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LES CREVETTES PAILLETÉES

Écrit et réalisé par Cédric LE GALLO et Maxime GOVARE - France 2019 1h40mn - avec Nicolas Gob, Alban Lenoir, Michaël Abiteboul, David Baiot...

(ATTENTION ! Cette page est une archive !)

LES CREVETTES PAILLETÉES« Tout est bon, dans les crevettes pailletées même la tête… » écrit Nathalie Simon dans le Figaro et raconte que les frères Dardenne, comme Alexandra Lamy ont adoré ce film d'ailleurs primé au festival de films de comédie de l'Alpe Duez… comme pour montrer qu'il n'est pas évident d'assumer son enthousiasme pour un film qui met les pieds dans le plats des préjugés en tout genre et qu'il est besoin de se trouver des cautions. Et c'est vrai que sur le sujet on pouvait redouter le pire… Mais ces crevettes-là sont bien loin des caricatures lourdes et vulgaires de certaines plaisanteries de fin de repas trop arrosé. Si l'humour domine, si les réparties fusent dans une auto-dérision provocatrice, le film transpire d'une vraie tendresse pour une brochette de personnages dont on perçoit les fêlures derrière la niaque affichée et qui nous attachent pour de bon au fil du film. En plus, il y a la musique, les chansons, le spectacle, la flamboyante Pythie de la fin qui du haut du plongeoir annonce la couleur et commente… jusqu'au final, plein d'émotion…

Mathias Le Goof est un bourrin, un mec qui se la pète avec arrogance, un champion de natation qui se croit tout permis, un obsédé de la gagne qui dérape un jour devant un micro et dans un mouvement d'humeur lâche une grosse vanne homophobe. Le genre qu'en des temps pas si lointains personne n'aurait relevé.
Mais voilà, dans le foot-ball, le rugby, les vestiaires des piscines… ça ne passe plus et l'homophobie, comme les autres formes de racismes, de sexisme provoque désormais des réactions, des sanctions, des condamnations. Sa pénitence à lui, ce sera l'exclusion provisoire de la compète et, pour qu'il comprenne bien de quoi il cause, la ligue de natation le colle à entraîner une équipe de water polo pour les Gay Games…
Les Gay Games ? « C'est comme les J.O. Mais en moins chiant et avec de beaux mecs » minaude une des crevettes qui l'accueillent. Pas entraîné à l'humour, notre champion reste imperturbable devant les saillies qui fusent à tout moment, l'autodérision chronique qui n'épargne rien dans cette bande avec qui il s'apprête à cohabiter jusqu'au championnat. Sa gamine, qui assiste parfois aux entraînements, s'entiche vite de ces joyeux déconnants, les enfants ne naissent pas avec des préjugés : ils poussent après, c'est culturel. Mathias n'en est que plus déstabilisé. Lui qui semblait croire au départ qu'il n'y avait pas pire épreuve que d'être exclu du championnat, finira peu à peu par admettre qu'il peut y avoir pire comme souffrance sans pour autant qu'on en fasse tout un flan.
S'en suivra un périple en bus jusqu'en Croatie, road-movie improbable qui évoque Priscilla folle du désert, « parfois trash, un peu kitsch » et où chacun peu à peu se révèle, avec ses différences, ses histoires perso plus ou moins lourdes à porter, jusqu'à ce que la compétition commence…

Pour que ce film-là soit réussi, il fallait une bonne dose de sincérité profonde, d'amour des gens qui sont au cœur de l'histoire, se sentir en phase avec une culture de la différence : qu'un des réalisateurs fasse partie d'une équipe similaire à celle du scénario, que les acteurs choisis fassent connaissance en s'immergeant dans le film… tout cela a contribué sans doute à rendre crédible l'ensemble. Le but des Gay Games, dit un des personnages, c'est « montrer qu'on est solidaires et qu'on existe ». C'est le talent des Crevettes pailletées de dire les choses parfois crûment mais avec suffisamment de finesse et de bienveillance pour qu'on sorte heureux d'un film plus profond qu'on aurait pu le penser au premier coup d'œil…