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RIPOSTE FÉMINISTE

Marie PERENNÈS et Simon DEPARDON - documentaire France 2022 1h27mn - avec la voix de Marina Foïs...

(ATTENTION ! Cette page est une archive !)

RIPOSTE FÉMINISTEC’est déjà en soi un paradoxe du genre enthousiasmant : à l’heure où la dictature de l’algorithme – l’alpha et l’omega de la communication numérique hors de laquelle, point de salut – s’impose dans nos vies, voilà qu’un féminisme juvénile s’empare des us et coutumes de l’affichage sauvage militant et se réapproprie physiquement l’espace public de la façon la plus basique, la plus efficace – et il faut bien le dire, la plus pêchue qui soit. Depuis 2019, on voit fleurir sur les murs des villes, sur un principe simplissime, une succession de feuilles blanches, chacune porteuse d’une lettre capitale, noire, épaisse, visible, tracée à la main, de façon à former des phrases, des anathèmes ou des slogans, courts, incisifs, percutants. Leur point commun : ces message simples, concis, d’une clarté lumineuse, sont l’expression exclusivement féminine de la colère face au sexisme en propos ou en actes, aux féminicides, aux violences faites aux femme. Si la plupart des collages racontent la triste et violente banalité du sexisme de la société française, ils font aussi irruption dans l’actualité, une manière pour les « colleuses » d’affirmer, en substance, que si « le sexisme est partout, elles aussi ».

Marie Perennès et Simon Depardon, caméra au poing, sont partis à la rencontre de ces activistes féminines qui, presque sans se concerter, écument les quatre coins de la France, dont elles tapissent nuitamment les rues de leurs messages pertinents autant qu’impertinents. De Paris au Havre, d’Amiens à Compiègne en passant par Montpellier, les cinéastes s’effacent discrètement derrière les collectifs – elles sont cinq ici, parfois deux, là des dizaines… Ils filment les maraudes, plus ou moins dangereuses, mais surtout prennent le temps de les faire parler et de les écouter. À la terrasse d’un bistrot, dans l’appartement d’une activiste, dans un local où se formulent les messages à venir, où se brassent les seaux de colle et où se peignent les lettres, en confiance, elles décrivent chacune un parcours personnel qui les a conduites à un militantisme auquel aucune d’entre elles n’était vraiment préparées et qui leur a donné une confiance, un élan irrépressibles. Qu’elles soient petites bourgeoises choyées par la vie, à la rue, mères célibataires, mariées, étudiantes… la chaleur du groupe qu’elles ont trouvé leur donne une énergie que le film rend communicative. À la violence mortifère du patriarcat contre lequel elles se sont réunies, elles répondent par une lutte qui, pour être grave et infiniment sérieuse, ne se mène pas moins avec vigueur et allégresse.

Aux colleuses, ce film choral n’apprendra sans doute pas grand chose – mais il contribuera utilement à renforcer le lien invisible qui relie les militantes entre elles. Aux autres, il fournira des pistes de réflexion et donnera le cas échéant de précieuses idées pour occuper utilement, à la tombée du jour, les longues soirées d’hiver. Se parler, s’écouter, se comprendre : c’est tout l’enjeu de Riposte féministe, un film de combat pour les femmes et pour les hommes, honnête, franc, qui donne furieusement envie d’aller touiller le fond d’un seau de colle pour badigeonner les murs des villes de slogans féministes rageurs.