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LES PROMESSES D’HASAN

Écrit et réalisé par Semih KAPLANOGLU - Turquie 2022 2h27mn VOSTF - avec Umut Karadag, Filiz Bozok, Gökhan Azlag, Zeynep Kaçar, Hakan Altiner...

(ATTENTION ! Cette page est une archive !)

LES PROMESSES D’HASANNous avons découvert le cinéaste turc Semih Kaplanoglu avec sa « Trilogie de Yusuf », composée de Yumurta (Œuf), de Milk (Lait) et de Miel, réalisés entre 2007 et 2010, et dont le dernier volet, Ours d’or au Festival de Berlin, nous avait particulièrement enchantés… Les années ont passé et Kaplanoglu revient avec une nouvelle trilogie, dont Les Promesses d’Hasan est le deuxième volet (le premier, Les Promesses d’Asli, réalisé deux ans plus tôt, n’est pas sorti en France).

Le Hasan du titre est un agriculteur d’un certain âge, bien installé sur sa terre qu’il tient de son père dans la province d’Ankara. Un paysan aisé qui maîtrise l’art de régler les problèmes par arrangements et compromissions.
Si le court prologue du film le montre enfant, dans le champ dont il héritera, inondé par le soleil et battu par le vent, une ellipse soudaine nous le présente aujourd’hui, vieilli par la force de l’âge, endormi près d’une clôture à l’ombre des délimitations réglées. On le voit s’occuper des pommes et des tomates personnellement, avec ses travailleurs, puis se battre pour empêcher l’installation sur sa propriété d’un énorme pylône pour lignes à haute tension par la Yeni Akım Elektrik. Ces activités et ces soucis ne le distraient toutefois pas d’un événement important qu’il va bientôt vivre : après trois ans d’attente, il a été tiré au sort pour le pèlerinage vers la Mecque, avec sa femme Emin. Cependant, comme tous les fidèles le savent, tout pèlerin ne peut arriver dans ce lieu sacré qu’après avoir reçu la bénédiction de tous ceux auxquels il a fait du tort, or pour Hasan, l’entreprise est particulièrement difficile : on va découvrir au cours du film que notre héros n’est pas du tout l’homme sans peur et sans reproche qu’il semblait être au début, et que lui-même est convaincu d’être. Sa maison et ses terres lui ont été assignées par un juge en odeur de corruption, et depuis 20 ans, son frère aîné, de toute évidence lésé dans l’affaire, ne lui adresse plus la parole. C’est vers ce même juge qu’Hasan se tourne pour faire déplacer la ligne électrique sur le terrain d’un voisin ! Ayant par ailleurs appris de la bouche d’un employé de sa banque qu’un autre propriétaire terrien frôle la banqueroute, Hasan n’hésite pas en profiter pour acheter sa terre à un prix sacrifié, causant sa ruine, tandis que lui-même dépense une somme énorme pour l’hôtel qui l’accueillera avec son épouse pendant son pèlerinage. Laquelle épouse use de pratiques guère plus reluisantes que celles de son son mari : derrière ses bonnes manières, elle est avare et mesquine. Entre eux deux, il y a à la fois de la complicité et un vide impossible à combler, créé par un sentiment commun de culpabilité. Hasan est le fruit de son temps qui est aussi le nôtre, un fruit gâté par l’esprit de calcul de celui qui veut défendre le bien-être et les avantages obtenus grâce à des faveurs dispensées par un système injuste et mercantile.

Hasan est un hypocrite de toute petite envergure dans un environnement tout entier gangrené par l’hypocrisie et la corruption, suggère Kaplanoglu, qui montre aussi l’impasse kafkaienne dans laquelle sont conduits les agriculteurs turcs, qui ne peuvent pas vendre aux pays de l’Union européenne leurs produits sous prétexte qu’ils sont traités avec trop de pesticides… qui leur sont vendus par l’Allemagne elle-même !

On ne peut pas terminer sans insister sur la beauté plastique du film, qui frappe dès les premiers instants et qui enchante tout au long du récit.

(merci à liberation.fr et à cineuropa.org)