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JUDY

Rupert GOOLD - Angleterre 2019 1h58mn VOSTF - avec Renée Zellweger, Jessie Buckley, Finn Wittrock, Rufus Sewell, Darci Shaw, Richard Cordery... Scénario de Tom Edge, d’après la comédie musicale de Peter Quilter. Oscar 2020 de la Meilleure actrice pour Renée Zellweger.

(ATTENTION ! Cette page est une archive !)

JUDYLe biopic au cinéma est un exercice de voltige sans filet qui ne supporte pas les faux pas, ni les trucages trop visibles. A se rêver trop ambitieux ou à vouloir embrasser son sujet sur des périodes trop longues, il s’égare parfois, se délite et finit par perdre de sa saveur à force de vouloir trop bien faire. Parfois, le scénario est même relégué au second plan derrière les effets spéciaux ultra performants consistant à vieillir de plusieurs décennies le comédien ou la comédienne qui incarnera le fameux personnage. Judy prend un tout autre chemin puisqu’il ne s’attache qu’à deux périodes précises de la vie de Judy Garland : ses tout débuts au moments du tournage du Magicien d’Oz, amenés sous forme de flash-backs, et cinq semaines déterminantes de sa carrière, à la fin des années 60, quand l’artiste entreprend une ultime série de concerts à Londres. On y gagne en intensité et l’interprétation plus que bluffante de Renée Zellweger, oscarisée et unanimement saluée par les critiques, force l’admiration, dans une partition digne de la grande époque de l’Actor’s Studio (une année entière de préparation pour ce rôle, a-t-on lu).

Judy est l’occasion pour le public français de découvrir une artiste hors norme, finalement peu connue de ce côté-ci de l’Atlantique alors qu’elle fait partie intégrante des mythes nés de la magie hollywoodienne, celle des grands studios et des destinées en technicolor… Aux Etats-Unis, Judy Garland, popularisée dès 1939 par son rôle de Dorothy dans le célébrissime Magicien d’Oz, est une icône qui a laissé une trace indélébile, une icône qui eu la trajectoire d’une étoile : de l’éclat absolu à l’extinction totale.
Le film la cueille à un moment de sa vie où la gloire, les roses et les ovations ne sont plus pour elle qu’un lointain souvenir… Avec ses deux jeunes enfants, elle tente tant bien que mal de faire vibrer encore la célébrité qu’elle avait jadis et se produit dans de modestes spectacles qui parviennent à peine à subvenir à ses besoins. Il est loin le temps prestigieux des grands studios, quand, jeune prodigue et protégée du producteur Louis B Mayer, elle était l’une des enfants stars de la Metro Goldwyn Mayer aux côté de Mickey Rooney. Quelques mariages, divorces et années plus tard, Judy s’est perdue dans les barbituriques, l’alcool et la dépression et n’est plus que l’ombre fantomatique de la pétillante Dorothy. Pourtant, quand on lui propose de se remettre en piste pour une série de shows à Londres où, paraît-il, son aura est intacte, elle accepte cet ultime tour de piste, à regret de devoir quitter ses enfants mais heureuse de faire la seule chose qui la fasse encore vibrer : chanter et se produire en public. Bête de scène, personnage charismatique et grande séductrice, elle saura aussi se montrer imprévisible, inconstante et terriblement fragile.

Mais pour comprendre véritablement la Judy de ces années soixante qui marquent la fin d’un âge d’or et le début d’une nouvelle ère (les Beatles viennent de débarquer et le rock’n roll va mettre un sacré coup de vieux aux stars d’antan), il faudra revenir en arrière, ce que le film fera à de nombreuses reprises et de manière très intelligente. Une enfance sacrifiée sur l’autel du cinémascope où la jeune Judy a dû travailler comme une bête de somme, condamnée dès son adolescence à vivre de privations (nourriture pour ne pas grossir, sommeil pour les tournages) afin de se conformer à l’image que l’on voulait donner d’elle : la petite fille américaine de province élevée au grand air, saine, pétillante et qui offrait la magie et le rêve par écran interposé. Hollywood, en créant un mythe, injecta en son sein le poison qui allait condamner Judy Garland à une vie de solitude, de déconvenues amoureuses et d’échecs et s’il y eut des succès de cinéma, si elle a travaillé avec quelques-un des plus grands comédiens et réalisateurs de son temps, nul ne pourra affirmer, après avoir vu Judy, que Frances Ethel Gumm connut véritablement le bonheur.