privatisant ses obsèques !
Ce modèle social anglais et chez nous celui porté par Conseil National de la Résistance furent mis en place alors que les deux pays, au sortir de la guerre, étaient financièrement à genoux. Et leurs fossoyeurs viennent nous dirent qu’ils sont aujourd’hui obsolètes, trop coûteux, déraisonnables… Enterrons les fossoyeurs !