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THE CLIMB

Michael Angelo CORVINO - USA 2019 1h36mn VOSTF - avec Kyle Marvin, Michael Angelo Corvino, Gayle Rankin, Talia Balsam, Judith Godrèche... Scénario de Michael Angelo Corvino et Kyle Marvin.

(ATTENTION ! Cette page est une archive !)

THE CLIMBÇa commencerait presque comme une blague nulle : « c'est l'histoire de deux Américains qui font du vélo sur les routes de France, et dont l'un avoue à l'autre qu'il a couché avec sa future femme… » ; et de fait lorsque Mike apprend à Kyle, son ami de toujours, qu'il entretient une relation avec sa promise, on s'attend à ce que ces deux-là en viennent aux mains, explication virile et chute triviale. Et puis non, rien de tout ça : les deux compères continuent l'ascension du Col de Vence… Oh bien sûr, Kyle menace bien d'étriper Mike si jamais il le rattrape – c'est justement pour ça que Mike a attendu un raidillon bien traitre avant de passer aux aveux ! – mais il ne viendrait à l'idée d'aucun des deux de rompre ici leur relation. Dès cette scène d'ouverture, à la fois banale et fantasque par sa cocasserie, tout est dit ou presque de la nature du lien – un peu toxique mais indéfectible – qui rapproche ces deux olibrius par-delà les années.

Cette amitié cabossée, c'est le centre du film. Écrit par le réalisateur-acteur Michael Angelo Corvino avec la complicité de l'autre acteur principal Kyle Marvin, lointainement (on l'espère !) inspiré de leur propre amitié et nourri d'anecdotes plus ou moins autobiographiques, The Climb dresse le portrait d'un duo de trentenaires inséparables et que pourtant tout sépare, à commencer par leur caractère : Kyle, le bon gars, toujours prêt à recoller les morceaux, à voir le bon côté des choses, à pardonner les excès de son alter-ego, et Mike, le passionnel, l'excessif, obstiné jusqu'à la déraison, le genre de type capable d'interrompre un mariage pendant le traditionnel échange de vœux pour s'opposer à l'union des tourtereaux parce qu'il considère que la demoiselle n'est pas à la hauteur de l'époux… Une bombe à retardement toujours prête à exploser, Mike, mais paradoxalement le plus fidèle des amis, prêt à attendre toute sa vie qu'on lui pardonne ses conneries plutôt que de tirer un trait sur Kyle. Ça en fait, du temps…
… et le temps justement est l'autre grande affaire de ce film, celui qui passe pour les personnages – chaque scène ou presque est séparée de la suivante par un intermède musical censé figurer le passage des années et les variations de l'état psychologique des protagonistes – et celui de l'action elle-même : filmé en autant de plans-séquences que l'histoire compte de chapitres, The Climb nous immerge dans le chaos de leur quotidien, de leurs disputes, de leurs doutes, de leurs fous-rires, de leurs brouilles puis de leurs retrouvailles, alors qu'autour d'eux le monde change et vieillit : des mariages ratés, des parents disparus, des enfants qui grandissent… Ainsi, par l'élégance discrète de sa mise en scène, Corvino nous fait ressentir certains sentiments d'une profondeur et d'une subtilité qu'on ne s'attendait pas à trouver dans une comédie a priori aussi légère : celui de la vie qui passe, vous laisse un pincement mélancolique au cœur et un sourire un peu triste au lèvres.

Admirateur déclaré du cinéma européen, Corvino est parvenu à extraire l'essence des comédies classiques du vieux continent, de Lubitsh, Monicelli, Tati et Etaix (les personnages visionnent un extrait du Grand amour !) pour l'injecter dans un canevas hérité des « screwball comedies » américaines. Et par on ne sait quel miracle, la greffe prend ! Alors, pour paraphraser un sage d'un autre temps, laissez-vous tenter par ce beau roman, cette belle histoire : une « bromance » d'aujourd'hui…