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ANIMA BELLA

Dario ALBERTINI - Italie 2021 1h35mn VOSTF - avec Madalina Maria Jekal, Luciano Miele, Enzo Casertano, Elisabetta Rocchetti... Scénario de Dario Albertini, Simone Ranucci et Chiara Panfolfo. Festival du Cinéma Méditerranéen de Montpellier 2021 : Prix du public.

(ATTENTION ! Cette page est une archive !)

ANIMA BELLAOn ne sait pas trop ce qui vous captive dès les premières minutes de ce film aussi modeste que lumineux : l’incroyable présence de sa jeune actrice principale, son personnage à l’opposé des adolescents indécis que l’on voit habituellement au cinéma, tout en détermination et en abnégation, ou cette manière de filmer une Italie loin des clichés et des cartes postales. Ici on retrouve l’Italie qui nous bouleversait dans le néoréalisme italien ou dans les premiers films de Pasolini (Accatone ou Mamma Roma), celle des gens de peu, filmés sans angélisme mais avec une immense empathie. Bienvenue à Citevecchia, dans le Latium, non loin de Rome géographiquement mais aux antipodes symboliquement. Gioia, dont on vient de fêter les 18 ans dans une cour de ferme un peu à l’abandon, tente avec son père Bruno, plus tout jeune, de maintenir à flots un petit élevage ovin maigrichon, tout en entretenant une étrange source prétendument miraculeuse où les gens du coin vont tremper les pieds et se laisser asperger, espérant soigner les maux du corps et du cœur, relicat de la tradition mystique du prolétariat italien. Un monde tout en contrastes saisissants : les moutons paissent à proximité de bâtiments industriels et la ferme est accolée à ce qui fut un complexe touristique, abandonné depuis les années 80. Quant à la source, qui est à proximité des mythiques thermes antiques de Trajan, elle n’en est qu’une bien misérable copie contemporaine. Pourtant le père et la fille semblent vivre chichement mais heureux… avant que la situation ne se dégrade… Gioia est alertée quand plusieurs personnes l’abordent au marché pour lui réclamer le paiement des dettes de Bruno… et la jeune fille va alors découvrir que son père est un joueur compulsif, qui perd plus qu’il ne gagne et doit beaucoup d’argent à pas mal de gens, dont certains peu recommandables. C’est comme ça qu’il va être brièvement enlevé par des gros bras…
Face à ces événements, la réaction de Gioia va dépasser ce qu’on peut communément attendre d’une fille de son âge : elle va prendre en mains son père et le pousser à intégrer un programme de désintoxication dans la ville voisine. Elle va même jusqu’à s’y installer elle-même, y dégotant un petit boulot de livreuse à vélo, pour être présente, pour accompagner son père dans sa tentative de sortir de cet enfer.

Comme annoncé dès le début de ce texte, la jeune Madalina Maria Jekal est vraiment extraordinaire de justesse, elle sait faire évoluer son personnage de l’innocence enfantine, de l’amour filial inconditionnel à la détermination, à la rage d’une combattante pour la vie. Et on est saisi par l’authenticité de cette fiction à la veine documentaire, qui s’inscrit dans une riche lignée du cinéma italien récent : on pense à La Pivellina de Tizza Covi et Rainer Frimmel, on pense aux films calabrais de Jonas Carpignano, dont le tout frais A chiara… Dario Albertini (déjà réalisateur du très beau Il figlio, Manuel, programmé chez nous) a tourné en 2010 un documentaire consacré à l’addiction aux jeux, et on pourrait dire que ce merveilleux Anima bella est la traduction fictionnelle de cette expérience.
La mise en scène, usant d’un grain d’image assez rare de nos jours (mais qu’on retrouve curieusement dans Un beau matin, de Mia Hansen-Løve, qui sort sur les écrans le même jour !), restitue formidablement la réalité de la vie des personnages, le monde dans lequel ils évoluent, et elle ne fait que magnifier cette superbe tragédie à la simplicité irradiante.