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UN ENDROIT COMME UN AUTRE

(Nowhere special) Écrit et réalisé par Uberto PASOLINI - GB 2021 1h36mn VOSTF - avec James Norton, Daniel Lamont, Eileen O'Higgins, Valerie O'Connor...

(ATTENTION ! Cette page est une archive !)

UN ENDROIT COMME UN AUTREOn garde un merveilleux souvenir du précédent film d’Uberto Pasoloni : Une belle fin et son inoubliable héros ordinaire, le fameux John May, employé des pompes funèbres formidablement attachant… Ici nous avons rendez-vous avec un autre John, plus jeune, plus sexy (James Norton, quand même !), même si c’est le cadet de ses soucis, qui nous deviendra tout aussi intime et que l’on quittera tout autant à regrets. C’est toujours avec une infinie pudeur qu’Uberto Pasolini aborde ses sujets et ses personnages, sans les déflorer, en n’égratignant pas leur dignité. Nul doute, Un endroit comme un autre est de la même veine sensible, subtile, généreuse.

Ce film bouleversant autant que subtil est avant tout une ode à l’amour inconditionnel, celui qui fonde la vie, protège de la bêtise, élève hors d’atteinte de la mesquinerie. Comme on le verra vite, John est un homme parti en quête d’un sacré Graal : il cherche une famille idéale pour son fiston Michael, celle qu’il n’a pas su/pu lui offrir jusque. Pourquoi maintenant, alors que le garçon a déjà quatre ans ? Il y a une raison précise, et grave, mais qu’importe ! Cela est appelé à rester au second plan, tout comme l’est le passé de John, que seuls quelques tatouages et cicatrices trahissent, tout comme l’est l’incapacité d’une mère à assumer la maternité, ou les illusions perdues dont on ne peut se bercer. Le centre du motif, c’est résolument la relation entre John et Michael, leur complicité respectueuse, leur bonheur communicatif, la qualité de leur écoute mutuelle, de leurs échanges. Car si le père prends du temps à trouver les mots pour dire l’indicible, tâchant de puiser en lui-même toute la délicatesse dont il est capable, il ne cache rien à son petit bonhomme qui, du haut de ses trois pommes, sait tout, devine tout. Pas de doute, rien n’échappe au regard aiguisé et grave de l’enfance. John se contente avec pudeur et finesse de n’être qu’un « œil qui écoute, en silence ». Accepter, comprendre, ne pas abuser des prérogatives de l’âge, de la maturité pour imposer sa vision, ne pas répondre aux provocations par la colère, faire confiance à Michael pour prendre les bonnes décisions, se contenter d’entériner ses choix, de lui laisser le dernier mot. Et cette capacité à « être » force le respect, incite à la dissidence, même ceux et celles qui auraient la possibilité de se réfugier derrière une sacro-sainte obligation de réserve. C’est le cas de l’ensemble des services sociaux qui finissent par faire des entorses à leurs propres règles. De l’aide ménagère au bistrotier, on perçoit une solidarité chaleureuse, autour de cet homme qui se bat, surmonte discrètement les épreuves sans rien faire peser sur son enfant, en lui épluchant minutieusement des grains de raisins avec ses grosses paluches et en lui contant des histoires. Mais on n’en est pas-là encore.

Le récit débute par des reflets, ceux qui se font et se défont sous la raclette de John qui fait consciencieusement son job de laveur de carreaux. Le ciel, le monde, tout l’univers se réfléchit sur les vitres, à moins que ce ne soit dans le regard de John. « Celui qui regarde du dehors à travers une fenêtre ouverte ne voit jamais autant de choses que celui qui regarde une fenêtre fermée… Dans ce trou noir ou lumineux vit la vie, rêve la vie, souffre la vie. », écrivait Beaudelaire. Et c’est aussi une très grande et belle réussite de ce film, magistralement interprété, que de nous inviter à une contemplation gracieuse et tendre de notre humanité.